Altesses Sérénissimes…

Les Arenberg

Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Fontenay/Saint-Cloud (1997-2001), agrégé d’histoire (2000), allocataire-moniteur à l’Université Lyon 2 Lumière (2001-2004), puis ATER aux Universités de Provence (2004-2005) et Toulouse le Mirail (2006-2007), boursier de la Fondations Thiers (2005-2006), maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université de Reims Champagne-Ardenne depuis 2007, Bertrand Goujon a soutenu en 2006 à l’Université Lyon 2 Lumière une thèse de doctorat d’histoire dont la version publiée, Les Arenberg. – Le gotha à l’heure des nations, 1820-1919 a paru en janvier 2017 aux Presses Universitaires de France à Paris.

Rappelons que la Maison d’Arenberg recouvre :

– Une maison médiatisée du Saint-Empire romain germanique, dont les membres portent les titres de duc et duchesse d’Arenberg et de prince et princesse et jouissent du prédicat nobiliaire d’Altesse Sérénissime (Durchlaucht, confirmé par la Confédération germanique le 13 août 1825) ;

– Une maison comtale dont les chefs ont droit au titre de Comte Illustrissime (Erlaucht, confirmé par la Confédération germanique le 13 février 1829).

Et que la famille détient (ou a porté) les titres de :

– Seigneur, comte, puis Duc d’Arenberg (Saint-Empire, 1644) et Prince du Saint-Empire (1576) ;

– Duc d’Arschot et grand d’Espagne ;

– Duc de Croÿ ;

– Prince de Porcéan ;

– Duc souverain de Meppen (Allemagne) (1803-1810) ;

– Duc d’Arenberg (Royaume de France), créé par Charles X le 24 février 1824 ;

– Duc d’Arenberg (Royaume de Belgique) ;

– Prince de Recklinghausen (Ruhr) ;

– Comte de la Marck, Comte de Lalaing, de Seneghem, de Champlitte, de Kerpen et de de Kasselburg ;

– Marquis de Montcornet (Ardennes françaises) ;

– Prince de Chimay ;

– Comte de Beaumont et de Frezin ;

– Baron de Commines, de Hallwin, de Zewenberghes, de Rotselaar, de de Kommern, de Perwez ;

– Baron puis prince de Barbançon ;

– Comte d’Aigremont et de La Roche-en-Ardenne, vicomte d’Aure ;

– Baron de Naeltwyck ;

– Seigneur de Zuid-Polsbroek, d’Enghien, de Noordeloos, Heemskerck, Polsbroek, Vlaardingen, Wateringen, Capelle-sur-l’Issel, Honselersdijk, Terschelling, Mirwart, Vorselaar, Lichtaert, Kastel et Rethy ;

– Comte de l’Empire (1808) ;

– Comte de Schleiden. [1]

Apparentée de près aux princes de Ligne, cette famille de la haute noblesse produisit des générations de dignitaires politiques, militaires et religieux ainsi que de nombreux mécènes.

Son influence fut très considérable en Europe sur le plan des affaires publiques, de la diplomatie, de l’économie, de l’organisation sociale, des idées, de la religion, des arts… et des mondanités.

Après la Première Guerre mondiale, les possessions des Arenberg en Belgique et en France furent saisies, parce qu’en raison de leurs origines prussiennes supposées, ils furent considérés comme « ennemis infiltrés » [2]

Voici enfin la présentation de l’ouvrage par son auteur très capé :

« Maison souveraine du Saint-Empire dont les différentes branches s’établissent en Belgique, en Allemagne, en France et en Autriche, la famille Arenberg est un observatoire du gotha au XIXe siècle. Confrontée à la fragilisation de la propriété foncière, aux concurrences bourgeoises, aux défis de la sécularisation et à la démocratisation de la vie politique, l’aristocratie doit de toute urgence réinventer ses modèles économiques, idéologiques et socioculturels. Elle engage ainsi de nouvelles stratégies qui s’inscrivent dans des contextes nationaux et régionaux supposant une adaptation permanente.

La dimension transnationale de cette histoire exemplaire est particulièrement cruciale, car les Arenberg attestent une maîtrise singulière et précoce de l’espace et du temps qui, sans être dénuée d’ambiguïtés et au risque de susciter des crispations, est le gage pour cette grande famille européenne d’une perpétuation de sa position élitaire au fil d’un long XIXe siècle en tout point révolutionnaire. »

Une véritable saga !

PÉTRONE

Les Arenberg – Le gotha à l’heure des nations, 1820-1919 par Bertrand Goujon, Paris, Éditions PUF, janvier 2017, 1067 pp. en noir et blanc au format 15,2 x 21,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 25 € (prix France)

SOMMAIRE

LA RESTAURATION ARISTOCRATIQUE DANS L’EUROPE POST RÉVOLUTIONNAIRE

Vers la constitution de branches nationales

Un lustre dynastique restauré dans l’Europe du Congrès de Vienne (1823-1830)

Créer une branche française

MARGINALISATION POLITIQUE, REDÉPLOIEMENT DES FORTUNES (1830-1850/1851)

Désengagement politique et repli vers les États allemands

La consolidation patrimoniale et notabilitaire : une alternative à l’érosion du pouvoir aristocratique

Réponses socioculturelles à la concurrence bourgeoise

1848 : une reconfiguration temporaire des stratégies familiales ?

RETOUR(S) AU MONDE D’UNE ARISTOCRATIE À RÉINVENTER (1850/1851-1875/1877)

L’apogée de la grande propriété châtelaine

L’engagement décisif dans l’intransigeantisme catholique

(Ré)intégrer les nations : des stratégies divergentes

LES MODERNISATIONS DU MODÈLE NOTABILITAIRE (1875/1877-1897/1898)

Recomposition des fortunes et maintien du rang

Des carrières politiques princières au défi du suffrage universel

Redéploiement et intensification des engagements notabilitaires

La redécouverte des villes-capitales ?

ÉCLATS ET ILLUSION DE LA « BELLE ÉPOQUE » (1897/1898-1914)

Une insolente prospérité financière

Fragilité des retours en politique et vitalité du patronage aristocratique

Ultimes éclats dynastiques et mondains

L’ÉPILOGUE DOULOUREUX DE LA GRANDE GUERRE

 

[1] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_d%27Arenberg

[2] Source : https://nl.wikipedia.org/wiki/Huis_Arenberg

Date de publication
jeudi 16 février 2017
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