Plein de nouvelles infos sur la RTBF !

Fin juin 2012 : nous voilà arrivés à la phase où, après de nombreuses auditions, les parlementaires des cinq partis (CDH, ECOLO, FDF, PS et MR) tentent de se mettre d’accord pour proposer à la ministre de l’Audiovisuel Fadila Laanan des conclusions communes concernant l’élaboration du prochain contrat de gestion 2013 de la RTBF.

Dès la fin de cet été se déroulera, sur base d’un projet préparé par le service public, la négociation finale entre la ministre (PS) et les représentants de la RTBF : l’administrateur général Jean-Paul Philippot (PS) et la présidente du Conseil d’administration Bernadette Wynants (ECOLO).

J’ai publié en janvier 2012 mon quatrième livre qui traite de l’évolution de notre « service public » de l’audiovisuel :

http://www.consoloisirs.be/presentation/livre05.html

Ensuite, j’ai été auditionné au Parlement. Voici  mes dix proposition concrètes :

http://www.consoloisirs.be/textes/120516auditionparlement.html

Enfin, j’ai publié une enquête, ici, dans Satiricon.be, sur comment le « prime-time » télé de la RTBF a évolué concrètement au cours de ces dix dernières années :

https://www.satiricon.be/?p=5241

On constate que l’ensemble de la société civile s’est fort investie dans ce dossier.

1 : Une vingtaine d’associations veulent que, sur les télés et les radios de la RTBF, il n’y ait plus aucune publicité ou sponsoring, chaque mercredi de 00H00 à 24H00.

À ce sujet, La Libre a publié la carte blanche « Les mercredis sans pub : un bol d’air » : http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/739967/les-mercredis-sans-pub-un-bol-d-air.html

2 : Le Conseil de la Jeunesse a été aussi auditionné au Parlement et a sélectionné, dans un communiqué, cinq priorités : http://www.conseildelajeunesse.be/IMG/pdf/Avis_Contrat_de_gestion_RTBF_2012.pdf

3 : La Libre a publié une « carte blanche » qui prône une meilleure prise en compte des questions d’éducation par la RTBF :

http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/737103/rtbf-place-a-l-education-svp.html

4 : Le 4 juin 2012, le collectif RTBF89 a publié sept recommandations écrites qu’il a transmises au Parlement :

http://rtbf89.blogspot.be/2012/06/contrat-de-gestion-rtbf-2013-2017.html

Sur Facebook, pour mes 3 200 « amis » (vous pouvez m’y rejoindre), je tiens mon « journal de bord » qui propose quasi quotidiennement une réflexion sur l’évolution de la RTBF. Et, bien entendu, vous pouvez réagir, commenter, diffuser à votre tour, etc.

Voici quelques éléments publiés tout récemment :

22 juin 2012 :

RTBF = télévision d’État ?

Le MR devrait aller encore plus loin dans sa réflexion, par rapport à cet article intéressant paru dans Le Soir :

http://archives.lesoir.be/communaute-bertieaux-mr-denonce-les-frais-de_t-20120617-01ZK45.html

En fait, ce qu’on sait peu… et ce qu’on écrit bien rarement, hélas… c’est que la pub coûte très cher à la RTBF. Car, pour allécher des annonceurs, elle doit financer des émissions à paillettes très chères qui ne concrétisent pas vraiment ses obligations.

Et donc, elle n’a plus assez d’argent… pour justement financer les programmes indispensables à la réalisation de ses missions réelles.

C’est pourquoi elle demande aux ministères de l’argent en plus de la dotation pour accomplir son vrai job (par exemple, de la culture, avec une aide complémentaire accordée pour Arte Belgique par la ministre Laanan : autant d’argent en moins pour les activités culturelles elles-mêmes !).

Globalement, une partie importante de la dotation de la RBF sert donc en définitive à plaire au monde de la pub. Quelle contradiction !

Si on supprimait la pub et les émissions qu’elle a induites, la RTBF ne devrait sans doute plus aller chercher une sorte de deuxième dotation dans les ministères.

C’est sans doute malsain qu’ainsi les ministres se donnent avec l’octroi de ces subsides complémentaires un droit de cuissage sur les choix éditoriaux de la RTBF. La télévision d’État (dans le mauvais sens du terme), l’influence politique sur les médias, c’est ça aussi.

Sur ce thème, voici un autre exemple que je détaille dans mon dernier livre RTBF, le désamour, en page 74 :

«  (…) En plus de la dotation… toutes les autres aides que la RTBF reçoit de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et qu’on cite bien plus rarement :  » (…) différentes aides des ministères à de multiples émissions comme par exemple : l’équivalent financier d’un temps plein pour « Le Monde Invisible », l’émission de 50 minutes diffusée un soir par semaine sur La Première, à 22 heures, grâce à une coproduction avec le ministère de la Communauté française, Service des Collections (…) ».

23 juin  2012 :

« Pas dans une légitimité populaire »

Super scoop : Jean-Paul Philippot a horreur de La Trois !

Samedi dernier, dans une interview à Catherine Ernens de L’Avenir, il déclare : «  (…) Hors de question d’avoir un service public « croupion ». Arte est une vraie réussite culturelle. Mais ce n’est pas le modèle du service public. Arte fait 1% d’audience en France. Et quand vous faites 1%, vous n’êtes pas dans la légitimité populaire que le service public doit revendiquer et démontrer ».

Or, la RTBF ne diffuse aucune audience précise pour La Trois depuis plus d’un an et demi, ni au public, ni aux parlementaires (ce qui me semble scandaleux) mais déclare qu’elle moissonne… justement… une moyenne de 1% d’audience.

Rigolo… ce désaveu indirect ? Non. Plutôt tragique. Sur La Trois, il y a de plus en plus de missions de service public… Alors que La Une ou La Deux, pour parfois jusqu’à 30 fois plus de téléspectateurs, affichent au prime-time des émissions qui ne concrétisent aucune obligation du service public mais plaisent aux annonceurs (comme, par exemple, C’est du Belge).

25 juin 2012 :

Faut-il dire Orval ou bières fortes ?

Retour après de tant d’années des demi-finales et de la finale de Génies en Herbe à la télé, uniquement pour ce week-end de fin d’année scolaire, à la RTBF (au lieu de toute l’année en télé autrefois… Maintenant, c’est sur le Web).

Une question : dans ce programme pour « scolaires », la RTBF peut-elle citer une marque d’une bière forte ?

Au cours de la première des demi-finales, le présentateur Adrien dit, à 3 minutes 10 : « Ils sont venus de Gaume avec du pâté et quelques Orval aussi » :

http://www.rtbf.be/geniesenweb/pour-suivre-et-chatter-en-direct-cest-par-ici/

En fait, l’animateur ne décrit même pas la réalité car vers la 8e minute, on apprend que les élèves, en fait, n’ont pas amené du pâté. C’était un bla-bla d’humour dans la présentation.

Dans le cas présent, il me semble que l’on pourrait parler éventuellement de « bières fortes », mais pourquoi citer la marque ?

Pourquoi donc faire à l’antenne, pendant une émission, de la promotion (gratuite, en plus !) pour une marque précise ?

26 juin 2012 :

« Pour » ou « contre » The Voice 2

Pour RTL TVI (voir article ci-dessous) : « The Voice n’a pas rebattu les cartes. Après la diffusion, La Une est revenue à sa place et est même en léger retrait » :

http://www.lalibre.be/culture/mediastele/article/744545/rtl-plus-que-jamais-e-venementielle.html

Grâce à The Voice, La RTBF s’est vantée de retrouver un public jeune qu’elle avait perdu.

C’est un argument intéressant bien sûr, mais à une condition : que ce public jeune continue ensuite de fréquenter d’autres émissions qui répondent aux missions essentielles de la RTBF, l’information, l’éducation permanente, la culture, l’éducation aux médias, etc.

Et là, la RTBF ne nous apporte aucun élément tangible sur ce point. Elle qui n’arrête pas de s’auto-promotionner, tout d’un coup, elle devient inaudible.

Tant que ce point n’est pas éclairci, est-il utile d’aller vers un « The Voice » 2 ?

27 juin 2012 :

Nos cinq partis politiques dans l’impasse

La RTBF va subir un retentissant bain de sang social ou exploser, si les cinq partis politiques restent dans l’impasse où ils sont.

C’est ce que l’on pense franchement à la lecture de leurs propositions respectives pour le contrat de gestion 2013, telles qu’énoncées dans Le Soir du 26 juin 2012 :

http://archives.lesoir.be/repenser-les-missions-de-la-rtbf-la-position-des_t-20120626-01ZZ76.html?query=RTBF&firstHit=0&by=10&sort=datedesc&when=-1&queryor=RTBF&pos=1&all=27345&nav=1

La publicité coûte cher, car elle veut être surtout diffusée autour ou dans des programmes à paillettes onéreux, qui n’ont rien de « service public », et ne devraient pas se retrouver sur le service public (donc, ce sont des coûts à épargner en période de disette, surtout s’ils rapportaient moins que la pub qu’ils génèrent !).

Et la publicité favorise la multiplication des créneaux. Jusqu’à présent, on est passé progressivement dans notre région « mouchoir de poche » de 2 à 4 chaînes télés et de 2 à 5 chaînes radios. La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf…

On est arrivé au point critique.

Pour trouver encore plus de pub, c’est la fuite en avant. Et donc Philippot l’a clairement annoncé : soit j’ai beaucoup plus de rentrées, soit je licencie.

Les partis ne veulent pas augmenter les possibilités publicitaires (mieux : ECOLO demande la suppression du placement de produits !) ni augmenter la dotation. C’est donc la crise !

La seule solution est radicale : la suppression totale de la pub le plus rapidement possible (en commençant par plus aucune pub chaque mercredi, proposition faite par le secteur associatif : http://www.conseildelajeunesse.be/Les-mercredis-sans-pub).

Cette solution est possible. C’est l’avenir de la RTBF : davantage de public, que des programmes « service public » attendus, un moindre coût de revient, le personnel des émissions « paillettes » reclassé dans les émissions d’investigation qui auront enfin les moyens de leur ambition, etc.

Enfin, les partis politiques vont-ils accepter un vrai débat contradictoire sur ce sujet ?

Pour rappel : le secteur associatif propose des pistes de financements alternatifs que le cabinet de la ministre Laanan a simplement refusé d’analyse dans l’onéreuse enquête Deloitte qu’elle a produite pour simplement « fermer des portes ».

Ou vont-ils tuer le service public ?

Les irresponsables en pleine impasse, à présent, c’est qui ?

28 juin 2012 :

Phillipot préfère débattre au Cercle de Lorraine

Ce jeudi 28 juin, Jean-Paul Philippot est l’invité d’un déjeuner-conférence payant au Cercle de Lorraine, « The brussels business Club » :

http://www.cerclelorraine.be/fr/activites/agenda-du-mois/

C’est très bien, mais le patron du service public n’a pas toujours répondu avec autant d’enthousiasme à d’autres sollicitations de débattre qui lui furent faites. Il est vrai que celles-ci n’émanaient pas du monde de la finance.

En effet : « (…) Les prédécesseurs de Jean-Paul Philippot considéraient que la période où se préparait le nouveau contrat de gestion était un temps propice au dialogue avec les usagers.

L’administrateur général actuel a mis fin à cette tradition en allant jusqu’à répondre par la négative à une demande de la société civile de participer à une rencontre de ce type en avril 2006, en invoquant le fait que le débat sur le contrat de gestion de 2007-2012 s’était tenu au parlement et qu’il était public !

Dans les faits, quasi aucun téléspectateur ou auditeur n’y assista car ces discussions ont lieu à des heures où la population active travaille. Jamais pendant le week-end, ni en soirée. Et il faut être diablement bien informé pour connaître la date et l’heure où elles se déroulent, et ne pas oublier sa carte d’identité pour entrer au parlement où le public doit se taire pendant les travaux ».

C’est un extrait (en page 15) de mon livre RTBF, le désamour : http://www.consoloisirs.be/presentation/livre05.html

PHILIPPOLPOT

Date de publication
jeudi 28 juin 2012
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