Doctor Slimste Bart and Mister Wever

(Les signes annonciateurs du fascisme, décrits par le politologue US Laurence W. Britt)

Nous ne résistons pas au plaisir de reproduire le texte de Jacques Maget, paru sur le site du Soir.be (http://www.lesoir.be/debats/cartes_blanches/2011-08-02/doctor-slimste-and-mister-wever-854393.php) et qui circule en boucle sur Internet :

Lettre ouverte aux électeurs de la N-VA présents et à venir

Quand un journaliste francophone vous tend le micro, vous lui répondez que  vous ne voulez pas la séparation de la Belgique. « Mais non ! C’est des histoires de politiek tout ça ! »

Mais si, après le « neen » de ce début juillet, un institut de sondage vous demande si vous avez toujours confiance en Bart De Wever, vous êtes 62 % à répondre « oui ».

Donc vous devez savoir que le premier point du programme de la N-VA, et par conséquent de Bart De Wever, est la création d’une « république flamande ». Un état flamand indépendant. Allez, zeg ! Ne faites pas semblant. Vous le savez.

De Wever. D’un côté, c’est rond et lisse comme un savon pour bébé. De l’autre, c’est cent kilos de mensonges et de mauvaise foi.

Le jour, c’est le Allerslimste Bart ter wereld. La nuit, c’est Mister Wever qui mange son petit Francophone entre deux gaufres. En rêvant à une grande nation flamande dont il est l’enfant et dont il serait l’empereur.

Ne l’appelez surtout pas enfant-roi ! Le roi, il supporte pas. Non. Il préfère Keizerkind.

Depuis plus d’un an, il s’entraîne avec les Francophones. Il polit son image tout en aiguisant ses couteaux. Il met au point sa méthode. Un jour, il dit oui. Le lendemain, il dit que ça voulait dire non. Pour se justifier, il trafique les arguments des autres. Manipule les chiffres. Fait semblant d’être d’accord sur certains points. Avance de nouvelles exigences. Puis revient sur ses semblants d’accord. Boude les journalistes qui osent écrire qu’ils ne pensent pas comme lui. Et il vous raconte qu’il est leur victime. Que tout ce monde lui en veut. Donc, vous en veut.

Et, chers voisins Flamands, quand il joue avec les pieds et les nerfs des Francophones, vous le trouvez à votre goût, le Doctor Slimste. Vous vous marrez tellement que vous en oubliez qu’il joue avec le sort de tous les Belges. Avec leurs sous aussi. Et dans votre rougissant orgueil, vous en oubliez qu’il s’agit aussi de vos sous.

Vous êtes 62 % à faire tellement confiance à ce malin Doctor Slimste. Vous êtes donc 62 % à apprécier aussi les coups bas que Mister Wever n’arrête pas d’infliger aux Francophones pour empêcher toute possibilité d’accord. Et cela vous arrange puisqu’il fait ça pour la grandeur de la Flandre. La grandeur de votre nation. Votre grandeur.

Mais vous êtes 62 % à oublier une chose.

Quand Mister Wever aura gagné. Quand vous serez enfin entre vous dans cette belle et grande république de Flandre que vous aurez offerte à ce bon Flamand de Doctor Slimste. Quand vous croirez que le paradis est enfin à portée de main. Quand vous serez sûrs que les sous que vous aurez gagnés âprement n’iront pas engraisser vos assistés de voisins. Quand vous serez assurés que votre puissant lion ne risquera plus d’être réveillé par  des mots étrangers et barbares. Quand vous aurez chassé les Sarrasins qui défient vos clochers. Quand vos anciens auront tous été amnistiés. Quand les murs de votre forteresse seront bien imperméabilisés…

Alors Mister Wever étranglera le brave Slimste. Et, à l’intérieur de vos frontières imperméables, Mister Wever procédera comme il l’avait fait, dans les limites de l’ex- Belgique, contre les Francophones. Mais ici, tout se passera entre vous. Et il décidera qui seront les bons Flamands selon ses critères à lui.

Et pour les autres…

Malheur aux chômeurs, aux fonctionnaires. Malheur à tous ceux qui ne seront pas parmi les petits ou gros patrons de la Flandre prospère. Malheur aux journaux et aux journalistes qui ne penseront pas comme Mister Wever. Malheur à tout ce qui sera à sa gauche. Malheur aux artistes qui ne lanceront pas que des drapeaux. Malheur à tout ce qui coûtera sans rapporter. Bref, malheur à beaucoup d’entre vous.

Et là, vous ne serez pas 62 % mais 90 % à râler. Parce que l’emballage ne cachait pas un cadeau. À râler, mais en silence. Parce que l’orgueil de la nation flamande ne vous permettra pas de laisser déborder votre colère au-delà de vos frontières imperméabilisées. Fiers dans un enfer 100 % étanche et 100 % flamand. Cet enfer, vous aurez été 62 % à le créer. En vous laissant mener par le bout du nez par Slimste Bart.

Décidément, il est vraiment trop slim pour vous, ce Bart…

Un ennemi qui vous veut du bien

Date de publication
dimanche 21 août 2011
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