Les points sur les i…

Traitant avec brio de « L’Histoire manipulée » et réfutant les « contrevérités » relatives à notre passé colonial, l’ouvrage d’André de Maere d’Aertrycke, André Schorochoff, Pierre Vercauteren et André Vleurinck paru aux Éditions Masoin à Bruxelles sous le titre Le Congo au temps des Belges rectifie le tir à propos de l’action des Belges en Afrique, à l’époque de l’État indépendant du Congo (1885-1908) puis du Congo belge (1908-1960) en passant au crible la naissance et l’économie de l’EIC, le mythe du génocide des Congolais qui y aurait été commis par les Belges et celui –partiel– des mains coupées, le complot britannique contre l’œuvre de Léopold II, à savoir les bobards colportés par les missionnaires de Sa Majesté dans le journal du très duplice Edmond Morel (1873-1924) et la récupération malhonnête par la presse d’outre-Manche de l’exécution du louche Charles Stokes (1852-1895), un aventurier irlandais condamné à la pendaison par un conseil de guerre belge pour trafic d’armes en faveur des chefs arabes révoltés (et donc en défaveur des Noirs, que les alter ego du Zanzibarite Hamed bin Mohammed el Marjebi alias Tippo Tip [1837-1905] se plaisaient à réduire massivement en esclavage), le « témoin de moralité » dont les affirmations suspectes et non vérifiées font l’assise des ouvrages actuels de dénigrement rédigés par le Belge Michel Massoz et l’Américain Adam Hochschild.

Après ces rappels en forme de coup de poing sur la table, les auteurs (dont deux sont d’anciens élèves du grand historien de l’ULB Jean Stengers) précisent, documents à l’appui, l’ampleur de l’action des Belges en faveur des Congolais durant la période coloniale en décrivant le fonctionnement de la Territoriale et de la Force publique, l’organisation de la médecine publique et de l’enseignement, les réalisations en matière de communications et de transport, d’agriculture, d’élevage et de pisciculture, en exposant l’œuvre des missions et en dressant le bilan économique du Congo belge en 1960.

Un livre au ton réjouissant qui ne fera pas que des heureux au sein du corps larmoyant des tenants du politiquement correct…

Tant mieux !

PÉTRONE

Le Congo au temps des Belges par André de Maere d’Aertrycke, André Schorochoff, Pierre Vercauteren et André Vleurinck, Bruxelles, Éditions Masoin, janvier 2012, 319 pp. en noir et blanc au format 16 x 23,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 28 €

Nous avons recopié dans cet ouvrage ouvertement polémique les quelques lignes suivantes :

Techniques de manipulation : deux exemples

Prouver une accusation par des images qui ne sont pas authentiques

La méthode qui consiste à prouver l’accusation que les Belges faisaient couper les mains, même des enfants, par la publication d’une photo de corps mutilés sans précision des circonstances, de la date et du lieu de la mutilation, et sans vérification de son authenticité, constitue une manipulation évidente et une violation grave de la loi et de l’éthique de la presse. La photo bien connue des deux enfants congolais avec leurs mains amputées médicalement suite à la gangrène, est une manipulation de ce type.

On peut comprendre l’erreur involontaire mais lorsque les médias publient des images non authentifiées, sciemment, il s’agit bien de manipulation et de violation de la déontologie journalistique.

Confondre image avec message et mélanger message faux avec image vraie

Il faut expliquer les images, par des commentaires appropriés, surtout si elles prêtent à diverses interprétations. Une image doit rester un support à un message et non pas « être le message ».

Publier sur Internet (site Cobe1co), sans commentaires appropriés, le tableau d’un artiste qui montre un Administrateur territorial faisant administrer la chicotte est un bon exemple. Une machette est à la fois une arme et un outil quotidien à la disposition de tous les Congolais. La photo d’un Congolais, machette à la main, ne veut rien dire hors de son contexte. Elle peut être celle d’un homme au travail ou celle d’un assassin qui vient de tuer. Les photos publiées dans « Le Monde » du 23 juin 2006, issues des archives de l’Union Minière, en sont un bel exemple.

La photo du haut montre des Noirs nus et squelettiques avec pour légende « travailleurs de l’entrepreneur Wittaker à Ruashi ». La deuxième photo de même format, montre le cercle des Belges. Il faut lire en bas de page le commentaire en petits caractères pour réaliser que ces hommes sont des « futurs travailleurs » qui vont entrer à l’hôpital de la société pour être soignés. « Le Monde » ne montre pas les autres photos du même lot, notamment la photo des mêmes travailleurs bien nourris, en bonne santé après deux mois de séjour.

Date de publication
dimanche 11 mars 2012
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