Écrits du pot de chambre…

Le texte ci-dessous a été inséré dans la livraison du 6 avril 2013 de l’édition belge de l’hebdomadaire MARIANNE :

Après avoir lu la traduction d’articles de Bart De Wever (donnés naguère aux journaux De Morgen et De Standaard) parue récemment aux Éditions Le Cri à Bruxelles sous le titre Derrière le miroir, un factum dans lequel l’auteur s’en prend à ses adversaires en termes scatologiques  [1], nous nous sommes demandé s’il était séant de lui répliquer sur le même ton.

Toutefois, réflexion faite et parce que nous sommes bien élevé, nous avons décidé de demeurer poli.

Nous n’écririons donc pas que ce pensum est une diarrhée de mots sur une constipation d’idées.

Nous feindrons d’ignorer que, bien qu’imprimé sur un papier quelque peu glissant, l’ouvrage devrait mettre du baume sur les hémorroïdes de ses lecteurs.

Nous ne relèverons pas que pour ceux qui, comme nous, ne souffrent pas de cette infirmité, le contact avec la « pensée » du leider flamingant aura, au contraire, semblé rugueux, bien que nous ne l’ayons décryptée que d’un derrière distrait.

Nous ne nous exclamerons pas en paraphrasant l’humoriste français Jacques Bodoin : « Quand je vis arriver tout cela, je crus que c’était de la merde, et quand je l’eus lu, je regrettai que cela n’en fût pas ».

Nous ne proférerons pas envers l’auteur l’anathème que Léon Degrelle, un autre grand démocrate, jeta à la tête d’un ministre catholique d’avant-guerre : « Taisez-vous donc, excrément vivant ! ».

Nous ne ferons rien de tout cela, donc.

Quoique…

PÉTRONE

Derrière le miroir par Bart De Wever, traduction et annotations de Cécile Préaux, préface de Christian Laporte, Bruxelles, Éditions Le Cri, collection « Essais politiques », février 2013, 261 pp. en noir et blanc au format 13 x 20,5 cm sous couverture brochée en quadrichromie, 19 €


[1] Exemples : L’écrivain Benno Barnard, à qui il n’a pas eu l’heur de plaire, pas davantage d’ailleurs  que l’historien Marc Reynebeau, est « un perroquet qui piaillait des insultes mémorisées. Les pirates [comme Reynebeau] aiment ce genre de perroquet (…) même s’ils savent que leurs déjections publiques atterrissent partiellement sur leur épaule ». (p. 147). Quant aux artistes modernes, quand ils n’ n’adoptent pas ses convictions politiques, ils « ne donnent plus d’expression à la beauté de l’Homme, mais à sa laideur. (…) L’œuvre Cloaca, que Wim Delvoye présenta en 2000 – une machine qui imite la digestion en transformant la nourriture en fausse merde, qui fut ensuite vendue au public, crotte par crotte – peut servir de cas d’école ici ». ( pp. 107-108). « Personne ne se refuse une petite soirée de masturbation idéologique avec nos prétendus thuriféraires du KVS [le Théâtre royal flamand de Bruxelles]. » (p. 195), etc., etc.

Date de publication
samedi 6 avril 2013
Entrez un mot clef :