L’une des meilleures sources pour connaître l’extrême droite rampante est très certainement constituée par les écrits des supporters de ce mode de pensée qui, à l’instar du personnage d’Alex d’« Orange mécanique » flairant le sadisme sublimé dans la IXe symphonie de Beethoven, débusquent les accointances avec leurs idées dans des œuvres en apparence anodines.
L’historien Jean Garrigues, dans « Le Monde de Clemenceau » paru chez Tallandier à Paris, derrière la personnalité du défenseur de Dreyfus, du tombeur de ministères des années 1880, du briseur de grèves de 1906 et du Père la Victoire de 1918, donne à voir le caractère et les traits d’esprit d’un « grand homme d’État, véritable icône patriotique, passionnément laïque et démocrate, cocardier, rebelle et autoritaire, féministe et misogyne, rêveur et philosophe, amoureux et querelleur, drôle et sensible, féroce et tendre à la fois », qui excellait dans les joutes oratoires et les petites phrases assassines.
Petite-fille du grand éditeur Jean Paulhan, la chroniqueuse des livres au Monde et éditrice elle-même – elle s’est spécialisée dans la publication des journaux intimes, correspondances littéraires, textes autobiographiques et mémoires inédits, rédigés par des écrivains des XIXe et XXe siècles – Claire Paulhan a préfacé « Une forêt cachée – 156 portraits d’écrivains oubliés » précédé de « Une autre histoire littéraire », un essai formidable et passionnant d’Éric Dussert, véritable caverne d’Ali-Baba de la littérature, publié aux Éditions de la Table Ronde à Paris.
À l’occasion de l’exposition « Frida Kahlo/Diego Rivera. L’art en fusion » présentée jusqu’au 15 janvier 2014 au musée de l’Orangerie à Paris, les Éditions Flammarion publient « Frida Une biographie de Frida Kahlo », un essai d’Hayden Herrera retraçant la vie mouvementée de cette artiste majeure et légendaire née avec le XXe siècle.
Dans « Ghelderode Qui suis-je ? », un petit essai très documenté et abondamment illustré, l’universitaire française Jacqueline Blancart-Cassou, qui a défendu sa thèse d’État et publié de nombreux travaux sur l’œuvre d’Adolphe Martens (1898-1962) ainsi qu’une édition critique de son « Théâtre oublié », introduit à la compréhension de ses écrits aussi variés qu’étranges, en les replaçant dans leur contexte historique, sociologique, politique et culturel.
Il y a 35 ans, le 9 octobre 1978, Jacques Brel s’éteignait à Bobigny avant d’être inhumé aux Marquises où il s’était retiré pour lutter – en vain – contre le cancer des poumons qui le rongeait.
Dans « Brel rêver un impossible rêve », un remarquable essai biographique nourri des témoignages de proches ou de collaborateurs de l’artiste et illustré de photos prises par son photographe attitré, le journaliste français Alain Wodrascka ressuscite le poète qui, avec Brassens, Ferré et Ferrat, redonna à la chanson sa vigueur et sa créativité originelles, celles des œuvres d’un Rutebeuf ou d’un François Villon.
Admirablement rédigée par Laetitia Le Guay et parue en Arles chez Actes Sud, la biographie de Serge Prokofiev (1891-1953) est, comme toujours dans la collection « Classica », enrichie d’un index, de repères bibliographiques et d’une discographie
En 133 avant J.-C., Rome, qui sort d’une troisième guerre contre Carthage, est au bord de la faillite : les finances sont asséchées, les populations en quête de travail s’agglutinent dans les insulae de la capitale et la corruption règne à la tête de l’État (politiciens véreux, arrangements mafieux, élections truquées, meurtres et conspirations y sont légion).