Le gagnant du Challenge Patrimoine 2022, une initiative de l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA), est connu. Avec 4 633 votes, la statue Notre-Dame des Malades à Tournai a conquis le cœur du public et a été désignée Grand Gagnant par la commission de personnalités belges. Au total, pas moins de 14 980 amateurs d’art ont voté pour leur favori parmi les six trésors patrimoniaux sélectionnés l’an dernier. Un nouveau record !
Artiste inconnu, Notre-Dame des Malades, v. 1330-1370
© KIK-IRPA, Bruxelles
La statue Notre-Dame des Malades
Entre le double portail roman donnant accès à la nef centrale de la cathédrale Notre- Dame de Tournai, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, se dresse une remarquable statue de la Vierge à l’Enfant, dite Notre-Dame des Malades. Depuis le XIVe siècle, elle attire de nombreux visiteurs, pèlerins et rois.
Grand Gagnant
La statue Notre-Dame des Malades à Tournai a été proposée comme candidate au Challenge Patrimoine 2022 par l’ASBL Les Amis de la Cathédrale de Tournai. Désignée comme Grand Gagnant par la commission de personnalités belges, elle bénéficiera, pendant un an, de l’encadrement de l’IRPA en matière de communication et de récolte de fonds.
Hilde De Clercq, Directeur général a.i. de l’IRPA :
« Aujourd’hui, la statue Notre-Dame des Malades de Tournai semble n’être plus que l’ombre de son passé glorieux de sainte patronne de la cathédrale. Son visage, autrefois si radieux, est terni par d’épaisses croûtes de plâtre. Il nous faut rendre à ce joyau du patrimoine belge tout son éclat d’origine afin qu’elle puisse à nouveau émouvoir tous ceux qui croisent son regard.
© KIK-IRPA, Bruxelles
De ce concours, nous retenons la fierté et l’attachement des Tournaisiens pour leur cathédrale iconique et la brillante histoire à laquelle ce bâtiment, classé à l’UNESCO, participe depuis 1500 ans ainsi que la forte mobilisation et l’élan fédérateur tant du public que des différentes associations et des institutions locales qui ont permis à la statue de la Vierge de la cathédrale de Tournai de remporter le Challenge Patrimoine 2022. »
La statue Notre-Dame des Malades, chère aux Tournaisiens
Entre le double portail roman donnant accès à la nef centrale de la cathédrale Notre- Dame de Tournai, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, se dresse une remarquable statue de la Vierge à l’Enfant, dite Notre-Dame des Malades. Depuis le XIVe siècle, elle attire nombre de visiteurs, de pèlerins et de rois. Aujourd’hui symbole de la cathédrale Notre-Dame, elle est très chère aux Tournaisiens.Du pèlerinage à la procession
Cette Vierge des malades faisait l’objet d’un pèlerinage annuel en septembre qui attirait, au Moyen Âge, une foule de fidèles du diocèse médiéval de Tournai, incluant alors Gand, Bruges et Lille. Une copie en fut réalisée au XIXe siècle et placée à l’intérieur de l’édifice. Chaque deuxième dimanche de septembre, cette copie est portée dans les rues de la cité lors de la Grande Procession historique. Celle-ci vient d’être inscrite au Patrimoine culturel immatériel de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Des libraires et des peintres
© KIK-IRPA, Bruxelles
Le porche où se dresse la statue de Notre-Dame des Malades est le lieu où se tenaient les ventes mobilières du chapitre, auxquelles chacun pouvait assister. Le chapitre avait, en effet, le droit de vendre sur sa juridiction, laquelle s’arrêtait au-delà du porche. Des libraires et surtout des peintres, principalement anversois, pouvaient obtenir l’autorisation d’y exposer et d’y vendre leurs œuvres. L’inventaire et le déroulement de ces ventes sont conservés dans une série de registres datant du milieu du XVIe à la fin du XVIIIe siècle.
Décapitée
Détruites lors des saccages iconoclastes en 1566, les têtes de la statue de la Vierge et de l’Enfant ont été restaurées au début du XVIIe siècle. La main droite de la Vierge et la grappe de raisins que tient la Vierge seraient plus récentes (avant 1892). Aujourd’hui, la statue de la Vierge et son pilier, le trumeau, sont dégradés. Outre l’accumulation de poussières et de saletés, on observe des noircissements, ainsi qu’un délitage sur les bas-reliefs en pierre bleue.
La statue et son pilier nécessitent d’urgence une restauration. Celle-ci permettra en outre de réaliser une étude monographique approfondie, ce qui est impossible dans l’état actuel de l’œuvre.
Gerrie SOETAERT