« Divide ut regnes. » (Devise de Catherine de Médicis)

Alexandre Dumas (dit aussi Alexandre Dumas père) était un écrivain français né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts (Aisne) et mort le 5 décembre 1870 au hameau de Puys, ancienne commune de Neuville-lès-Dieppe, aujourd’hui intégrée à Dieppe (Seine-Maritime).

Il est le fils de Marie-Louise Labouret (1769-1838) et Thomas Alexandre Davy de La Pailleterie (1762-1806, né à Saint-Domingue, actuelle Haïti), dit le général Dumas, et le père des écrivains Henry Bauër et Alexandre Dumas (1824-1895), dit Dumas fils, auteur de La Dame aux camélias (1848).

Proche des romantiques et tourné vers le théâtre, Alexandre Dumas écrivit d’abord un vaudeville à succès et des drames historiques comme Henri III et sa cour (1829), La Tour de Nesle (1832), Kean (1836).

Auteur prolifique, il s’orienta ensuite vers les romans historiques tels que la « trilogie des mousquetaires » : Les Trois Mousquetaires, 1844), Vingt Ans après (1845) et Le Vicomte de Bragelonne, 1847–1850), ou encore Le Comte de Monte-Cristo (1844–1846) et la « trilogie des Valois » autour des guerres de religion : La Reine Margot (1845), La Dame de Monsoreau (1846) et Les Quarante-cinq (1847-1848).

La paternité de certaines de ses œuvres lui est contestée. Alexandre Dumas fut ainsi soupçonné par plusieurs critiques de son époque d’avoir eu recours à des prête-plume, aussi appelés « nègres » ou « nègres littéraires », notamment Auguste Maquet (1813-1888).

Toutefois, les recherches contemporaines ont montré qu’il avait mis en place une coopération avec ce dernier : Dumas s’occupait de choisir le thème général et modifiait les ébauches de Maquet pour les rendre plus dynamiques. On ne peut donc nier à Dumas la paternité de ses ouvrages, même s’il n’aurait peut-être pas pu mettre au jour ses chefs-d’œuvre des années 1844-1850 sans la présence à ses côtés d’un collaborateur à tout faire efficace et discret.

L’œuvre d’Alexandre Dumas est universelle ; selon l’Index Translationum, avec un total de 2 540 traductions, il vient au treizième rang des auteurs les plus traduits en langue étrangère[1].

Publié en 1845, La Reine Margot, paru initialement dans le quotidien La Presse en roman-feuilleton (entre le 25 décembre 1844 et le 5 avril 1845), est une épopée flamboyante sur fond de guerres civiles qui mêle savamment fiction romanesque et réalité historique.

L’action du roman se déroule entre le mariage de Marguerite de Valois avec Henri de Navarre, futur Henri IV, en 1572 et la mort de Charles IX de France en 1574.

Alexandre Dumas y met en scène les intrigues de cour, l’assassinat de l’amiral de Coligny[2] et le massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572, l’idylle inventée entre la reine de Navarre et Joseph Boniface, seigneur de La Môle (1526-1574), un favori du prince François d’Alençon[3], ainsi que la pratique de la torture judiciaire à la Renaissance.

Il fait de Catherine de Médicis[4] une figure inquiétante, qui se sert de son astrologue et parfumeur florentin René Bianchi pour faire assassiner ses ennemis. Le roman met aussi en scène la conspiration visant à rendre la Navarre à son roi.

En voici le pitch :

Août 1572. Le Louvre en ébullition ouvre ses portes aux festivités données en l’honneur du mariage de Marguerite de Valois, sœur du roi catholique Charles IX, et de Henri de Navarre, chef protestant et futur roi Henri IV. Ce mariage doit pacifier une France qui s’enfonce inexorablement dans les guerres de Religion. Les poignards luisent et les poisons circulent. Catherine de Médicis ourdit un complot le jour des noces de sa fille, et rien ni personne n’empêche les Guise et le roi Charles IX de fomenter les horreurs de la Saint-Barthélemy.

À travers ce labyrinthe d’intrigues de pouvoir, la belle Margot, tombée amoureuse du jeune comte de la Mole réfugié dans ses appartements lors de cette nuit sanglante, découvre l’altruisme, l’amitié et l’amour[5].

Ajoutons que ce roman a fait en 1994 l’objet d’une mémorable adaptation cinématographique éponyme dirigée par Patrick Chéreau (1944-2013) avec Isabelle Adjani (°1955) dans le rôle-titre[6].

PÉTRONE

La Reine Margot par Alexandre Dumas, Paris, Éditions Hugo Poche, collection « Classique », mars 2024, 861 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 8,90 € (prix France)


[1] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Dumas

[2] Gaspard de Coligny était un noble converti au protestantisme et un amiral français, né le 16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing (aujourd’hui Châtillon-Coligny) et mort le 24 août 1572 à Paris, assassiné lors du massacre de la Saint-Barthélemy le 24 août 1572.

[3] François de France, dit François le Malcontent, également connu sous le nom de François Ier de Brabant ou encore de François d’Alençon et François d’Anjou, né au château de Fontainebleau le 18 mars 1555 et mort à Château-Thierry le 10 juin 1584, fils de France, duc d’Alençon, d’Anjou, de Touraine et de Château-Thierry, est le dernier fils du roi Henri II et de Catherine de Médicis, ainsi que le frère cadet des rois François II, Charles IX et Henri III.

[4] Catherine de Médicis est née le 13 avril 1519 à Florence (République florentine) et morte le 5 janvier 1589 à Blois (France). Fille de Laurent II de Médicis (1492-1519), duc d’Urbino, et de Madeleine de la Tour d’Auvergne (1498-1519), elle a grandi en Italie d’où elle était originaire par son père. À la mort de ses parents, elle hérita du titre de duchesse d’Urbino et de comtesse de Lauragais, puis de celui de comtesse d’Auvergne à la mort de sa tante Anne d’Auvergne en 1524. Par son mariage avec le futur Henri II (1519-1559), elle devint dauphine et duchesse de Bretagne de 1536 à 1547, puis reine de France de 1547 à 1559. Mère des rois François II, Charles IX, Henri III, des reines Élisabeth (reine d’Espagne) et Marguerite (dite « la reine Margot ») et de Claude, duchesse de Lorraine et de Bar, elle gouverna la France en tant que reine-mère et régente de 1560 à 1563. Son nom est irrémédiablement attaché aux guerres de Religion (1562-1598) opposant catholiques et protestants, et son rôle supposé dans le massacre de la Saint-Barthélemy en 1572 contribue à en faire une figure controversée de l’histoire de France.

[5] Quatrième de couverture.

[6] Et avec Daniel Auteuil (Henri de Navarre), Jean-Hugues Anglade (Charles IX), Vincent Perez (La Môle), Virna Lisi (Catherine de Médicis), Julien Rassam (François, duc d’Alençon) et Jean-Claude Brialy (l’amiral de Coligny).

Date de publication
lundi 11 mars 2024
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