« La mort n’est que la mort. » (Éric-Emmanuel Schmitt)

Photo Vintagedept

Ainsi donc, la presse ménapienne se déchaîne contre la RTBF qui a osé rappeler la pure vérité, à savoir que l’ex-députée fascisante Marie-Rose Morel qui vient de défuncter à 38 ans d’un cancer de l’utérus (ce qui est bien dommage pour elle et ses enfants, certes…) était une « xénophobe pure et dure », une transfuge (en 2003) de la N-VA élue sur les listes du puant Vlaams Blok en 2004 puis du putride Vlaams Belang qui lui a succédé (pour, soit dit en passant, que ce parti nazillon puisse conserver sa dotation au parlement, payée en bonne partie par les contribuables francophones…), –où elle fut, comme chacun sait, très (très !) proche du sinistre président Frank Vanhecke qu’elle a fini par épouser un mois avant son décès.

Et voilà maintenant que Babart De Wever exige de la télévision belge des excuses au nom de la Flandre, en éructant dans les colonnes du très réactionnaire Standaard (dont la fameuse devise « Alles voor Vlaanderen, Vlaanderen voor Christus » reste dans la mémoire de tous les démocrates dignes de ce nom, en Flandre et ailleurs, comme un crachat sur la religion) : « Comment peut-on traîner dans la boue de la sorte une jeune mère, qui n’a pas encore été inhumée et qui ne peut plus se défendre ? (…) Attaquer quelqu’un dans sa tombe, c’est d’une bassesse inhumaine. Ça me dégoûte à tel point que je n’ai pas fermé l’œil de la nuit… ».

On croit rêver !

Comme si la mort imposait une forme quelconque d’absolution de l’abjection, du racisme et de la haine…

Il est vrai que cette dernière idée fleurit sans cesse davantage dans une Flandre qui se nazifie de plus en plus et qui n’hésite plus à glorifier, au nom d’un nationalisme bas-de-plafond, les traîtres, les tortionnaires et les Kollabos des deux guerres mondiales, au lieu de les maintenir à leur place dans les poubelles de l’Histoire.

Il est tout aussi vrai que bien des historiens flamands le sont comme je suis pape, n’hésitant pas, à la manière de notre Babart et de ses séides, à tronquer comme il leur convient les chiffres et les faits qu’ils masquent sciemment derrière leur pseudo-science acquise dans une université suspecte (je sais de quoi je parle : j’ai fait mes études de lettres à Louvain-la-Veuve au temps du « Walen buiten » et de Bert Eriksson…).

Il est également vrai que Marie-Rose Morel, une BV avide de publicité, a réussi par l’entremise des médias libres et subventionnés de sa petite terre de lâcheté à se faire passer aux yeux de l’opinion publique pour une mère-courage qui aurait pris ses distances (comme si on ne l’avait pas poussée vers la sortie, en même temps que son cher Frank !) avec son parti néo-nazi dont elle a, ipso facto, fait la publicité en faisant accroire qu’il était moins infréquentable quand elle y militait.

Pour rappel, certains des militants du Vlaams Blok, à l’époque où Mme Morel en faisait partie, n’ont pas hésité à se filmer en train d’uriner sur des tombes juives et à diffuser ces images abjectes…

Les arguties flamingantes ne manquent pas d’air : la mort de Marie-Rose Morel ne serait donc qu’une affaire purement privée, celle d’un être humain méritant, comme tout être humain, uniquement la compassion !

Hitler aussi était un être humain, à ce qu’il paraît. Et Staline. Et Franco. Et Pinochet. Et le docteur Borms. Et Léon Degrelle. Et Staf De Clercq. Et Jef Van de Wiele. Et Robert Verbelen. Et aussi le grand-père de Babart De Wever…

Et alors ?

Marie-Rose Morel était une femme de caractère, cela ne fait aucun doute. Et elle est morte trop jeune, après avoir livré un difficile combat contre la maladie –comme bien d’autres cancéreux, hélas.

Mais cela ne nous oblige pas à l’admirer, encore moins à respecter ses choix et ses engagements politiques infâmes.

« Le nationalisme, c’est la guerre », assurait François Mitterrand. Il est grand temps que nos politiciens francophones s’en souviennent…

PÉTRONE

Date de publication
mardi 15 février 2011
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