« “Qu’on ne me touche pas ! Je suis inviolable !” Dit la Belgique. – C’est, hélas ! Incontestable. Y toucher ? Ce serait, en effet, hasardeux, Puisqu’elle est un bâton merdeux. » (Charles Baudelaire)

Baudelaire au pays des Singes

Grand spécialiste de Georges Simenon et des poètes français du XIXsiècle, l’écrivain belge Jean-Baptiste Baronian, qui a produit une œuvre prolifique de romans, de contes, de beaux livres, d’essais et de biographies (notamment celles de Baudelaire, de Verlaine et de Rimbaud chez Gallimard et le fameux Dictionnaire Rimbaud chez Robert Laffont dans la collection « Bouquins »), s’est penché, dans Baudelaire au pays des Singes publié à Paris chez Pierre-Guillaume de Roux, sur un phénomène étrange et quelque peu infantile, la furieuse détestation de la Belgique qui nouait les viscères de l’auteur des Fleurs du mal.

Voici le résumé qu’en donne l’auteur :

« Le 24 avril 1864, Baudelaire arrive à Bruxelles, capitale d’un tout jeune royaume (il a été créé en 1830), dont il ne connaît pas grand-chose, hormis quelques lieux communs. Il envisage de n’y rester que deux ou trois semaines, le temps de donner quelques conférences, de proposer sa collaboration à L’Indépendance belge, le plus important quotidien du pays, de rencontrer les éditeurs des Misérables de Victor Hugo, et de prendre des notes en vue d’un ouvrage sur « les riches galeries particulières » de la Belgique.

Or, très vite, tous ces projets tournent court. Au point de le rendre belgophobe du jour au lendemain. Mais quelles sont les raisons exactes de ces échecs à répétition ? Et comment expliquer que Baudelaire persiste à séjourner deux années entières dans ce pays qu’il déteste et où, surtout, il s’ennuie « mortellement » ? »

Si mortellement que c’est à Namur, sous les voûtes de l’église Saint-Loup, un monument de l’ordre des jésuites (!), que le poète atrabilaire, irascible et surtout déçu dans ses ambitions fut frappé le 15 mars 1866 d’une « éclipse cérébrale » suivie deux semaines plus tard d’un ictus hémiplégique, des accidents cérébraux qui provoquèrent son décès le 31 août 1867…

PÉTRONE

Baudelaire au pays des Singes par Jean-Baptiste Baronian, Paris, Éditions Pierre-Guillaume de Roux, mai 2017, 154 pp. en noir et blanc au format 12,3 x 19,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 19,50 € (prix France)

Date de publication
dimanche 30 juillet 2017
Entrez un mot clef :