« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » (Rabelais)

Éminent savant au parcours académique brillantissime [1], le professeur belge Guy Jucquois (°1936), après une quarantaine d’ouvrages sur des sujets variés – linguistique, comparatisme, histoire de l’antisémitisme, franc-maçonnerie… –, a fait paraître aux Éditions modulaires européennes (Louvain-la-Neuve) Dans et hors de la science – Réflexions à propos de la science et de la société, un essai très documenté livrant le fruit de sa longue expérience en matière de recherche fondamentale, qu’il confronte à sa vision de citoyen du Monde.

Extrait :

« La science ne se construit pas dans la solitude. La recherche s’inscrit dans les pratiques sociales d’un milieu et d’une époque. Mais, la croissance rapide de nos sociétés a créé une scission entre nos concitoyens et les « spécialistes », perçus comme perdus dans leurs savoirs et pratiquant des rites complexes et incompréhensibles. Le « peuple » et les « élites » ont cessé de se comprendre et une méfiance réciproque est née entre ces deux catégories qui fonctionnent pourtant selon les mêmes règles.

(…)

Le lecteur passera d’une critique constructive et argumentée de la plupart des usages du monde scientifique à des questionnements citoyens fréquents aujourd’hui chez « l’homme de la rue » [que l’auteur est tout autant].

Ainsi s’expliquent aussi bien le « spécialisme » qui tue le véritable esprit scientifique que le « populisme » qui constitue fréquemment la réponse d’un public perdu devant des solutions souvent contradictoires et inefficaces. »

Éclairant !

PÉTRONE

Dans et hors de la science – Réflexions à propos de la science et de la société par Guy Jucquois, Louvain-la-Neuve, Éditions modulaires européennes, février 2020, 205 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 21,5 cm sous couverture brochée en bichromie, 20,50 €


[1] Fondateur en 1971 de l’Institut de linguistique de l’Université Catholique de Louvain où il avait décroché une licence en philologie classique avec grande distinction et une licence en philologie et histoire orientales avec la plus grande distinction ainsi qu’un doctorat en philologie et histoire orientales avec une thèse sur la « Phonétique comparée des dialectes moyen-babyloniens du nord et de l’ouest » (1966) et où il enseigna durant de nombreuses années après avoir été élève de l’École pratique des hautes études (Paris) et avoir travaillé au Collège de France, il fut titulaire de la Chaire Francqui (1989-1990), membre de l’Académie des sciences de New York (à partir de 1993) et membre émérite de l’Académie royale de Belgique, entre autres…

Date de publication
samedi 29 février 2020
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