Un romancier polygame…

Née en 1983 et diplômée de l’Université d’East Anglia, Naomi Wood vit aujourd’hui à Norwich. Ses recherches

Les Éditions Gallimard proposent dans la collection « Folio » la traduction française de son essai intitulé Mrs Hemingway pour lequel elle a fait des recherches qui l’ont menée de la British Library à la Library of Congress, aux différentes résidences et aux repaires d’Ernest Hemingway à Chicago, Paris, Antibes, Key West et Cuba.

En voici le résumé :

« Ernest Hemingway (1899-1961) était un homme à femmes. Mais il ne se contentait pas d’enchaîner les histoires. Ses maîtresses, il en a fait des Mrs Hemingway. Ainsi la généreuse Hadley Richardson [1] a-t-elle été remplacée par la très mondaine Pauline Pfeiffer [2], et l’intrépide Martha Gellhorn [3] par la dévouée Mary Welsh [4], au fil d’un scénario qui ne variait que de quelques lignes : la passion initiale, les fêtes, l’orgueil de hisser son couple sur le devant de la scène, puis les démons, les noires pensées dont chacune de ses femmes espérait le sauver.

Naomi Wood se penche sur la figure d’un colosse aux pieds d’argile, et redonne la voix à celles qui ont sacrifié un peu d’elles-mêmes pour en ériger le mythe. »

Ajoutons que le style est enlevé, qui décrit brillamment les affres de femmes amoureuses d’un goujat célèbre et talentueux…

PÉTRONE

Mrs Hemingway par Naomi Wood, ouvrage traduit de l’anglais par Karine Degliame-O’Keeffe, Paris, Éditions Gallimard, collection « Folio », mai 2019, 345 pp. en noir et blanc au format 11 x 18 cm sous couverture brochée en couleurs, 8 € (prix France)


[1] Elizabeth Hadley Richardson (9 novembre 1891 – 22 janvier 1979), surnommée Hash, est la première femme de l’auteur américain Ernest Hemingway. Après leur mariage en 1921, dans le Michigan, le couple décide de s’installer à Paris. Ernest y poursuit sa carrière d’écrivain et ils rencontrent les expatriés de l’intelligentsia américaine et britannique : ceux qui ont constitué, en grande partie, la génération perdue. Au printemps 1926, Hadley prit conscience des sentiments d’Hemingway à l’égard de Pauline Pfeiffer. En juillet, Pauline rejoignit le couple lors de leur voyage annuel à Pampelune. À leur retour à Paris, Hadley et Hemingway décidèrent de se séparer et en novembre, Hadley lui demanda formellement le divorce qui sera effectif le 14 avril 1927.

[2] Pauline Marie Pfeiffer (22 juillet 1895 – 1er septembre 1951) était une journaliste américaine et la deuxième épouse du romancier Ernest Hemingway (mariage catholique le 10 mai 1927, en l’église Saint-Honoré d’Eylau à Paris. Le couple s’installe ensuite à Key West, en Floride. Lors d’une sortie, en décembre 1936, dans le bar ‘Sloopy Joe’ de Key West, Hemingway rencontre Martha Gellhorn revenant d’Allemagne où elle effectuait des recherches pour un livre. En 1937, mandaté par la North American News Association pour couvrir les événements de la guerre civile espagnole, Hemingway s’installe à l’hôtel Florida de Madrid où il retrouve Martha Gellhorn, elle-même correspondante de guerre pour le Collier’s Weekly, dont il tombe amoureux. Après une vie madrilène de près de deux ans avec Martha entrecoupée d’allers-retours aux États-Unis et en Europe, il demande le divorce à Pauline qui sera effectif en novembre 1940. Il épouse Martha Gellhorn, trois semaines plus tard.

[3] Martha Gellhorn (8 novembre 1908 – 15 février 1998) est une journaliste, correspondante de guerre et écrivaine, née à Saint-Louis dans le Missouri et morte à Londres. En tant que journaliste, elle a couvert tous les grands conflits mondiaux du XXe siècle, de la Guerre d’Espagne à l’invasion du Panama par les États-Unis. En 1939, elle achète une ferme à Cuba, la Finca Figía qu’elle rénove elle-même et où elle vivra avec Hemingway. Après leur divorce en 1945 parce qu’elle refuse d’être « une note de bas de page dans la vie de quelqu’un d’autre », Hemingway refuse de lui renvoyer ses affaires et ses manuscrits, qu’elle a laissés dans la maison. Dans les années 1960, la ferme devint le Museo Hemingway Finca Vigía, consacré à son ex-mari.

[4] Mary Welsh Hemingway (5 avril 1908 – 26 novembre 1986) est une journaliste américaine et la quatrième et dernière femme d’Ernest Hemingway. En 1944, elle rencontre l’écrivain à Londres, et ils deviennent intimes. Ils se marient en mars 1946 à Cuba. Mary Welsh vivra avec Hemingway à Cuba, à Key West et à Ketchum, dans l’Idaho, jusqu’à la mort de l’écrivain.

Date de publication
vendredi 17 avril 2020
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