Passage à vide…

Paul McCartney (°1942) était le bassiste des Beatles, le célébrissime groupe de rock britannique qui remporta un succès planétaire en seulement dix années d’existence (de 1960 à 1969) au moyen d’environ deux cents chansons majoritairement composées en tandem avec John Lennon (1940-1980).

On se souviendra par exemple des tubes Love Me Do (1962), Please Please Me (1963), She Loves You (1963), I Want to Hold Your Hand (1963), A Hard Day’s Night (1964), Ticket to Ride (1965), Help! (1965), Yellow Submarine (1966), Strawberry Fields Forever (1967), Penny Lane (1967), All You Need Is Love (1967), Hello, Goodbye (1967), Lucy in the Sky with Diamonds (1967), Strawberry Fields Forever (1967), Lady Madonna (1968), Hey Jude (1968), Revolution (1968), Get Back (1969), Don’t Let Me Down (1969), The Ballad of John and Yoko (1969), Come Together (1969), Let It Be (1970)…

Le 10 avril 1970, l’annonce par Paul McCartney de la séparation du groupe[1] fit l’effet d’une bombe, et le public l’en rendit rapidement responsable, ignorant par exemple le fait que Yoko Ono (°1933), l’épouse de John Lennon, semait la zizanie en son sein et parmi l’équipe technique depuis mai 1968.

Selon ses propres dires, McCartney passa subitement du statut de demi-dieu à celui de chômeur, sans groupe, sans argent (l’accès à ses comptes bancaires ayant été bloqué pour des problèmes de droits), dépressif et détesté du public.

Après la séparation des Beatles, McCartney enregistra deux albums en solo (McCartney et Ram), puis formera le groupe Wings en 1971 avec sa femme Linda Eastman (1941-1998) et le guitariste Denny Laine (1944-2023), un ancien membre des Moody Blues. La formation, à laquelle se greffèrent au fil du temps plusieurs autres musiciens, est à l’origine de sept albums studio et d’un live qui furent bien accueillis par le public. Après avoir connu une notoriété mondiale, le groupe s’est dissout en 1981.

Couvrant les années 1969 à 1973, l’album superbement vintage d’Hervé Bourhis fait le récit de la chute et du relèvement de Paul McCartney qui trouva la force de se reconstruire avec l’aide de sa femme Linda, de ses filles et de ses amis fidèles.

Une belle réussite graphique !

PÉTRONE

Paul – La résurrection de James Paul McCartney (1969-1973) par Hervé Bourhis, Bruxelles, Éditions Casterman, avril 2025, 88 pp. en quadrichromie au format 22,6 x 30,4 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 20 €


[1] La séparation en elle-même était le résultat d’un long processus qui s’accéléré en 1969, année marquée par le départ définitif de John Lennon en septembre, une reconnaissance publique des évènements en cours par Paul McCartney dans une interview donnée en novembre, avant l’annonce officielle de la fin par ce dernier dans un communiqué de presse accompagnant la sortie de son premier album solo le 10 avril 1970.

Les causes de la séparation des Beatles sont multiples. Il ne s’agit pas d’un évènement brutal et isolé, mais d’une longue transition ponctuée par l’arrêt des tournées en 1966 et la mort de leur manager Brian Epstein en août 1967, obligeant le groupe à s’impliquer dans des méandres financiers et juridiques conflictuels, ainsi que par l’arrivée en mai 1968 de Yoko Ono (°1933) dans la vie de John Lennon (1940-1980), qu’il installa aussitôt dans les studios d’enregistrement au milieu du groupe, en provoquant rancœur et animosité du fait des critiques incessantes énoncées par la jeune femme. L’arrivée d’Allen Klein en février 1969 en tant que nouveau manager et avec lequel McCartney refusa de signer le moindre contrat, la perte de leur catalogue d’éditions Northern Songs, les tensions qui ne cessèrent d’augmenter à partir de la réalisation de l’« Album blanc » sorti le 22 novembre 1968, le besoin de plus en plus pressant de George Harrison de se « libérer » pour enregistrer ses propres chansons, ont été d’autres éléments menant à la dissolution du groupe.

Dans les dernières années, les Beatles commencèrent à diverger sur leur vision artistique. Paul McCartney, à l’origine de tous les projets du groupe à partir de 1967, fit progressivement preuve d’une forme de dirigisme qui indisposa ses camarades. Ringo Starr (°1940) puis George Harrison (1943-2001) claquèrent tour à tour et temporairement la porte à l’été 1968, puis en janvier 1969. En septembre, au moment où l’album Abbey Road fut commercialisé, John Lennon annonça à ses partenaires qu’il quittait les Beatles, mettant de fait un terme à l’aventure, tandis que la nouvelle restait secrète compte tenu de nombreux enjeux commerciaux et de matériel restant à publier. L’animosité régnant finalement entre les musiciens rendit impossible tout projet commun et Paul McCartney se décida à annoncer l’éclatement des Beatles en avril 1970. Il l’expliqua par « des différends personnels, des différends juridiques, des différences artistiques, mais avant tout parce qu[‘il] pass[ait] de meilleurs moments en famille », rompant le secret, s’attribuant la séparation et provoquant le mécontentement de ses partenaires, et particulièrement celui de John Lennon.(Source : Wikipédia.)

Date de publication
lundi 9 juin 2025
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