« Tel est celui qui voit en rêve son dommage, et qui en rêvant désire rêver, en sorte qu’il désire ce qui est comme si cela n’était pas. » (Dante, La Divine Comédie)

En ce 25 mars, consacré en Italie comme le Dantedì – la journée dédiée à Dante Alighieri –, 700 ans après la mort du poète, les Éditions Actes Sud mettent sur le marché du livre une traduction nouvelle de La Divine Comédie, l’un des chefs-d’œuvre de la littérature mondiale.

Dante Alighieri (Durante degli Alighieri dit « Dante ») est un poète, écrivain, penseur et homme politique florentin né entre la mi-mai et la mi-juin 1265 à Florence et mort le 14 septembre 1321 à Ravenne.

Poète majeur du Moyen Âge et « Père de la langue italienne », il est, avec Pétrarque et Boccace, l’une des « trois couronnes » qui imposèrent le toscan comme langue littéraire de la Péninsule.

Dante commença la rédaction de La Divine Comédie dès 1306 et la poursuivit vraisemblablement jusqu’à sa mort.

Résumé :

L’œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l’invite à pénétrer dans le monde de l’au-delà. Dante le suit et c’est par la visite de l’enfer que commence son périple, suivie de celle du purgatoire et enfin du paradis.

Guidé par Virgile, Dante descend d’abord à travers les neuf cercles de l’enfer, gravit ensuite les sept gradins de la montagne du purgatoire jusqu’au paradis terrestre et enfin s’élève dans les neuf sphères concentriques du paradis.

Virgile lui sert de guide jusqu’à la porte du paradis, mais il ne peut aller plus loin, car, étant né avant la venue du Christ, il n’a pas pu bénéficier du sacrifice du messie. C’est donc Beatrice Portinari[1], la muse du poète, qui prend le relais et qui va guider Dante dans l’Empyrée. Elle lui ouvre la porte du salut, puis saint Bernard conduit le narrateur dans la Rose céleste jusqu’à la vision suprême.

Le récit, rédigé à la première personne, est un véritable voyage initiatique. Au cours de son périple, Dante rencontrera une centaine de personnalités, depuis les grandes figures mythiques de l’Antiquité comme les philosophes, jusqu’aux personnalités locales contemporaines de Dante.

Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes ; elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique chrétien de description de l’au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche du salut éternel. Une partie du génie de Dante réside en ce savant mélange de lieux imaginaires et d’expériences concrètes. Bien que l’action se situe dans un univers « métaphysique », Dante décrit les lieux avec réalisme et force détails en les peuplant de nombreuses figures célèbres ou anonymes[2].

« De la descente dans les profondeurs de la terre – au milieu des cris et des corps soumis aux pires tortures – jusqu’à la contemplation de “l’Amour qui meut le Soleil et les étoiles” en passant par l’expérience de la métamorphose à laquelle le poète convie le lecteur, La Divine Comédie sonde l’âme humaine dans les aspects les plus divers de ses questionnements.

Et, par la puissance du langage, par la magie des images tantôt terribles tantôt lumineuses qui scandent le récit, elle rappelle à quel point l’art est au centre de toute vie.

La traduction neuve de Danièle Robert – à qui l’on doit également des versions de référence des grands textes d’Ovide, de Catulle, et de la poésie de Paul Auster – s’attache à respecter dans notre langue l’intégralité de la structure élaborée par Dante.

Au cœur de celle-ci : la terza rima[3], qui constitue, avec la terzina (le tercet), un véritable moteur pour le poème selon une rythmique créatrice de sens.

Animée d’un souffle constant, ne se départant jamais du souci de fidélité au texte, cette traduction unanimement saluée permet d’aller plus avant dans la découverte de la beauté inventive, de la puissance et de la modernité du chef-d’œuvre universel qu’est La Divine Comédie »[4].

Formidable !

PÉTRONE

La Divine comédie L’Enfer – Le Purgatoire – Le Paradis par Dante Alighieri, Arles, Éditions Actes Sud, collection « Babel », mars 2021, 928 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,6 cm sous couverture brochée en couleurs, 13,50 € (prix France)


[1] C’est en 1274 que Dante aurait rencontré pour la première fois Béatrice. De son vrai nom Beatrice di Folco Portinari, elle épouse un certain Simon de Bardi et meurt en 1290. On sait peu de chose d’un amour dont l’histoire est sublimée dans Vita nuova, (œuvre composée par Dante entre 1292 et 1294) dans laquelle il décrit sa première rencontre avec Béatrice, âgée seulement de neuf ans, puis la deuxième, advenue neuf années plus tard (il expliquera par la suite le sens symbolique du neuf, chiffre de Béatrice). Dans Vita Nuova, l’auteur décrit sa passion et son désespoir à la mort de Béatrice. Il raconte la crise profonde qui s’ensuit, son errance et son aventure avec une « noble dame » (sans doute une allégorie pour désigner la philosophie), et enfin son repentir. Bien que Vita Nuova soit probablement inspirée par la vie personnelle de Dante, de nombreux critiques mettent en doute l’existence réelle de Béatrice, préférant voir en elle une figure allégorique (certains considèrent encore aujourd’hui que dans La Divine Comédie, Virgile représente la raison naturelle, et Béatrice la théologie). Source : Wikipédia.

[2] Source : Wikipédia.

[3] Système de versification employé par les premiers poètes italiens, par Dante et Pétrarque, dans leurs grands poèmes. Ce système consistait à couper le chant en tercets ou stances de trois vers.

[4] Quatrième de couverture.

Date de publication
vendredi 26 mars 2021
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