Sed fluctuat nec mère gitur…

Inspiré de faits réels, le dernier roman en date de l’écrivain belge Jean-François Foulon (°1960), Terrible enfance, paru aux Éditions Spinelle à Paris, suit à la manière de Flaubert et de Zola  l’ascension et la chute d’une femme attachante, Sophie, rongée par le ressac d’une jeunesse éprouvante qui la vit rejetée par sa mère, placée dans de nombreuses institutions et privée d’amour avant, adulte sans diplôme, de se retrouver au chômage, de reprendre des études, de se trouver un emploi et un mari, d’être mère à son tour et de sombrer dans la dépression, le fardeau des souvenirs s’avérant trop pesant.

Le récit savamment construit oscille sans cesse entre le présent et le passé, celui-ci exprimé sous la forme d’un journal intime, clé essentielle ouvrant sur la psyché de l’héroïne.

Incipit :

Ce soir-là, j’ai regardé maman qui remplissait ma valise avec de beaux vêtements à ma taille. Je me posais beaucoup de questions. Je me disais que nous n’allions certainement pas partir ensemble, puisque qu’il n’y avait qu’une valise. J’avais peur et je me demandais ce qui allait se passer. Rien de bon, assurément. Évidemment, je n’ai rien osé demander, car je sentais maman fort nerveuse, plus encore que d’habitude. Je n’avais pas envie qu’elle me sorte encore plein de méchancetés. Alors, j’ai bien observé son visage, pour ne pas l’oublier, et j’ai fait la même chose avec tous les meubles de l’appartement.

Un texte poignant…

PÉTRONE

Terrible enfance par Jean-François Foulon, Paris, Éditions Spinelle, avril 2020, 267 pp. en noir et blanc au format 14,8 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 18 € (prix France)

Date de publication
dimanche 27 juin 2021
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