Auteur de nombreux ouvrages, Jean-Robert Pitte est professeur émérite de géographie et d’aménagement et ancien président de l’université Paris-Sorbonne et de l’université Paris-Sorbonne Abu Dhabi. Depuis 2008, il est membre de l’Académie française des Sciences morales et politiques dont il est secrétaire perpétuel depuis 2017, et président de la Société de Géographie depuis 2009.

Benoist Simmat est journaliste, essayiste et scénariste de bande dessinée. Il travaille ou a travaillé pour plusieurs grands journaux nationaux, dont Le Journal du dimanche, L’Express, Libération et La Revue du vin de France. Avec Daniel Casanave (dessins), il a signé aux Éditions Les Arènes le best-seller L’incroyable histoire du vin. Il est également l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages.

Philippe Bercovici est dessinateur de BD. Il a débuté très jeune au journal Spirou (il est notamment l’auteur de la série Les Femmes en blanc avec Raoul Cauvin). Il est le coauteur aux Éditions Les Arènes de L’incroyable histoire de la médecine avec Jean-Noël Fabiani et de L’incroyable histoire de la littérature avec Catherine Mory.

À l’occasion du centenaire de la Société de Géographie[1], ils publient à trois L’incroyable histoire de la géographie – 200 ans d’exploration du monde, un passionnant album de bandes dessinées qui démontre avec brio que la géographie est tout sauf une science scolaire barbante.

Car la connaissance de la Terre s’est faite à partir d’histoires rocambolesques, d’aventures incroyables et d’explorations périlleuses vécues par des aventuriers qui n’avaient pas froid aux yeux à l’instar de Jules Dumont d’Urville (1790-1842) qui, après avoir découvert la Vénus de Milo en Grèce en 1819, parcourut l’Antarctique à bord de l’Astrolabe, d’Alexander von Humboldt (1769-1859) qui ramena d’Amérique plus de 2 000 variétés de plantes inconnues ou de Nicolas Vannier (°1962) qui traversa la Sibérie en traîneau dans une expédition de plus de 7000 kilomètres, partant de Mongolie pour rejoindre l’océan Arctique.

On apprend dans l’ouvrage que Napoléon Bonaparte, lors de la campagne d’Égypte, avait embarqué avec lui 167 savants chargés d’étudier le pays, que René Caillié (1799-1838) fut le premier Occidental à atteindre la ville de Tombouctou et à en faire la description, que Pierre Savorgnan de Brazza (1852-1905), en parcourant 1 500 kilomètres dans l’impénétrable forêt congolaise, a défriché le futur empire colonial français ou encore que, au XIX^e siècle, une Française, Alexandra David-Néel (1868-1969) , réussit à atteindre la cité interdite de Lhassa au Tibet.

L’incroyable histoire de la géographie est le récit étonnant des grands événements qui ont construit cette science.

Par ailleurs, Benoist Simmat s’est associé au dessinateur Stéphane Douay à qui l’on doit Don Quichotte dans la Manche, Les Années rouge & noir, Commandant Achab, Ex nihilo, La Ligne de sang et Whisky pour sortir L’incroyable histoire de la cuisine – De la préhistoire à nos jours, 500 000 ans d’aventure, un album aux innombrables révélations qui raconte l’histoire de l’humanité à travers l’évolution de la cuisine.

Saviez-vous que l’homo sapiens a imaginé la cuisson vapeur et la congélation ? Que les Mésopotamiens ont créé les soupes, le pain, la bière, les fours ? Que la gastronomie et l’art de la table ont été des symboles du pouvoir politique ? Qu’Érasme rédigea La Civilité puérile, un manuel de savoir-vivre à l’usage des enfants[2], exposant la tenue à tenir à table envers les autres convives ?  Que d’Amérique, les conquistadors ont rapporté des épices, des piments, la pomme de terre ? Que les missionnaires portugais ont amené la technique de la friture aux lointains samouraïs nippons qui confectionnèrent ainsi les premiers tempuras ?

On sait mieux, en revanche, qu’au XIX^e siècle, avec la révolution industrielle, émergea une cuisine « capitaliste » corrélée avec le début de l’industrie agroalimentaire et qu’au XXI^e siècle, les révolutions bio et locavores constituent une réaction contre les méfaits de cette uniformisation culinaire et gastronomique.

L’ouvrage se clôt sur un cahier de vingt-deux recettes de plats cités au fil du récit : le velouté antigaspi (Italie), le hamburger végan (Angleterre), le hot dog de Chicago (USA), les nouilles chow mein (Chine), le Cincinnati chili (USA), le ceviche de poisson (Pérou), la sauce ketchup maison (USA), le hareng-pommes à l’huile (France), la paella valenciana (Espagne), le fish & chips (Angleterre), le hachis de bécasses en croustade à la Beauvilliers (France), le taco aztèque (Mexique), le poulet marengo (France), le foufou manioc-banane plantain à la sauce mafé (Côte d’Ivoire), le vindaloo de porc (Inde), le donburi-oyakodon (Japon), les macaronis du Maestro Martino (Italie), le pâté de lamproie (France), le plov au bœuf (Ouzbékistan), les galettes mazas (Grèce), le garum romain et le confit préhistorique.

Succulent…

PÉTRONE

L’incroyable histoire de la géographie – 200 ans d’exploration du monde par Jean-Robert Pitte, Benoist Simmat et Philippe Bercovici, Paris, Éditions Les Arènes, octobre 2021, 192 pp. en quadrichromie au format 17,8 x 25,4 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 22 € (prix France)

L’incroyable histoire de la cuisine – De la préhistoire à nos jours, 500 000 ans d’aventure par Stéphane Douay et Benoist Simmat, Paris, Éditions Les Arènes, novembre 2021, 240 pp. en quadrichromie au format 17,8 x 25,4 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 22 € (prix France)

[1] La Société de Géographie est l’une des plus anciennes sociétés savantes françaises et la doyenne des sociétés de géographie du monde. Elle a été fondée le 15 décembre 1821 à l’Hôtel de Ville de Paris par 217 personnalités, dont les plus grands savants de l’époque, tels Laplace, son premier président, Champollion, Cuvier, Chaptal, Denon, Fourier, Gay Lussac, Berthollet, von Humboldt, Chateaubriand… Des membres illustres en ont fait partie. On peut citer Jean-Baptiste Charcot, Dumont d’Urville, le maréchal Lyautey, Albert de Monaco, Élisée Reclus ou Jules Verne. Elle fut reconnue d’utilité publique par le roi Charles X en 1827.

[2] La Civilité puérile (De civilitate morum puerilium, 1530), ouvrage destiné au prince Henri de Bourgogne, se fondait sur les « contenances de table » enseignées dans les monastères au Moyen Âge.