Bêtes immondes…

Nora Bussigny est une journaliste d’investigation franco-marocaine. Elle est l’autrice, en 2023 chez Albin Michel à Paris, d’une enquête spectaculaire au cœur du militantisme dit « woke » intitulée Les Nouveaux Inquisiteurs.

Elle revient aujourd’hui dans la même maison avec Les nouveaux antisémites – Enquête d’une infiltrée dans les rangs de l’ultragauche, un témoignage aussi édifiant qu’horrifiant couronné du Prix Edgar Faure 2025 du livre politique[1].

Suivant les traces des reporters Albert Londres (1884-1932) avec Le Chemin de Buenos Aires[2] (1927) et Maryse Choisy (1903-1979) avec Un mois chez les filles[3] (1928) dans l’exploration des milieux les plus interlopes, Nora Bussigny a enquêté sous couverture, en France, en Belgique et aux États-Unis, au cœur des mouvements politiques radicaux après le pogrom du 7 octobre 2023 commis en Israël par le mouvement terroriste palestinien Hamas.

Rappelons au passage qu’en 1920 déjà, Vladimir Ilitch Lénine (1870-1924), dans Le gauchisme : la maladie infantile du communisme, entendait par gauchisme, « une démarche – bien connue, hélas, en France – qui consiste à réduire le marxisme à une série de formulations abstraites, données une fois pour toutes et applicables en toutes circonstances. De nos jours, des “révolutionnaires” de ce type grouillent autour des syndicats et des partis traditionnels de la gauche. À cheval sur leurs “principes”, ils se refusent au moindre contact avec les organisations réformistes – par peur, sans doute, d’être contaminés. Ils ne comprennent pas pourquoi les “masses” ne veulent pas reconnaître en eux leurs chefs naturels ». (Greg Oxley – PCF Paris, rédacteur en chef du journal La Riposte)[4].

Pour rédiger son ouvrage, Nora Bussigny a longuement investigué en France, en Belgique et aux Etats-Unis, dans des campus universitaires (y compris ceux de l’Université libre de Bruxelles, de Columbia à New York et de Sciences-Po à Paris), elle a enquêté dans des municipalités où grenouillent des organisations liées à l’islam radical, elle s’est fondue dans des manifestations, dans des meetings de La France insoumise et au sein de groupes de parole, de happenings, de boucles Telegram et sur Internet comptant parmi les plus radicaux de l’ultragauche.

Et son diagnostic est on ne peut plus clair : sous couvert d’antisionisme, c’est le cancer de l’antisémitisme qui ronge toute la mouvance et qui métastase parmi les cellules socialement et intellectuellement les plus faibles du corps social, dans les banlieues populaires et parmi la jeunesse désœuvrée et déscolarisée de la population de confession musulmane, mais pas seulement.

Le mal se répand parfois de manière ridicule, par exemple au sein de divers mouvements trans, LGBT et féministes – de risibles « idiots utiles » comme disait encore Lénine –, manifestant aux côtés et en faveur du Hamas islamiste radical qui, quant à lui, n’hésiterait pas à les faire pendre à Téhéran ou à Gaza si leurs « militants » avaient l’inconscience de s’y rendre…

Mais il y a pire.

S’il est clair (à nos yeux, en tout cas) que la répression menée contre la population civile gazaouite par l’actuel gouvernement israélien composé d’extrémistes furieux dirigé par un futur bagnard relève clairement du crime contre l’humanité et doit être qualifiée comme telle, il est tout aussi clair que le racisme et l’antisémitisme doivent être combattus sans pitié, d’où qu’ils viennent.

Et, en ce qui concerne l’ultragauche, Nora Bussigny démontre que l’on est désormais servi jusqu’à la nausée par un ennemi multiforme qui gangrène sournoisement la jeunesse à travers ses aspirations altruistes, identitaires, égalitaires, écologistes, bref, idéalistes, qui en font tout le sel.

Il y a cependant un espoir.

La rage qui agite ladite ultragauche à l’encontre de Nora Bussigny et de son livre prouve qu’elle a frappé juste en la démasquant et en étalant au grand jour ses déviances criminelles, mais aussi celles de ses commanditaires de l’ombre dont on n’oubliera pas qu’ils ont aiguisé les couteaux qui assassinèrent en France les professeurs Samuel Paty décapité en 2020 et Dominique Bernard égorgé en 2023.

Un ouvrage qui devrait par conséquent figurer dans les programmes de l’Éducation nationale…

PÉTRONE

Les nouveaux antisémites – Enquête d’une infiltrée dans les rangs de l’ultragauche par Nora Bussigny, Paris, Éditions Albin Michel, septembre 2025, 259 pp. en noir et blanc au format 14,5 x 22,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 20,90 € (prix France)

TABLE DES MATIERES

Introduction

Les trans de la Palestine

LGBT pro-Hamas saupoudrés d’argent public

Féministes, 7 octobre et terrorisme

« La preuve pour la Palestine »

Les influenceurs du chaos

De Columbia à Sciences Po, la promo « intifada »

De l’école aux bancs de la fac

De Strasbourg à Bruxelles, l’islamisme au grand jour

Retour au cœur des luttes décoloniales

Wikipédia ou la manipulation sous pseudo

Le terrorisme allié du féminisme

L’obsession juive de Rima Hasan

Ceci n’est pas une conclusion, mais un cri de désespoir face à ce qui est en train de se passer

Personnages principaux

Remerciements


[1] La remise de ce prix créé en 2007 par l’association Edgar Faure est devenue un rendez-vous majeur de la vie politique et littéraire française. Il est décerné par un jury prestigieux composé de personnalités issues de la politique, de la culture et des sciences. Edgar Faure (1908-1988) était un homme d’État français. Radical, il a été ministre au sein de nombreux gouvernements, dans lesquels lui furent confiés d’importants portefeuilles ; il fut par ailleurs président du Conseil des ministres en 1952 et de 1955 à 1956, sous la IVRépublique. Ministre encore sous les présidences du général de Gaulle, puis de Georges Pompidou, il fut président de l’Assemblée nationale de 1973 à 1978, année où il fut élu à l’Académie française.

[2] Traitant de la « traite des blanches » en Argentine (de nombreuses Françaises furent à cette époque entraînées par des maquereaux pour s’établir sur les rives du Rio de la Plata), le reporter français Albert Londres y démonte les arguments des bien-pensants et souligne la responsabilité collective dans ce trafic qui fleurit sur la misère des femmes.

[3] Dans ce livre, Maryse Choisy, une jeune journaliste, se fait passer pour une femme de chambre afin d’enquêter sur les milieux de la prostitution parisienne. Elle s’infiltre dans divers lieux, notamment des maisons de rendez-vous et des dancings, et devient même sous-maîtresse dans un bar lesbien. Son enquête lui permet de découvrir la vie de ces femmes souvent cachées et méconnues, tout en jetant un regard critique sur la société de l’époque.

[4] https://www.lariposte.org/2007/09/riposte-publie-maladie-infantile-du-communisme-gauchisme-lenine/

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Date de publication
samedi 25 octobre 2025
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