C’est du sérieux !

Joliment troussées, les dix nouvelles rassemblées par Nathalie Marly dans Instants frivoles, un premier recueil paru récemment aux Éditions Dricot à Liège, traitent du désir féminin avec un vrai bonheur de plume.

Sans hésiter à appeler un chat… un chat mais avec beaucoup d’élégance, l’auteure y aborde coups de foudre et coups de foutre, réels ou virtuels, avec une maestria sensuelle qui n’est pas sans rappeler celle des premiers écrits d’Anaïs Nin, une orfèvre des pamoisons subtiles et délicates.

Menant le lecteur de la lagune vénitienne aux bords de la Meuse et des rencontres impromptues d’une fête de mariage aux découvertes consécutives d’une enquête policière, les dix narratrices qui n’ont pas froid aux yeux –qu’elles ont au demeurant bien ouverts et malicieux– y jouent des codes de la conquête amoureuse sans se départir d’un quant-à-soi qui ne manque pas de laisser rêveur…

Car il y a du Colette chez Nathalie Marly, pour ce qui est de l’audace tout à la fois sensorielle et sensitive contenue dans les limites de la bienséance mais secouée par des fusées de fragrances et de saveurs, ainsi que du Alfred Cortot ou du Glenn Gould, pour la subtilité et la sonorité des touches qu’elle fait faire à ses héroïnes…

PÉTRONE

Instants frivoles par Nathalie Marly, Liège, Éditions Dricot, décembre 2010, 101 pp. en noir et blanc au format 13,5 x 20,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 13,50 €

Date de publication
vendredi 18 février 2011
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