« Plus le cœur est noble, moins le coude est roide. » (Proverbe flamand)

Auteur prolifique, le baron belge Philippe Roberts-Jones, né le 8 novembre 1924 à Ixelles et mort le 9 août 2016 à Uccle, était un historien de l’art. Il fut conservateur en chef des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, membre de l’Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique dont il fut président en 1980 et secrétaire perpétuel, membre de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, membre de l’Institut de France (associé de l’Académie des beaux-arts) et professeur émérite à l’Université libre de Bruxelles.

Françoise Popelier, sa seconde épouse, a quant à elle été conservateur de la peinture ancienne aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, spécialisée dans l’art flamand du XVIsiècle.

De leur côté, les Éditions Flammarion à Paris font aux amateurs de beaux livres l’agréable surprise de rééditer leur essai consacré à Bruegel, initialement paru en 1997 et riche de très nombreuses illustrations d’excellente facture.

Pieter Bruegel l’Ancien est un peintre et graveur brabançon, né vers 1525 et mort le 9 septembre 1569 à Bruxelles, dans les Pays-Bas espagnols.

Avec Jan van Eyck (né vers 1390, peut-être à Maaseik, et mort à Bruges le 9 juillet 1441), Jérôme Bosch (né vers 1450 aux Pays-Bas, à Bois-le-Duc – ‘s-Hertogenbosch, souvent abrégé en Den Bosch, en néerlandais, d’où son pseudonyme –, et mort en août 1516 dans la même ville) et Pierre Paul Rubens (né le 28 juin 1577 à Siegen en Allemagne et mort le 30 mai 1640 à Anvers), Pieter Bruegel l’Ancien est considéré comme l’une des grandes figures de l’École flamande, et l’une des principales de l’École d’Anvers [1].

Dans leur ouvrage, Philippe et Françoise Roberts-Jones expliquent que ce peintre « est le point de convergence du mystère médiéval et de l’humanisme de la Renaissance, un homme ouvert aux échanges entre le Nord et le Sud, en un temps de remous politiques, religieux et philosophiques. Confronté à ces courants par son apprentissage et un voyage en Italie, l’artiste élabore une vision et un style personnels, que Philippe et Françoise Roberts-Jones s’attachent à restituer dans toute leur richesse et leur diversité.

La Pie sur le gibet (1568)

Huile sur panneau de chêne, hauteur 45,9 cm, largeur 50,8 cm

Musée régional de la Hesse, Darmstadt

(Scan Christian Vöhringer)

En effet, si l’on connaît de Bruegel ses paysages d’hiver ou ses scènes rustiques, son pinceau est loin de se cantonner à ces sujets. De La Chute des anges rebelles à La Pie sur le gibet, en passant par les Saisons de l’année, le peintre déploie toutes les facettes de son génie. Mais sa production ne se limite pas à la quarantaine de tableaux qui demeurent. Elle compte également d’admirables dessins où s’expriment une imagination et une créativité débridée [par exemple, dans] la série des Péchés capitaux.

Les gravures sont également étudiées, qui traduisent plus encore les goûts et les tendances d’une époque, par leur mode de diffusion.

Malgré sa renommée, Bruegel est très peu cité dans les sources écrites, et sa vie reste en grande partie dans l’ombre. Son œuvre n’en prend que plus d’importance, à travers lequel se dessine une personnalité profondément humaniste, un être observateur de ses contemporains, mais aussi de la nature ou des événements du temps. ».

De loin, le meilleur et le plus bel ouvrage consacré à son sujet !

PÉTRONE

Bruegel par Philippe et Françoise Roberts-Jones, Paris, Éditions Flammarion, septembre 2020, 352 pp. en quadrichromie au format 22 x 27,8 cm sous couverture cartonnée et jaquette en couleurs, 35 € (prix France

SOMMAIRE

AVANT PROPOS

1. L’INDIVIDU ET LE MONDE

Repères d’une vie

Les problèmes du temps

2. L’IMAGE ET LA TECHNIQUE

L’image bruegelienne

Le trait et la couleur

3. L’ŒUVRE ET SA DIVERSITÉ THÉMATIQUE

L’enfer et le ciel

La nature et l’homme

La condition humaine et la société

4. LA POSTÉRITÉ ET LA RENOMMÉE

ANNEXES

Environnement

Œuvre

Sources biographiques

Notes

Bibliographie

Index


[1] L’École d’Anvers est le terme utilisé pour regrouper les artistes actifs à Anvers au XVIe siècle, quand la ville était le centre économique des Pays-Bas, et au XVIIe siècle, quand elle devint le centre artistique de la peinture baroque flamande.

Date de publication
dimanche 20 septembre 2020
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