« Un polar sans morale, c’est une soupe sans moustache, c’est de la soupe. » (Jean-Patrick Manchette)

Cofondateur au sein du Groupe Canal+ de chaînes de télévision thématiques (Ciné Cinéma et Ciné Classics), Jean Ollé-Laprune a lancé en 2008 la plateforme VOD SVOD FilmoTV consacrée au cinéma. Auteur d’ouvrages sur le 7art, il est le créateur avec Laurent Heynemann de la série Ciné Kino sur Arte.

Il publie chez Hugo Image à Paris un passionnant beau livre, Le cinéma policier français – 100 films. 100 réalisateurs,dans lequel il recense les chefs- d’œuvre du genre, qu’il décrypte avec science et illustre de 300 photos et de 400 anecdotes sur l’écriture, la réalisation, le tournage ou encore la postérité de tel ou tel long-métrage.

Une recension dans laquelle figurent des classiques comme Histoire d’un crime de Ferdinand Zecca (1901), Les Vampires de Louis Feuillade (1915), Fantômas de Paul Fejos (1932), Le jour se lève de Marcel Carné (1939), Maigret tend un piège de Jean Delannoy (1958), Les Yeux sans visage (1960), Les Tontons flingueurs de Georges Lautner (1963), Le Samouraï de Jean-Pierre Melville (1967), La Piscine de Jacques Deray (1969), Le Clan des Siciliens d’Henri Verneuil (1969), Sans mobile apparent de Philippe Labro (1971), Tchao pantin de Claude Berri (1983), Canicule d’Yves Boisset (1984), La Cité de la peur d’Alain Berbérian (1994) ou encore Les Misérables de Ladj Ly (2019).

Car, ainsi que l’indique l’auteur, le polar, présent dès les origines du 7art, est le premier genre du cinéma français.

Il a fortement imprégné toutes les périodes : âge classique et réalisme poétique (Le jour se lève, 1939, Le Corbeau, 1943), cinéma de « qualité française » (Touchez pas au grisbi, 1954, Du rififi chez les hommes, 1955, Razzia sur la chnouf, 1955), Nouvelle vague (Ascenseur pour l’échafaud, 1958, À bout de souffle, 1960, Tirez sur le pianiste, 1960, Le Boucher, 1970), époque moderne (Série noire, 1979, L’Été meurtrier, 1983) et contemporaine (Léon, 1994, Les Rivières pourpres, 2000, Cavale, 2003, 36 quai des orfèvres, 2004, Roubaix, une lumière, 2019) tout en essaimant vers d’autres genres, la comédie (Le Cerveau, 1969, Les Ripoux, 1984, Mon p’tit doigt m’a dit, 2005), le film « social » (Polisse, 2011), le thriller (Harry, un ami qui vous veut du bien, 2000), les films de gangsters (La French, 2014) ou encore le film historique (La Bande à Bonnot, 1968, Mesrine, 2008).

Le tout sous la houlette de réalisateurs aussi prestigieux que Jacques Audiard, Jean-Jacques Beineix, Luc Besson, Claude Chabrol, Henri-Georges Clouzot, Alain Corneau, Jules Dassin, Henri Decoin, Pierre Granier Deferre, Julien Duvivier, Jean-Luc Godard, Robert Guédiguian, Louis Malle, Gilles Marchal, Édouard Molinaro, Gérard Oury, Bertrand Tavernier, François Truffaut, Jean Renoir…

Un grand livre sur du grand art !

PÉTRONE

Le cinéma policier français – 100 films. 100 réalisateurs par Jean Ollé-Laprune, Paris, Éditions Hugo Image, octobre 2020, 240 pp. en quadrichromie au format 19,2 x 25 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 24,95 € (prix France)

Date de publication
jeudi 22 octobre 2020
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