« Krieg, gross malheûr. » (Jacques Perret, in « Le Caporal épinglé »)

La publication de la collection « Folio Histoire de France » en 13 volumes publiée par les Éditions Gallimard à Paris et dirigée par Joël Cornette [1] s’est enrichie d’un ouvrage de référence à la bibliographie mise à jour, Les Grandes Guerres – 1914-1945 par Nicolas Beaupré [2] sous la direction de Henry Rousso [3].

En voici le pitch :

« Le grand basculement de l’été 1914, les horreurs des tranchées et le « front de l’arrière » font comprendre le processus qui conduit à un conflit inédit par son ampleur et sa brutalité : une guerre totale. En 1918, la France émerge, victorieuse mais « malade de la guerre » : profondément affectées, jusque dans leurs structures, l’économie et la démographie ne peuvent être « réparées » aussi rapidement qu’un pont ou une route.

La démobilisation culturelle et le retour à la mobilisation politique se déroulent dans une atmosphère de tensions et de modernisation artistique. Alors que la France abandonne, en partie à regret, une politique de puissance en Europe, elle l’exprime avec force sur le terrain colonial. Avant que tout ne retombe dans des crises multiples pour aboutir à la catastrophe de mai-juin 1940 et, avec elle, à la mise à mort des principes républicains. »

Une somme incontournable !

PÉTRONE

Les Grandes Guerres – 1914-1945 par Nicolas Beaupré sous la direction de Henry Rousso, cartographie d’Aurélie Boissière, Paris, Éditions Gallimard, septembre 2019, collection « Folio Histoire de France » sous la direction de Joël Cornette, 1382 pp. en noir et blanc + un cahier hors-texte de 12 pp. en quadrichromie au format 10,8 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 13,30 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

PRÉFACE

INTRODUCTION. La France en 1914 : la puissance par la République

Une puissance retrouvée et réaffirmée

L’isolement diplomatique rompu

Une armée de citoyens

Une république implantée, un pays prospère

CHAPITRE I. Le grand basculement de 1914

Pécher par impuissance

La descente dans la guerre

Résolus

Déconstruire une idée fausse : la « fleur au fusil »

La France envahie

Le désastre d’août 1914

Vae Victis

Vers le « miracle de la Marne »

Trois France

CHAPITRE II. Le front de « l’avant »

Expériences du quotidien, expériences du paroxysme

La guerre quotidienne

Combattre

Prisonniers

Contrecoups

Chocs traumatiques et psychonévroses de guerre

Déviances, refus de guerre et mutineries

Endurance et ténacité

Endosser l’uniforme et vilipender l’embusqué

Les liens au sein du groupe primaire et la redéfinition de l’obéissance

La guerre de défense

Le temps suspendu, la fin attendue

CHAPITRE III. Deux autres fronts

Le front occupé

Une expérience oubliée ?

Une situation insupportable

Une situation brutale

Une situation subie ?

Le front de l’arrière

L’exceptionnel devient normal

Inventer une normalité de guerre

Coupures et contacts entre les trois France

Les réfugiés et rapatriés à l’arrière : ambivalence d’une relation entre civils

L’avant et l’arrière : répulsion, fascination, liens

CHAPITRE IV. Le processus de totalisation

Vers les « batailles de matériel »

Modernisation et technicisation du combat

Les « batailles totales »

La totalisation à l’arrière

Financer la guerre totale

Une révolution industrielle pilotée par l’État

Les productions de l’industrie de guerre française pour l’ensemble du conflit

Les femmes au travail

Les tensions de la totalisation : de la crise de 1917 à la remobilisation de 1918

Intervention et révolution : une nouvelle géographie pour la guerre

Dépression et dissensions en France

Produire l’ultime effort

Subir la guerre totale ou faire la « guerre intégrale »

La remobilisation culturelle

La rupture des équilibres et l’armistice

CHAPITRE V. Les reconstructions

Penser la guerre pour panser la perte

La France en deuil

Hommages aux morts

Les morts au village

Retour de guerre, retour à la normale et reconstruction matérielle

Retourner au travail et à la vie civile

Relever les ruines

La reconstruction économique et la prospérité des années vingt

Des heurts monétaires à la croissance inflationniste

Un paysage industriel morcelé, mais réactif

L’impossible reconstruction démographique

Une situation aggravée par la guerre

La lente mise en place des politiques familiales

CHAPITRE VI. Expériences et groupes sociaux

Groupes sociaux et identités politiques

Le monde rural entre adaptation et mutation lente : années sages et années troubles

Le monde ouvrier dans les années vingt : expansion, mutations et divisions

Les classes moyennes entre expansion, malaise et affirmation

Des expériences fondatrices d’identités

Les anciens combattants

Femmes, féminités, féminismes

Les étrangers en République

CHAPITRE VII. Les cultures en après-guerre

Dynamique de la démobilisation culturelle

La question de la démobilisation culturelle

Politisations

Clivages et recompositions

Tensions et modernisations artistiques

Retours à l’ordre et avant-gardes, de la guerre au début des années vingt

La révolution surréaliste

Paris, capitale mondiale des arts modernes et de l’exil culturel

La culture de masse

Avant-gardes et culture de masse

Les techniques nouvelles au cœur des pratiques culturelles de masse

Le sport comme spectacle et comme pratique de masse

L’élargissement de l’horizon culturel

Les mutations culturelles : un nouveau défi pour les religions

Les modernités catholiques dans les années vingt et trente

Le legs de la guerre et les religions minoritaires

Les religions et la double question de la jeunesse et des masses

CHAPITRE VIII. Hantises et ambitions : la politique étrangère

Gagner la victoire

Versailles avant Versailles

Négocier avec les Alliés

Rebâtir la puissance

« L’impérialisme du pauvre » en Europe centrale

Appliquer le traité : de Versailles à la Ruhr

Le rêve de paix

De Poincaré à Briand

Renouveler la diplomatie

L’ombre portée du pacifisme et de l’européisme

CHAPITRE IX. L’étrange apogée de l’empire colonial français

Les effets de la guerre : épreuves des colonisés et expansion du domaine colonial

Des territoires et des populations marqués par la guerre

L’apogée territorial

Rénovation et limites de la politique coloniale dans les années vingt

Nouveau discours, nouvelles pratiques coloniales

Le retour à l’ordre et la « prise de valeur »

Une autre normalisation : guerre du Rif et répression des révoltes (1921-1926)

L’Exposition coloniale de 1931, le symbole de l’apogée

CHAPITRE X. Malaise et continuités : la vie politique dans les années vingt

Une réponse de droite au malaise d’après-guerre : le bloc national

Le Bloc : victoire en trompe-l’œil des droites et claire confirmation de la IIIRépublique

Peur du rouge et répression sociale

À la recherche d’une continuité avec les années de guerre

Un troisième ralliement ?

Une politique intérieure en quête d’identité

Une réponse de gauche au malaise d’après-guerre : le Cartel des gauches

La troisième réponse au malaise d’après-guerre : le retour de Poincaré

Stabiliser la monnaie et dissiper les illusions

L’offensive contre les « extrêmes »

La revanche de Caillaux, la défection des radicaux et la démission de Poincaré

CHAPITRE XI. Les grandes crises

La crise : quelles crises ?

De la crise boursière mondiale à la dépression économique et sociale française

L’apport béni des colonies ? Du repli à la crise du modèle colonial français

Les politiques face à la crise économique et sociale

De l’instabilité ministérielle à la crise de régime

La valse des portefeuilles

La réponse des extrêmes à la crise française

La réponse tardive de la classe politique et l’échec des réformes de l’État

La réponse des urnes et des usines : le Front populaire

Des divisions partisanes au Rassemblement populaire

De la victoire électorale au mouvement social

Les oppositions au Front populaire

Les difficultés du gouvernement Blum

De la désunion populaire à la « défense nationale »

La négligence : le primat manqué des affaires étrangères

De la force de proposition à la position défensive

Les offensives allemandes et l’ambivalence française

CHAPITRE XII. La France défaite

L’entrée à reculons dans la guerre et « l’étrange défaite »

Une drôle d’entrée en guerre

La débâcle, la violence et l’exode

Retour à Rethondes

Les trois grands choix initiaux de Vichy

Le choix d’un nouveau régime

La mise en œuvre de la Révolution nationale

Le choix de la violence et de l’exclusion

Les collaborations

Dissidences, résistances et accommodements

CHAPITRE XIII. La France occupée, la France libérée

« Paris est allemand » : l’occupation de la France

Les conséquences de la domination nazie : un pays exploité, un quotidien transformé

Surveiller, sécuriser, intimider : le MBF à l’origine de l’appareil répressif en France

La radicalisation de la violence (1942-1944)

La fuite en avant dans la collaboration

La Shoah en France

France Libre et résistance intérieure en 1942-1944

Libérer, épurer, apurer

La France, théâtre d’opérations

Vers une nouvelle république

L’ATELIER DE L’HISTORIEN

1. Réflexions sur quelques sources et leurs usages

Les objets de la Grande Guerre

Du texte à l’image, de l’image à l’objet

L’objet contemporain comme objet de recherche

Le demi-siècle des témoins et le témoin du demi­siècle

Le XXIe siècle comme ère des témoins

Léon Werth témoin : de l’accusation à la déposition

Les rapports des préfets et du MBF pendant la Seconde Guerre mondiale

2. De quelques historiens (et non des moindres)

Lucien Febvre, Marc Bloch et les Annales

Le moment strasbourgeois

L’histoire des sociétés dans le « monde en ruines »

Le temps problématisé

« L’ère des tyrannies » et la réflexion « à chaud » sur le « totalitarisme »

3. Les historiens en leur époque : contextes, débats, approches

La chute du mur : ses effets sur l’écriture de la période 1914-1945

Mémoire, politique et écriture de l’histoire : le cas de la commission Mattéoli

Du débat à la polémique : la question du consentement des soldats de 1914-1918

Écrire une histoire nationale à l’époque des histoires transnationales

APPENDICES

Remerciements

Repères chronologiques

Notices biographiques

Bibliographie

Notes

Index des noms 


[1] Joël Cornette (°1949) est agrégé d’histoire, docteur d’État, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, professeur émérite à l’Université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis.

[2] Nicolas Beaupré est maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Clermont Auvergne et au Centre d’Histoire Espaces et Cultures de Clermont-Ferrand, membre junior honoraire de l’Institut universitaire de France (promotion 2010) et membre du comité directeur du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Ses travaux portent essentiellement sur l’histoire de la Grande Guerre et ses conséquences, l’histoire culturelle des littératures de guerre, l’histoire franco-allemande.

[3] Henry Rousso (°1954) est agrégé d’histoire, habilité à diriger des recherches, ancien élève de l’École normale supérieure de Saint-Cloud, directeur de recherche au CNRS (Institut d’histoire du temps présent CNRS/Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis.


 

Date de publication
mercredi 28 octobre 2020
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