Franz Liszt était un compositeur et pianiste virtuose hongrois né en 1811 à Doborján (Hongrie, empire d’Autriche) et mort en 1886 à Bayreuth (Bavière, empire allemand).
Innovateur de génie, il soutint et/ou influença plusieurs figures majeures du XIXe siècle musical comme le Polonais Frédéric Chopin (1810-1849), l’Allemand Richard Wagner (1813-1883), les Français Hector Berlioz (1803-1869) et Camille Saint-Saëns (1835-1921), le Belge César Franck (1822-1890), le Tchèque Bedřich Smetana (1824-1884), le Norvégien Edvard Grieg (1843-1907) et le Russe Alexandre Borodine (1833-1887).
Aussi féconde que diverse, son œuvre a inspiré plusieurs courants majeurs de la musique moderne, qu’il s’agisse de l’impressionnisme, de la renaissance du folklore, de la musique de film ou du dodécaphonisme sériel.
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Marie Catherine Sophie de Flavigny, dite Marie d’Agoult, née en 1805 à Francfort-sur-le-Main (Saint-Empire) et morte en 1876 à Paris, était une femme de lettres française.
En 1827, elle a épousé le comte Charles Louis Constant d’Agoult (1790-1875), colonel de cavalerie, avec qui elle a eu deux filles :
• Louise (1828-1834), morte dans les bras de sa mère à l’âge de six ans.
• Claire (1830-1912), qui épousa le marquis Guy de Charnacé (1825-1909).
En 1833, Marie d’Agoult a entamé une liaison amoureuse avec Franz Liszt, rencontré lors d’un concert dans un salon de la noblesse parisienne. La comtesse avait alors vingt-huit ans, et l’artiste six ans de moins. Malgré leur différence de position sociale, ils éprouvent aussitôt une violente passion réciproque et elle quitte son mari pour Liszt en 1835.
Ensemble, ils quittent la France et arrivent à Genève le 21 août 1835. Puis ils voyagent en Italie, où ils demeurent de 1837 à 1839, séjournant successivement à Bellagio, Milan, Venise, Lugano, Modène, Florence, Bologne et Rome.
Pendant ces années d’errance, elle aura trois enfants de Liszt :
• Blandine (1835-1862), qui épousa en 1857 Émile Ollivier (1825-1913), avocat et homme politique français.
• Cosima (1837-1930), qui épousa le chef d’orchestre Hans von Bülow, puis le compositeur Richard Wagner.
• Daniel (1839-1859), mort à vingt ans de la tuberculose.
Marie d’Agoult et Franz Liszt se sont séparés de facto en octobre 1839, et définitivement en 1844.
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Catherine Hermary-Vieille (°1943, Paris), est une romancière et biographe française qui vit à Charlottesville en Virginie. Après avoir obtenu son baccalauréat, elle étudie l’arabe classique à l’École nationale des langues orientales pendant deux ans, puis part aux États-Unis étudier au Manhattan College.
En 1981, son premier roman, Le Grand Vizir de la nuit, a remporté le Prix Femina. Suivront La Marquise des ombres[1] (1983), Merveilleuses[2] (2011), La Bête[3] (2014) et Romy (1986), une biographie de l’actrice de cinéma franco-allemande Romy Schneider (1938-1982)[4].
Elle publie aujourd’hui, à Paris aux Éditions Intervalles, Un rêve d’amour – Marie d’Agoult et Franz Liszt, un page-turner historique très documenté et au style fort enlevé dans lequel elle raconte leur relation sentimentale en donnant alternativement la voix aux deux amants.
Incipit :
« Marie – Mai 1835.
Un départ définitif, une fuite, un vertige. Officiellement, je rejoins ma mère pour quelques semaines en Suisse, en réalité je vais pour toujours lier ma vie à celle de Franz Liszt. Il a huit ans de moins que moi, c’est un pianiste de génie, il est beau, il m’aime. »
Et présentation de l’ouvrage par l’éditeur :
« La brève et intense passion de Marie d’Agoult et Franz Liszt défraye la chronique des salons parisiens des années 1830.
Au mépris des convenances et du qu’en dira-t-on, Marie d’Agoult décide de vivre au grand jour la folle passion qui la lie à Franz Liszt, l’un des grands génies musicaux de son époque. Entre Paris, Venise, Milan, Florence, Genève et Nohant, telle Anna Karénine, elle sacrifie tout à l’amour de cet homme qui lui-même sacrifie tout à son art et à son ascension personnelle.
Évidemment, la haute société ne voit pas d’un très bon œil cette femme trop libre pour son temps dont le salon accueille de nombreux républicains : Grévy[5], Carnot[6], Littré[7] – et qui soutient ouvertement la première femme à devenir bachelière en France, Julie-Victoire Daubié[8].
Deux des enfants nés de cette passion connaissent aussi des destins singuliers. Cosima épouse Richard Wagner et crée bientôt le festival de Bayreuth, tandis que Blandine épouse l’un des hommes politiques les plus singuliers du XIXe siècle, Émile Ollivier[9].
En évoquant cette passion entre un musicien ambitieux et une aristocrate en rupture de ban, Catherine Hermary-Vieille nous entraîne dans le sillage des grandes figures de l’époque. George Sand[10] évidemment, dont les deux amants sont proches, mais aussi Blanqui[11], Sainte-Beuve[12], Balzac[13], Lamartine[14], Théophile Gaultier[15], Alexandre Dumas[16].
Elle compose surtout un roman ardent et documenté sur la passion entre une femme à qui la société ne pardonne pas sa liberté et un virtuose en quête de gloire. Un roman où dansent les grandes figures artistiques du XIXe siècle, que l’auteur nous rend familières, voire intimes. »
PÉTRONE
Un rêve d’amour – Marie d’Agoult et Franz Liszt par Catherine Hermary-Vielle, Paris, Éditions Intervalles, septembre 2025, 128 pp. en noir et blanc au format 14,5 x 21,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 16 € (prix France)
[1] Un récit centré sur la marquise de Brinvilliers, célèbre empoisonneuse du XVIIe siècle, jugée et reconnue coupable dans l’Affaire des Poisons (1676-1682). Marie-Madeleine Anne Dreux d’Aubray, marquise de Brinvilliers, dite « la Brinvilliers », née le 2 juillet 1630 à Paris et décapitée en place de Grève le 17 juillet 1676, avait été jugée la veille à Paris pour crime de fratricide par empoisonnement.
[2] Un roman qui évoque la France au lendemain de La Terreur (1793-1794).
[3] Qui s’inspire de l’histoire de la Bête du Gévaudan. La Bête du Gévaudan est le surnom d’un ou plusieurs canidés ayant commis des attaques contre des humains en France entre le 30 juin 1764 et le 19 juin 1767. Le plus souvent mortelles, ces agressions (entre 88 et 124 selon certaines sources) ont surtout eu lieu dans le nord de l’ancien pays du Gévaudan, région d’élevage correspondant globalement à l’actuel département de la Lozère.
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_Hermary-Vieille
[5] Jules Grévy, né le 15 août 1807 à Mont-sous-Vaudrey (Jura) et mort le 9 septembre 1891 dans la même commune, était un homme d’État français, président de la République du 30 janvier 1879 au 2 décembre 1887.
[6] Sadi Carnot, né le 11 août 1837 à Limoges (Haute-Vienne) et mort assassiné le 25 juin 1894 à Lyon (Rhône), était un homme d’État français, président de la République du 3 décembre 1887 à sa mort.
[7] Émile Littré, né le 12 pluviôse an IX à Paris et mort le 2 juin 1881 à Paris, était un médecin, lexicographe, philosophe et homme politique français. Il est passé à la postérité connu pour son Dictionnaire de la langue française, communément appelé, par éponymie, « le Littré ».
[8] Julie-Victoire Daubié, née le 26 mars 1824 à Bains-les-Bains (Vosges) et morte le 26 août 1874 – à 50 ans – à Fontenoy-le-Château (Vosges), était une journaliste française, militante des droits des femmes. Elle fut la première femme française à s’inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861, et la première à l’obtenir le 17 août 1861. Elle fut aussi la première licenciée ès lettres le 28 octobre 1871, à l’époque où les cours à la Sorbonne n’étaient pas ouverts aux femmes.
[9] Émile Ollivier, né le 2 juillet 1825 à Marseille et mort le 20 août 1913 à Saint-Gervais-les-Bains, était un homme d’État français. D’abord avocat, puis préfet sous la Deuxième République, il fut élu député républicain sous le Second Empire. Napoléon III le charge en 1870 de constituer un gouvernement d’hommes nouveaux en associant bonapartistes libéraux (centre droit) et orléanistes ralliés à l’Empire libéral (centre gauche), mais en excluant les bonapartistes autoritaires (droite). Quoique d’une brève durée (six mois), son ministère a laissé des traces profondes.
[10] George Sand, nom de plume d’Aurore Dupin, par son mariage baronne Dudevant, était une romancière, dramaturge, épistolière, critique littéraire, journaliste et peintre française, née le 1er juillet 1804 à Paris et morte le 8 juin 1876 au château de Nohant-Vic. Elle compte parmi les écrivains les plus prolifiques, avec plus de 70 romans à son actif et 50 volumes d’œuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.
[11] Louis Auguste Blanqui, surnommé « l’Enfermé », né le 8 février 1805 à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) et mort le 1er ;janvier 1881 à Paris, était un révolutionnaire socialiste français, souvent associé aux socialistes utopiques. Il défend pour l’essentiel les mêmes idées que le mouvement socialiste du XIXe siècle et fait partie des socialistes non-marxistes. Il fut, en conséquence de ses tentatives insurrectionnelles, emprisonné une grande partie de son existence, ce qui lui a donné le surnom de « l’Enfermé ». Il est à l’origine du blanquisme. En 1880, il a publié le journal Ni Dieu ni Maître dont le titre est devenu une référence pour le mouvement anarchiste.
[12] Charles-Augustin Sainte-Beuve était un critique littéraire et écrivain français né le 23 décembre 1804 à Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais) et mort le 13 octobre 1869 à Paris. Représentant du romantisme, il est réputé pour ses critiques littéraires et la méthode d’écriture qu’il a employée.
[13] Honoré de Balzac, nom de plume d’Honoré Balzac, né le 20 mai 1799 à Tours et mort le 18 août 1850 à Paris, était un écrivain français. Romancier, critique d’art, dramaturge, critique littéraire, essayiste, journaliste et imprimeur, il a laissé l’une des plus imposantes œuvres romanesques de la littérature française, avec plus de quatre-vingt-dix romans et nouvelles parus de 1829 à 1855, réunis sous le titre de La Comédie humaine. À cela s’ajoutent Les Cent Contes drolatiques, ainsi que des romans de jeunesse publiés sous des pseudonymes et quelque vingt-cinq œuvres ébauchées.
[14] Alphonse de Lamartine, né le 21 octobre 1790 à Mâcon et mort le 28 février 1869 à Paris, était un poète, romancier, dramaturge, historien et homme politique français. C’est l’une des grandes figures du romantisme en France. Il participa également à la révolution de 1848 et proclama la Deuxième République.
[15] Jules Pierre Théophile Gautier, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872, était un poète, romancier et critique d’art français. Membre actif de l’école littéraire dite du Parnasse, il est notamment l’auteur d’Émaux et Camées, de Mademoiselle de Maupin, du Roman de la momie et du Capitaine Fracasse.
[16] Alexandre Dumas (dit aussi Alexandre Dumas père) était un écrivain français né le 24 juillet 1802 à Villers-Cotterêts (Aisne) et mort le 5 décembre 1870 au hameau de Puys (Seine-Maritime). On doit à cet auteur prolifique proche des romantiques des romans historiques célèbres (Les Trois Mousquetaires (1844), Vingt Ans après (1845), Le Vicomte de Bragelonne (1847-1850), Le Comte de Monte-Cristo (1844-1846), La Reine Margot (1845) ou encore La Dame de Monsoreau (1846). (Source : Wikipédia)