Les silences de la mort…

Évelyne Guzy vit à Bruxelles. Après des études de journalisme et une agrégation – complétées plus tard par une formation à la recherche –, elle consacre l’essentiel de sa carrière à l’écriture et à la communication : auteure de brochures d’information sur des thèmes d’intérêt citoyen, éditrice, ghost writer à l’occasion, coach en écriture et en communication. Elle a assuré une chronique littéraire consacrée aux écrivains belges sur BXFM 104.3 et collabore à la revue littéraire Marginales.

Dans son cinquième ouvrage – après Attentats-suicides. Le cas israélo-palestinien (un ouvrage collectif rédigé sous sa direction et paru en 2004), Dans le sang (roman, 2009), Bruxelles-les-Eaux (récit, 2010) et Le martyr de l’Étoile[1] (roman, 2012) – La Malédiction des Mots publié chez M.E.O. à Bruxelles, elle se met en scène sous le prénom d’Eva pour partir à la recherche de ses aïeuls juifs polonais qu’elle a mal connus et pour enquêter sur les dires et les non-dits de son père à propos de l’époque troublée et semée des embûches de l’antisémitisme, du nazisme et de la volonté de survivre cachés qu’a dû affronter la famille.

En voici le résumé, rédigé par l’auteure :

« Et si le silence se révélait un cadeau ? C’est la question que se pose Eva lorsqu’elle entame une enquête sur la vie de ceux qui ne sont plus là pour parler.

Icek, le survivant. Terne et laid, le grand-père paternel d’Eva semblait sans histoire. Un immigré juif venu de Pologne dans les années 1930, comme bien d’autres. Jusqu’au jour où Eva pense découvrir son passé communiste. Qui était vraiment Icek ?

Groïnim, l’enfant d’Icek, le père d’Eva. Peu avant de mourir, il lui a légué une vidéo qui témoigne de son passé de guerre. Mais, à l’analyse, tout ne colle pas… Où se situe la vérité alors que l’enfance cachée de Groïnim lui a appris la dissimulation ?

Doniek, le résistant, grand-père maternel d’Eva. Figure importante de la lutte armée belge, dirigeant sioniste respecté et fervent anticommuniste, Doniek a vécu une descente aux enfers lorsqu’un historien a mis en cause son action. Qui a tort, qui a raison ?

Au carrefour des vies du Survivant, de l’Enfant et du Résistant, Eva se saisit de sa propre existence et se forge un destin choisi, dans l’amour des silences du passé. »

Quoique fondée, par la force des choses, sur des archives lacunaires, la quête d’Évelyne Guzy est rigoureuse et restitue avec autant d’intelligence que de tact le quotidien méconnu de Belges moyens dont le yiddish était la langue et pour qui le courage discret, mais tenace, était le lot de la survie…

Une belle résurrection !

PÉTRONE

La malédiction des mots par Évelyne Guzy, Bruxelles, Éditions M.E.O., février 2021, 233 pp. en noir et blanc au format 15 x 21,3 cm sous couverture brochée en couleurs, 18 €


[1] Un texte particulièrement remarquable portant sur le djihadisme en Belgique.

Date de publication
samedi 13 mars 2021
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