Après « Inconnu à cette adresse »…

Kathrine Kressmann Taylor est une écrivaine américaine d’origine allemande, née en 1903 et morte en 1996.

Après un diplôme de littérature et de journalisme obtenu à l’université d’Oregon en 1924, Kathrine Kressmann épouse en 1928 Elliott Taylor, propriétaire d’une compagnie publicitaire, et devient femme au foyer.

En 1938, elle rédige Inconnu à cette adresse, une nouvelle qui relate la correspondance entre un marchand d’art juif vivant à San Francisco et son ami et associé, rentré en Allemagne en 1932, qui adhère progressivement à l’idéologie nazie.

Story magazine accepta de publier cette nouvelle.

Cependant, l’éditeur Whit Burnett et son mari Elliott Taylor jugèrent que « cette histoire était trop forte pour avoir été écrite par une femme », et ils décidèrent du pseudonyme masculin de Kressmann Taylor, qu’elle utilisa ensuite jusqu’à la fin de sa vie.

Le succès d’Inconnu à cette adresse fut immense, tout comme celui de sa traduction française parue chez Autrement à Paris en 1999.

Suivirent chez le même éditeur Ainsi mentent les hommes en 2004 et Ainsi rêvent les femmes en 2006, deux recueils qui connurent plusieurs tirages, le dernier étant tout fraîchement sorti des rotatives en mai 2021.

Dans le premier ouvrage, de très jeunes hommes sont confrontés à la dureté des rapports humains, dans des tranches de vies qui se déploient délicatement avec un art subtil de la demi-teinte.

Confrontés à un père tyrannique, à un professeur frustré, à des adultes mensongers, ces adolescents ne retrouvent leur équilibre profond que dans une immersion au sein de la nature et hors des hommes.

Humiliation, remords, mélancolie, solitude scandent ces quatre histoires toutes banales, toutes simples, mais faussement anodines, car elles cristallisent admirablement les ambiguïtés et les tensions.

Dans le second recueil, Kressmann Taylor brosse avec pudeur et sensibilité le portrait de quatre femmes et un homme confrontés à la cruauté et à la rareté des preuves d’affection, qui n’ont pour réconfort que la pureté de leurs sentiments : Harriet, qui voit lui échapper l’homme qu’elle aime dans les flammes et la jalousie ; Madame, qui ne survit qu’au milieu de ses souvenirs et caresse brièvement l’espoir de faire partager ses chimères à sa jeune voisine compatissante ; Anna, une toute jeune adolescente qui se heurte à l’incompréhension et à l’indifférence de la première rencontre amoureuse ; Ellie, à la croisée des chemins entre les montagnes de son enfance et la sophistication de la ville, et Ruppe, qui a peut-être découvert le sens de la vie…

Une invitation à se laisser traverser par le rêve fugace de l’amour[1]

PÉTRONE

Ainsi rêvent les femmes par Kressmann Taylor, traduction de l’américain par Laurent Bury, Paris, Éditions Autrement, collection « Les grands romans », avril 2021, 89 pp. en noir et blanc au format 11,5 x 18,6 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 8 € (prix France)

Ainsi mentent les hommes par Kressmann Taylor, traduction de l’américain par Laurent Bury, Paris, Éditions Autrement, collection « Les grands romans », avril 2021, 196 pp. en noir et blanc au format 11,5 x 18,6 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 8 € (prix France)


[1] Sources : Wikipédia et Éditions Autrement.

Date de publication
mardi 18 mai 2021
Entrez un mot clef :