« Le plus grand artisan du récit classique d’horreur du vingtième siècle » (Stephen King)

Auteur de nombreux essais historiques, le philosophe belge Arnaud de la Croix (°1959) se penche cette fois, au sein de la collection « L’article » des Éditions Lamiroy à Bruxelles, dans un court ouvrage intitulé H. P. Lovecraft – L’horreur en grande profondeur, sur quelques sources ésotériques externes et internes des textes de l’écrivain américain célèbre pour ses récits fantastiques, d’horreur et de science-fiction.

Howard Phillips Lovecraft, né le 20 août 1890 à Providence (Rhode Island) et mort le 15 mars 1937 dans la même ville, est l’auteur, outre de nombreuses lettres, d’une œuvre vaste et foisonnante, au sein de laquelle on pointera notamment Dagon (1917), La Cité sans nom (1921), L’Appel de Cthulhu (1926), La Couleur tombée du ciel (1927), Histoire du Necronomicon (1927), L’Abomination de Dunwich (1928), Celui qui chuchotait dans les ténèbres (1930), Le Cauchemar d’Innsmouth (1931), Les Montagnes hallucinées (1932), La Maison de la sorcière (1932), Celui qui hantait les ténèbres (1935), Dans l’abîme du temps (1935) ou encore L’Affaire Charles Dexter Ward (1941, posthume), des narrations complexes qui, à l’instar du Seigneur des anneaux de Tolkien, ont leurs fans inconditionnels à travers le vaste monde.

S’adressant aux lecteurs initiés, Arnaud de la Croix, qui se dit fasciné par la volonté de Lovecraft de s’attaquer à l’innommable, à l’indicible, après avoir comparé mutatis mutandis l’écrivain américain à Ulysse, qui « est revenu de là où on ne revient pas, pour nous raconter l’irracontable », et après avoir rappelé que « le mythe de l’Atlantide n’est pas loin », aborde plus en profondeur le Livre d’Hénoch et ses Vigilants, Margaret Murray et Le Culte des sorcières en Europe occidentale, Vathek, le roman gothique de William Beckford, Le Roi en jaune de Robert W. Chambers et « le Necronomicon de l’Arabe dément Abdul Alhazred ».

Arnaud de la Croix n’élude pas pour autant les sujets qui fâchent : le racisme de Lovecraft et son admiration pour Hitler et Mussolini[1], montrant toutefois que l’auteur est venu à résipiscence en se débarrassant de ses préjugés devant le succès du New Deal (1934-1938) après le krach de 1929 et arguant que son décès, en 1937, précédait la commission des pires horreurs du fascisme et du nazisme.

Un texte d’expert !

PÉTRONE

H. P. Lovecraft – L’horreur en grande profondeur par Arnaud de la Croix, Bruxelles, Éditions Lamiroy, collection « L’article », juin 2021, 30 pp. en quadrichromie au format 10 x 14,2 cm sous couverture brochée en couleurs, 4 €


[1] Il admirait aussi les essais du philosophe allemand Oswald Spengler (1880-1936), l’un des auteurs phares de la « révolution conservatrice », auteur du Déclin de l’Occident (1918-1922), qui chantait les louanges du fascisme de Benito Mussolini, mais Arnaud de la Croix n’en parle pas.

Date de publication
dimanche 30 mai 2021
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