Vers les prix Rossel et Goncourt 2021…

Spécialiste de politique italienne, l’écrivain belge d’origine italienne Giuseppe Santoliquido collabore avec de nombreux médias belges et étrangers (RTBF, Bel RTL, NRJ12, Radio Vatican, Le Soir, Métro, L’Avenir, la DH, le Courrier de Genève, La Revue nouvelle, la Revue générale, Tokyo Chinbun…). Il est aussi chroniqueur, traducteur[1], essayiste[2], romancier[3] et nouvelliste[4].

C’est surtout, comme le prouve son quatrième roman, Un été sans retour (Paris, Éditions Gallimard), l’un des auteurs le plus doués et les plus accomplis de notre pays.

Car sa plume y virevolte dans une langue magnifique pour décrire avec une précision de chirurgien la déréliction d’un personnage a priori banal, mais ancré dans son terroir, ses traditions et sa fidélité aux mœurs et usages des anciens, ébranlé par les coups de boutoir d’une modernité sans foi ni loi ni morale.

En voici le pitch, rédigé par l’éditeur :

« Italie, la Basilicate, été 2005. Alors que le village de Ravina est en fête, Chiara, quinze ans, se volatilise. Les villageois se lancent à sa recherche ; les jours passent, l’enquête piétine : l’adolescente est introuvable.

Une horde de journalistes s’installe dans une ferme voisine, filmant le calvaire de l’entourage. Le drame de ces petites gens devient le feuilleton national.

Des années après les faits, Sandro, un proche de la disparue, revient sur ces quelques mois qui ont changé à jamais le cours de son destin.

Roman au suspense implacable, L’été sans retour est l’histoire d’une famille maudite vivant aux marges du monde, confrontée à des secrets enfouis et à la cruauté obscène du cirque médiatique. »

La Basilicate (source : Wikipédia)

Si d’aucuns ont reconnu avec justesse une filiation de cet ouvrage avec les drames de Jean Giono (1895-1970) dont l’œuvre romanesque dépeint la condition de l’homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques, et possède une portée universelle, on peut aussi l’apparenter par la magnifique virtuosité narrative aux Drames ruraux (1902) de Víctor Català[5] (1869-1966), à L’Innocent (1892) de Gabriele D’Annunzio (1863-1938), à L’Eau des collines[6] (1963) de Marcel Pagnol (1895-1974), et surtout au Jour de la chouette (1961) du grand écrivain sicilien Leonardo Sciascia (1921-1989).

Gageons qu’un tel lignage lui vaudra cette année les prix Goncourt belge et français…

PÉTRONE

L’été sans retour par Giuseppe Santoliquido, Paris, Éditions Gallimard, mai 2021, 265 pp. en noir et blanc au format 14 x 20,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 20 € (prix France)


[1] Solstice, recueil de Libero De Libero (Ker éditions, 2016).

[2] Italie, une démocratie pervertie ? (Ker éditions, 2011), Bunga Bunga, mode d’emploi : les dessous chocs du système berlusconien (Renaissance du Livre, 2012).

[3] L’Audition du Docteur Fernando Gasparri (Grand Miroir, 2011), Voyage corsaire (Ker éditions, 2013), L’Inconnu du parvis (Genèse édition, 2016).

[4] Petites musiques de nuit (Grand Miroir, 2012), Une vie parfaite (Province de Liège, 2015), Jusqu’au bout du rêve (La fureur de lire, Fédération Wallonie-Bruxelles, 2016), Belgiques (Ker éditions, 2018).

[5] Nom de plume de l’auteure catalane Caterina Albert i Paradís.

[6] Roman en deux parties : Jean de Florette et Manon des sources.

Date de publication
vendredi 18 juin 2021
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