Bon anniversaire, mille sabords !

Il y a 80 ans, en décembre 1941, paraissait en noir et blanc chez Casterman à Tournai l’album Le Crabe aux pinces d’or[1] après sa prépublication en feuilleton – dans Le Soir-Jeunesse, puis dans Le Soir lui-même –, du 17 octobre 1940 au 18 octobre 1941. Il fut ensuite réédité en couleurs le 17 janvier 1944, avec des modifications imposées par le Code Hayes en vue de son exportation aux États-Unis.

C’est précisément cette version qu’a choisi de remettre en vente la maison d’édition historique des « Aventures de Tintin » pour célébrer les 16 lustres de l’ouvrage et de son personnage emblématique, le capitaine Haddock[2] qui y naît sous les traits d’un marin certes rongé par l’alcool[3], mais doté d’un cœur grand comme ça et usant d’un langage particulièrement fleuri, s’agissant de fustiger les méchants trafiquants d’opium, de crier vengeance contre les destructeurs berabers d’une bouteille de rhum en plein désert marocain ou d‘invectiver les hommes qui ont l’outrecuidance de lui arracher des mains un flacon de vin…

Le succès fut énorme, et ne s’est jamais démenti, au point qu’Archibald Haddock, après ses évolutions successives dans les histoires qui suivirent, est aujourd’hui célèbre aux quatre coins de la planète pour ses qualités profondément humaines de fidélité et de courage teintées d’un peu de naïveté et de beaucoup de jovialité bon enfant.

Ajoutons enfin que cette édition collector affiche une couverture inédite et se complète d’un dossier documentaire de 8 pages.

PÉTRONE

Le Crabe aux pinces d’or – édition spéciale 80 ans par Hergé, Bruxelles, Éditions Casterman, collection « Les aventures de Tintin », novembre 2021 [décembre 1941], 70 pp. en quadrichromie au format 24,2 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 15,95 €


[1] Le neuvième de la série, après Tintin au pays des Soviets (septembre 1930), Tintin au Congo (juillet 1931), Tintin en Amérique (novembre 1932), Les Cigares du pharaon (octobre 1934), Le Lotus bleu (septembre 1936), L’Oreille cassée (novembre 1937), L’Île Noire (novembre 1938) et Le Sceptre d’Ottokar (août 1939).

[2] Dont le nom est à rapprocher du titre d’un film musical allemand sorti en 1931, Le Capitaine Craddock, réalisé par Hanns Schwarz et Max de Vaucorbeil. Une des chansons du film, Les Gars de la marine (chantée par Jean Murat), est devenue rapidement un succès populaire.

[3] Au point qu’il sera pris d’une crise de delirium tremens en plein Sahara, « le pays de la soif »…

Date de publication
dimanche 5 décembre 2021
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