« Dans quelques années, vous saurez à quel point on peut souffrir quand on aime. » (Francis Scott Fitzgerald)

Les Éditions Hugo Poche à Paris ressortent, dans sa traduction française d’origine (chez Simon Kra en 1926), Gatsby le Magnifique, le chef-d’œuvre de l’écrivain américain Francis Scott Fitzgerald (1896-1940), chef de file de la Génération perdue[1] et représentant de l’Ère du Jazz[2], paru à New York le 10 avril 1925 et dont l’histoire, gravitant autour de l’orgueil, de l’amour et de l’argent, se déroule à New York dans les années 1920.

Synopsis :

Nick Carraway, un jeune homme américain du Midwest atteignant la trentaine, se rend à New York pour travailler dans la finance comme agent de change. Par hasard, il trouve à louer une petite bicoque à Long Island, zone résidentielle très huppée et snob de la banlieue new-yorkaise. Sa demeure, presque invisible, est située dans West Egg entre deux énormes et luxueuses villas. De là, la vue est imprenable sur East Egg, l’endroit le plus cossu et sélect de toute la zone. C’est là qu’habitent Daisy, sa cousine germaine, et le mari de celle-ci, Tom Buchanan, issu de la même promotion que Nick à l’université Yale.

Nick se rend un soir chez les Buchanan, sur invitation de Daisy. Tom, beau et riche colosse, mais quelque peu bourru, paraît végéter auprès de Daisy, laquelle semble tout autant s’ennuyer avec son mari. Elle passe le plus clair de son temps avec son amie, Jordan Baker, joueuse de golf professionnelle.

Tom, peu de temps après, demande à Nick de l’accompagner pour lui présenter sa maîtresse, Myrtle Wilson, femme d’un garagiste sur la route qui relie New York à Long Island. Nick, témoin de l’inconstance de Tom, de l’enlisement du couple qu’il forme avec Daisy, n’aurait guère d’intérêt à fréquenter les Buchanan s’il n’y avait le rapprochement de plus en plus sensible avec la belle Jordan. Celle-ci s’étonne qu’il ne connaisse pas Gatsby puisqu’il habite West Egg, comme elle, et qu’on ne parle que de cet homme à la richesse fabuleuse.

Gatsby est justement son voisin. C’est lui qui possède l’immense maison très animée qui occulte celle, misérable, de Nick. Gatsby donne fréquemment des réceptions somptueuses, qui accueillent des centaines de convives. Mais qui est Jay Gatsby ? D’où vient-il ? Que fait-il ? Les rumeurs les plus folles circulent sur son passé et sa fortune, même au sein de sa propre maison. C’est ce que Nick brûle de découvrir lorsqu’un jour il reçoit une invitation pour passer la soirée chez Gatsby…

Un roman époustouflant mêlant des pans de la vie privée de son auteur et de l’épouse de celui-ci à une critique sociale tout à la fois snob et désabusée, sorte d’anticipation lointaine de la génération qui cria “No Future!” aux sons de la musique punk…

PÉTRONE

Gatsby le magnifique par Francis Scott Fitzgerald, texte traduit de l’américain par Victor Llona, Paris, Éditions Hugo Poche, collection « Classiques », avril 2022 [1926], 254 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 5,90 € (prix France)


[1] L’expression « génération perdue » fut forgée par l’auteure américaine Gertrude Stein (1874-1946) pour décrire un groupe d’auteurs américains expatriés à Paris durant l’entre-deux-guerres. Ceux-ci ont observé et raconté la perte de transcendance d’une Amérique bouleversée par les mutations sociales et morales, ainsi que l’expérience de la Première Guerre mondiale. Ce mouvement ainsi parmi ses membres Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald, les plus emblématiques, mais aussi John Steinbeck, John Dos Passos, Ezra Pound, Sherwood Anderson, Waldo Peirce, Sylvia Beach, Thomas Stearns Eliot et Gertrude Stein elle-même.

[2] L’Ère du jazz, ou Jazz Age, est l’époque historique au cours de laquelle se fit particulièrement sentir l’influence du jazz, en tant que genre musical et que danse. Le mouvement a été principalement important dans les années 1920 et 1930 aux États-Unis, lieu de naissance du jazz, mais s’est également exporté en Europe. Étroitement lié aux cultures de la jeunesse qui se développent, le mouvement a largement été soutenu par la popularisation de la radio. F. Scott Fitzgerald est réputé pour être l’inventeur de l’expression, apparaissant pour la première fois dans son recueil de nouvelles intitulé Tales of the Jazz Age. (Source générale : Wikipédia.)

Date de publication
dimanche 17 avril 2022
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