Fin d’un monde…

Gérard Chaliand, né le 15 février 1934 à Etterbeek, région de Bruxelles-Capitale, est un géostratège et homme de lettres français, spécialiste des relations internationales et stratégiques, des conflits armés et surtout des conflits irréguliers (guérilla, terrorisme).

Gérard Chaliand en 2020

Après avoir étudié les langues et civilisations asiatiques à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco Paris), il a soutenu en 1975 une thèse de doctorat de 3e cycle en sociologie politique (sur les révolutions dans le tiers-monde) à l’université Paris-Descartes (Paris V).

Gérard Chaliand s’est engagé auprès des guérillas de décolonisation en tant qu’observateur-participant, et durant plus de vingt ans, il a côtoyé les combattants d’une quinzaine de maquis sur quatre continents (Afrique, Asie, Amérique latine, Europe de l’Est et Caucase), et notamment en Guinée-Bissau portugaise, aux côtés d’Amílcar Cabral (1964, 1966), dans le delta du fleuve Rouge au Nord-Vietnam (1967), dans les provinces de Tolima et Huila en Colombie (1968), avec le Fatah, le FPLP et le FDPLP en Jordanie et au Liban (1969-1970), avec le FPLE en Érythrée (1977), au Kurdistan iranien (1980), et trois fois en Afghanistan (entre 1980 et 1982) ; jusqu’en 2000, il s’est aussi rendu au Haut-Karabagh, au Sri Lanka et en Irak. Au total, ses recherches l’ont mené dans une soixantaine de pays.

Il a enseigné à l’École nationale d’administration (ENA) de 1980 à 1987, puis à l’École de guerre de 1990 à 1995.

En 1983, il a lancé l’initiative d’un tribunal permanent des peuples sur le génocide arménien qui s’est tenu à la Sorbonne en 1984.

Avec l’aide de Roc Chaliand et du cartographe Nicolas Rageau, ce grand connaisseur des bouillonnements politiques planétaires publie chez Autrement à Paris un remarquable Atlas stratégique sous-titré De l’hégémonie au déclin de l’Occident dans lequel, après une plongée dans l’histoire du XIXsiècle, il fait la démonstration imparable de la chute en cours depuis dix lustres de l’emprise ouest-européenne et américaine sur le monde au profit d’une montée en puissance de l’Asie en général– et de la Chine en particulier.

Une modification majeure aux enjeux multiples (démographiques, géographiques, énergétiques, technologiques, militaires, terroristes, financiers, religieux…) qui provoquera à l’évidence des ondes de choc titanesques…

PÉTRONE

Atlas stratégique – De l’hégémonie au déclin de l’Occident par Gérard Chaliand et Roc Chaliand, cartographie de Nicolas Rageau, Paris, Éditions Autrement, collection « Atlas pour tous », novembre 2022, 156 pp. en quadrichromie au format à l’italienne 23,7 x 19,9 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 24,90 €

SOMMAIRE

AVANT-PROPOS

Une idée, une carte

INTRODUCTION

Le XIXe siècle (1789-1914) est le grand siècle de l’Europe

• Europe vs Asie

• Les réactions du reste du monde

• La grande poussée impériale

PREMIÈRE PARTIE

La première partie du XXe siècle

DEUXIÈME PARTIE

Les guerres froides

1947-1991 : une première phase

Avec clairvoyance, George Kennan suggère une stratégie fondée sur l’endiguement

La première guerre du Golfe

La guerre psychologique est perdue, sans parler des erreurs politiques

1991-2014, la guerre froide phase 2

2022 : la guerre froide, phase 3

La guerre, pour les États-Unis – après les 40 milliards de dollars d’aide votés par le Sénat – commence à coûter cher

TROISIÈME PARTIE

Sur l’échiquier géopolitique

L’importance essentielle de la guerre du Vietnam

Les États-Unis ont perdu 58 000 hommes et drainent ce qui est dénommé « le syndrome vietnamien »

Les grandes puissances

La Chine

Le rival majeur

La Chine ne concurrence rien moins que la présence mondiale des États-Unis

La Chine s’ouvre au monde et se déploie sur tous les continents

La Chine en Amérique latine

La Chine en Afrique

La Chine eu Eurasie

La Chine est devenue implacable

L’Iran

L’Iran fut le véritable empire du milieu

Avant que la Grande-Bretagne n’impose sa domination en Asie, on parlait le persan de Samarcande à Delhi

L’Afghanistan

L’impasse afghane

En 2008, les Américains décidèrent d’envoyer 10 000 hommes en renfort : trop tard, trop peu

L’Inde

Après la Chine, la deuxième puissance asiatique

Le Pakistan

Un allié controversé

La Turquie

Un État hautement perturbateur

Au nom de l’Empire ottoman, le sultan signe en 1920 le traité de Sèvres

À partir de cet incident, Erdogan se positionne en dirigeant de l’islam sunnite et s’affirme ainsi en rival de l’Arabie saoudite

La Turquie et son pouvoir de coercition

L’Afrique

Une croissance démographique démesurée

Mais l’Afrique accueille d’autres pays d’influence

La Russie

La Russie de Poutine

Les États-Unis

Les États-Unis demeurent la première puissance mondiale

La croissance économique est particulièrement vigoureuse

Chronologie de la guerre dans le Pacifique

L’Europe

L’Europe, un chantier inabouti

La construction de l’Europe ne devait pas être une « addition de souverainetés », mais une entité véritable, ce qu’elle n’a pas su devenir

QUATRIÈME PARTIE

Terrorismes

CONCLUSION

Aux États-Unis, la présidence de Joe Biden n’est pas perçue comme pouvant répondre aux défis du moment

Et quid de l’Europe ?

Date de publication
vendredi 28 octobre 2022
Entrez un mot clef :