« C’est un fait que la ligne s’empara de nous. » (Victor Horta)

Rédigé par Cécile Dubois, historienne et guide-conférencière, et par la photographe Sophie Voituron, le sublissime beau livre intitulé L’Art nouveau à Bruxelles – Demeures intemporelles publié aux Éditions Racine est sans conteste l’un des plus remarquables ouvrages consacrés à ce courant créatif né dans la capitale belge en 1893, à l’initiative des architectes Victor Horta[1] (1861-1947) et Paul Hankar[2] (1859-1901), deux disciples d’Eugène Viollet-le-Duc[3].

Ce style architectural novateur et splendide présida à la construction de somptueux hôtels de maître, mais aussi de logements pour les ouvriers ainsi qu’à la conception et à la décoration d’écoles, de lieux de fête, de banques, de commerces, d’institutions hospitalières…

Cécile Dubois et Sophie Voituron guident le lecteur dans la visite de 36 bâtiments Art nouveau préservés et souvent restaurés en abordant l’œuvre de divers architectes représentatifs du style et en évoquant les habitants d’hier et d’aujourd’hui ainsi que l’histoire de la sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel.

L’ouvrage est illustré de nombreuses photographies récentes et anciennes, d’une qualité remarquable.

Un bijou pour bibliophile !

PÉTRONE

L’Art nouveau à Bruxelles – Demeures intemporelles par Cécile Dubois & Sophie Voituron, Bruxelles, Éditions Racine, avril 2023, 288 pp. en quadrichromie au format 23 x 29 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 45 €

LISTE DES BÂTIMENTS PRÉSENTÉS

Hôtel Tassel[4]

1. Hôtel Tassel (1893, Victor Horta)

2. Maison Autrique (1893, Victor Horta)

3. Hôtel Otlet (1894-1898, Octave Van Rysselberghe et Henry van de Velde)

4. Hôtel van Eetvelde et maison de rapport (1895-1901, Victor Horta)

5. Hôtel Solvay (1895-1898, Victor Horta)

6. Ancienne chemiserie A. Niguet (1896, Paul Hankar)

7. Hôtel Ciamberlani (1897, Paul Hankar)

8. Maison personnelle et atelier de Victor Horta (1898, Victor Horta)

9. Maison Claessens (1898, Armand Van Waesberghe)

10. Maison-atelier du peintre Arthur Rogiers (1898, Paul Hamesse)

11. Ancienne Banque Brunner (1860 et 1899-1900, Léon Jean Joseph Govaerts)

12. Quaker House (1899, Georges Hobé)

13. Maison Delcoigne (1899, Georges Delcoigne)

14. Maison Hap (1859 et 1900-1905, Georges Thoelen)

15. Ancien groupe scolaire Josaphat (1900-1907, Henri Jacobs)

16. Maison personnelle de l’architecte Fritz Seeldrayers (1900, Fritz Seeldrayers)

17. Maison personnelle de l’architecte Gaspard Devalck (1900, Gaspard Devalck)

18. Maison Roosenboom (1900, Albert Roosenboom)

19. Maison de Saint Cyr (1900, Gustave Strauven)

20. Maison personnelle de l’architecte Victor Taelemans (1901, Victor Taelemans)

21. Maison Hannon (1902, Jules Brunfaut)

22. Maison personnelle de l’architecte Gustave Strauven (1902, Gustave Strauven)

23. Villa De Rooster (1903, Alphonse Boelens)

24. Hôtel Max Hallet (1903, Victor Horta)

25. Complexe d’habitations ouvrières du Foyer schaerbeekois 1903-1905, Henri Jacobs

26. Maison Cauchie (1904-1905, Paul Cauchie)

27. Maison construite par l’architecte Ernest Blerot (1904, Ernest Blerot)

28. Hôtel Cohn-Donnay (1904, Paul Hamesse)

29. Palais Stoclet (1905, Josef Hoffmann)

30. Ægidium (1905, Guillaume Segers)

31. Maison personnelle de l’architecte Jean-Baptiste Dewin (1906, Jean-Baptiste Dewin)

32. Villa Beau-Site, maison personnelle de l’architecte Arthur Nelissen (1905, Arthur Nelissen)

33. Maison Émile Waxweiler (1907, Constant Bosmans, Henri Vandeveld et Léon Sneyers)

34. Villa-atelier de l’architecte Édouard Pelseneer (1910, Édouard Pelseneer)

35. Ancien Institut pour le traitement des maladies des yeux du docteur Henri Coppez (1912-1914, Jean-Baptiste Dewin)

36. Ancien cinéma Pathé Palace (1913, Paul Hamesse)


[1] Victor Horta, né à Gand le 6 janvier 1861 et mort à Bruxelles le 8 septembre 1947, a rompu avec l’architecture traditionnelle des maisons bourgeoises et défendu le plan libre, la fluidité de l’espace organisé autour du vestibule et de la cage d’escalier ainsi que le passage de la lumière favorisé par les verrières et les puits de lumière. Il a conçu chaque détail de ses habitations, jusqu’au mobilier, assemblé les matériaux de construction avec les matériaux les plus luxueux, en utilisant largement le métal et le verre à côté de la pierre. Son vocabulaire architectural était basé sur la ligne courbe, le coup de fouet qui devint vite sa marque de fabrique. L’Art nouveau passa rapide ment de mode (en une vingtaine d’années) et les œuvres d’Horta furent délaissées puis détruites avant d’être, maintenant, réhabilitées.

[2] Chez Paul Hankar, architecte et designer belge né le 11 décembre 1859 à Frameries et mort le 17 janvier 1901 à Bruxelles, l’usage des structures métalliques ne revêtait pas la même allure de manifeste que chez Victor Horta. Hankar recherchait davantage les effets colorés procurés par les matériaux et adopta pour le décor des façades les sgraffites au caractère narratif. Il lança aussi la mode des fenêtres rondes aux châssis de bois d’une inégalable finesse. Dans le travail du bois, il associa de façon très personnelle la complexité des ornements gothiques et japonisants. Contrairement à Horta qui restait fidèle à un décor abstrait, Hankar et de nombreux artistes de l’Art nouveau ont eu recours à un répertoire ornemental directement emprunté à la nature : fleurs, insectes, reptiles…

[3] Eugène Viollet-le-Duc, né le 27 janvier 1814 à Paris et mort le 17 septembre 1879 à Lausanne, était un architecte français, considéré dans son pays comme le théoricien de l’Art nouveau et connu aujourd’hui auprès du grand public pour ses restaurations de constructions médiévales, d’édifices religieux et de châteaux dont Notre-Dame de Paris, Pierrefonds, Carcassonne, le mont Saint-Michel et le château de Roquetaillade.

[4] Photo I, Karl Stas, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2525009

Date de publication
jeudi 27 avril 2023
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