« Ein Prosit, mein Führer ! »

Spécialiste de l’histoire des mondes de la vigne et du vin, Christophe Lucand (°1969) est professeur agrégé et docteur en histoire. Il est chargé de cours à Sciences Po Paris depuis 2004 et à l’Institut universitaire de la vigne et du vin (Institut Jules Guyot) de Dijon, ainsi que titulaire de la chaire UNESCO « Culture & Traditions du Vin » de l’Université de Bourgogne Franche-Comté.

Ancien Président de la Communauté de communes de Gevrey-Chambertin et de Nuits-Saint-Georges (2017-2020), il est maire de Gevrey-Chambertin depuis 2020.

Après avoir publié Le pinard des Poilus (Éditions Universitaires de Dijon, 2015), il est l’un des rares historiens intéressés par la collaboration entre le secteur viticole français et l’Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale, des recherches qui ont mené à la publication de Le vin et la guerre (Armand Colin, 2017), une enquête minutieuse appuyée sur des sources inexploitées qui, mise à jour, ressort en format de poche aux Éditions Dunod.

Résumé :

Durant la Seconde Guerre mondiale, le vin français s’est révélé être, après leur victoire, un butin « hexagonal » des plus précieux pour les dirigeants nazis.

Dès 1940, des Weinführers, délégués officiels désignés et nommés par Berlin, s’installent dans toutes les régions viticoles de France pour coordonner le plus intense pillage que le pays ait connu jusqu’alors.

Avec le relais très ambigu de l’État de Vichy et la collaboration avec l’occupant de nombreux professionnels français, cet immense dispositif de captation fut un ensemble de drames et de combines que l’on a préféré mettre sous le tapis après la Libération.

Un ouvrage passionnant qui narre par le menu l’histoire d’un monde viticole soumis aux épreuves de la guerre, de l’occupation et de toutes les compromissions…

PÉTRONE

Le vin et la guerre – Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français par Christophe Lucand, Paris, Éditions Dunod, collection « Dunod poche Histoire », avril 2023 [2017], 336 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 9,90 € (prix France)

SOMMAIRE

Introduction

1. Le vin entre en guerre.

Une boisson omniprésente et sous contrôle – Une diplomatie du vin sous influence – Bad Kreuznach, le dernier Congrès international du Vin – Le vin de la « drôle de guerre » – Le « vin chaud du soldat ».

2. La ruée vers le vin.

Le choc de la défaite et l’effervescence commerciale – Les Weinführers et l’avènement d’un ordre nouveau – La collaboration de la mule et du cocher – La réorganisation des vignobles – Marché administré et marché noir.

3. Les temps heureux de la défaite.

Marché noir et bureaux d’achat nazis – Que voulez-vous… C’est le commerce ! – Je suis un « collaborateur-né » ! – Des vins français pour les « armes secrètes » d’Hitler ? – Monaco, capitale mondiale du commerce des vins.

4. L’ivresse de la guerre.

Vichy, l’agrarisme fasciste et la défense de la viticulture – En Bourgogne, la viticulture sans le négoce – En Champagne, l’effervescence d’un commerce prospère – Cognac et armagnac, au cœur du marché noir allemand – Bordeaux, plaque tournante du commerce national des vins.

5. Toutes hontes bues.

Fin de partie. Vers l’effondrement – Tourner la page de la guerre : la question de la « collaboration » avec l’ennemi – La collaboration ? Quelle collaboration ? – Trafics et connivences.

Conclusion

Bibliographie

Notes

Date de publication
samedi 24 juin 2023
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