Des BD à (s’) offrir pour les fêtes…

Léo – Ni dieu ni maître par Pascal Boniface et Lukino

Léo Ferré, né le 24 août 1916 à Monaco et mort le 14 juillet 1993 – il y a trente ans – à Castellina in Chianti (Italie), était un auteur-compositeur-interprète, pianiste, chef d’orchestre et poète français naturalisé monégasque en 1953.

Ayant réalisé plus d’une quarantaine d’albums originaux couvrant une période d’activité de 46 ans, de culture musicale classique, il dirigea également à plusieurs reprises des orchestres symphoniques, en public ou à l’occasion d’enregistrements discographiques. Léo Ferré se revendiquait anarchiste et ce courant de pensée a grandement inspiré son œuvre.

Passeur des poètes maudits (Rutebeuf, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Apollinaire…), ses compagnons de révolte, il devint, à plus de 50 ans, brisant tous les tabous, l’idole d’une jeunesse insoumise et assoiffée de liberté et fut le précurseur du slam et du rap, après avoir été celui de la protest song, comme artiste engagé qui transformait ses spectacles en meetings.

« Ferré a toujours été debout, sans jamais transiger avec les pouvoirs – du showbiz, politique ou autre. Repoussant toute compromission, il a eu une immense carrière, et son œuvre, elle, est toujours là. » (Pascal Boniface).

Alix Senator – Tome 14. Le Serment d’Arminius par Valérie Mangin, Thierry Démarez et Jacques Martin

Rome, an 9 avant J.-C. L’empereur Auguste est tout-puissant. Alix a plus de 50 ans. Il est sénateur. En route vers l’Atlantide, il retrouve son fils Titus, devenu officier de Tibère en Germanie. Le frère de ce dernier, Drusus, a été gravement blessé lors d’une bataille. Au chevet du général, ils doivent retrouver sa mère, l’inquiétante Livie.

Mais sur la route, le sénateur se fait enlever par des Barbares sous les yeux du petit Arminius, le fils d’un chef allié de Rome.

Pour survivre aux redoutables guerriers germains, il faudra toute la ruse d’Alix. D’autant plus que sur les rives du Rhin comme du Tibre, il est bien difficile de distinguer ses amis de ses ennemis.

Alix – Le Bouclier d’Achille par Roger Selter, Marc Jailloux et Jacques Martin

Sur l’île d’Ithaque, un navire accoste.

Quelques hommes abordent le rivage ; à leur tête, Arbacès s’avance.

Il découvre une amphore avec des parchemins qui indiquent l’emplacement de la tombe d’Achille.

La légende raconte qu’en récupérant les armes du guerrier grec, chacun reconnaîtra un chef dans son porteur, et Arbacès veut les retrouver pour que la Grèce se soulève enfin contre Rome. Alors que Pompée et César s’opposent en Thessalie, c’est peut-être le bon moment.

De son côté, Alix, accompagné de son ami Enak, quitte l’Égypte, où ils résidaient jusqu’alors.

Sur leur chemin, des hommes de César les retrouvent et leur demandent d’aider leur maître qui il a eu vent d’un complot de Pompée.

Arrivés en Grèce, nos héros devront déjouer cette conspiration et empêcher que le pays se soulève.

24 heures du Mans – Anthologie sixties par Youssef Daoudi, Denis Bernard, Christian Papazoglakis et Robert Paquet

Depuis sa création en 1923 – il y a 100 ans –, la course automobile des 24 Heures du Mans a connu des moments d’anthologie.

Après sa victoire en 1960 face à Aston Martin, Ferrari comptait bien prouver l’efficacité de ses TR61 et 250GT, si bien qu’en 1961, la marque italienne au cheval cabré s’apprêtait à devenir hégémonique.

Mais le milieu des années 1960 marqua aussi l’arrivée de l’emblématique constructeur américain Ford dans la compétition.

Ce fut le début des rivalités, et, de 1964 à 1967, les deux constructeurs n’eurent de cesse de se défier.

À la fin des années 1960, bien que le modèle de la GT 40 fut vieillissant, Ford défia l’ambitieuse écurie Porsche avec notamment une dernière course de légende en 1969, dont le héros fut un jeune pilote belge prometteur, Jacky Ickx[1] (°1945).

L’abbé Pierre – Une vie pour les autres par Abdel de Bruxelles et Vincent Cuvellier

Henri Grouès, dit l’abbé Pierre, né le 5 août 1912 à Lyon et mort le 22 janvier 2007 à Paris, était un prêtre catholique français.

Vicaire du diocèse de Grenoble en 1939, il a été mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, puis résistant. À la Libération, il fut élu député (MRP[2]) de Meurthe-et-Moselle.

Il est connu pour avoir été en 1949 le cofondateur du mouvement Emmaüs, une organisation non confessionnelle de lutte contre l’exclusion comprenant la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés et de nombreuses autres associations, fondations et entreprises de l’économie sociale et solidaire en France.

Le 29 mars 1952, il participa au jeu Quitte ou double animé par Zappy Max sur Radio-Luxembourg pour alimenter financièrement son combat, et il y gagna 256 000 francs de l’époque (ce qui correspond à près de 6 148 € en 2022).

À l’hiver 1954, particulièrement froid et meurtrier pour les sans-abri, il lança son célèbre appel, toujours sur les antennes de Radio-Luxembourg.

Le lendemain, la presse titra sur « l’insurrection de la bonté ».

L’appel rapporta 500 millions de francs en dons (dont 2 millions par Charlie Chaplin qui dit à cette occasion : « Je ne les donne pas, je les rends. Ils appartiennent au vagabond que j’ai été et que j’ai incarné. »), une somme énorme pour l’époque et complètement inattendue, et suscita des appels et courriers qui submergèrent complètement le standard téléphonique de la radio, ainsi que des dons en nature d’un volume si immense qu’il fallut des semaines pour simplement les trier, les répartir et trouver des dépôts pour les stocker convenablement un peu partout en France.

Avec l’argent rassemblé à la suite de cet appel à la radio, L’abbé Pierre fit construire des cités d’urgence qui, appelées à être provisoires, se transformèrent progressivement, dans le meilleur des cas, en cités HLM.

Son combat permit aussi la rédaction et l’adoption en France d’une loi interdisant l’expulsion de locataires pendant la période hivernale.

Tout au long de sa vie, l’abbé Pierre a créé des communautés, en France et à travers le monde, afin de venir en aide aux personnes démunies et, par son infatigable action, il nous rappelle que la dignité est à la fois un enjeu de civilisation et un droit universel.

Sigi – 1. Opération Brünnhilde par Erik Arnoux et David Morancho

Très librement inspiré par le périple de Clärenore Stinnes (1901-1990), une passionnée d’automobile qui réalisa un tour du Monde en voiture en 1927, ce premier opus d’une série en quatre tomes raconte l’histoire d’une jeune globe-trotteuse allemande balayant les conventions des débuts du XXsiècle.

Scénario :

Dans l’Allemagne de la fin des années 1920, Sigrid Hässler, dite Sigi, une jeune pilote de course évoluant dans un monde sectaire et masculin, se retrouve bannie des circuits à la suite un accident mortel au Nürburgring dont on lui a injustement attribué la cause, en grande partie parce qu’elle est une femme.

Elle nourrit alors le rêve fou d’accomplir un tour du Monde en voiture pour démontrer que conduire une automobile n’est en aucun cas l’apanage exclusif des hommes.

Pour mener son ambitieux projet à terme, il lui faut de l’argent. Or, devant ce choix inconvenant, sa riche famille conservatrice décide de lui couper les vivres.

C’est par l’intermédiaire d’une ancienne amie d’école que Sigi rencontrera alors un certain Gottfried Geyer, un riche homme d’affaires qui se posera en mécène…

Accompagnée d’un photographe chargé d’immortaliser le voyage et d’un mécanicien au volant d’un petit camion d’assistance, la jeune femme quitte donc l’Allemagne à l’aube du nazisme pour se lancer dans une extraordinaire aventure parsemée d’ imprévus qui l’amènera dans le New York de la Grande Dépression, puis à parcourir l’immensité du territoire des États-Unis, première étape de ce voyage fou, au milieu des troupeaux de bisons et au cœur des intempéries, mais surtout face aux mauvaises rencontres.

Parce que, parce que, parce que par Anne Herbauts

S’adressant aux enfants dès 3 ans et portant sur les émotions fortes d’une petite sœur « différente » incarnée par un adorable petit chat, une enfant hypersensible qui n’a pas grandi complètement et qui, parce qu’elle réagit au monde autrement, n’est pas toujours comprise, mais aussi qui, parce qu’elle se replie ou crie, est sans mesure, entière, cet album solaire compose une magnifique ode à l’amour dans la fratrie par le recours à des explications poétiques.

Parce que :

« Dans la tête de ma sœur poussent des herbes folles, des branches en colère, un jardin en pente. »

« Ma sœur aime entièrement. Elle aime comme un bloc de ciel bleu roi impossible à diviser. »

« Ma sœur parle vite, tout en une phrase. »

« Elle écoute profondément le monde entier. »

Elle est comme elle est…

Hänsel et Gretel des frères Grimm illustré par David Sala

Les frères Jacob Grimm, né le 4 janvier 1785 à Hanau et mort le 20 septembre 1863 à Berlin, et Wilhelm Grimm, né le 24 février 1786 à Hanau et mort le 16 décembre 1859 à Berlin, étaient deux linguistes, philologues et collecteurs de contes de langue allemande.

Figurant dans le premier volume des Contes de l’enfance et du foyer qu’ils publièrent en 1812, et fort bellement illustré par David Sala pour les enfants de 5 à 11 ans, Hänsel et Gretel, l’un des plus célèbres parmi les contes merveilleux, met en scène des enfants perdus dans la forêt par leurs parents et qui, ensuite, se retrouvent aux prises avec une sorcière anthropophage.

On se souvient de l’histoire :

Hansel, un petit garçon, et sa sœur cadette Gretel sont les enfants d’un pauvre bûcheron.

Craignant la famine, l’épouse de celui-ci – la belle-mère des enfants – le convainc de les perdre dans la forêt. Hansel et Gretel entendent son plan et, recueillant des petits cailloux blancs, marquent le chemin jusque chez eux ; ainsi, la tentative de les perdre échoue. Toutefois, la belle-mère pousse le père à réessayer, et cette fois, les deux enfants n’ont que des morceaux de pain à jeter derrière eux. Une fois abandonnés en pleine forêt, ils réalisent que le pain a été mangé par les oiseaux.

En errant dans la forêt, Hansel et Gretel trouvent une maison en pain d’épices avec des fenêtres en sucre, qu’ils commencent à manger. L’habitante de la maison, une vieille femme, les invite et leur prépare un festin.

Or, cette vieille femme est une sorcière qui a construit la maison pour attirer les enfants, afin de les manger. Elle enferme Hansel dans une cage, et fait de Gretel sa servante.

Gretel doit cuisiner afin d’engraisser son frère et, chaque jour, la sorcière vérifie s’il est suffisamment gras pour être mangé.

Comme elle est à moitié aveugle, elle demande à Hansel de lui donner son doigt et celui-ci lui tend à la place un os. La sorcière a l’impression que Hansel ne grossit pas et les enfants gagnent ainsi du temps. Mais un jour, folle de rage, elle n’a plus la patience d’attendre et décide de manger l’enfant.

Alors qu’elle se prépare à le cuire l, la sorcière demande à Gretel de regarder dans le four pour voir s’il est prêt. Mais Gretel lui dit qu’elle est trop petite et la sorcière doit vérifier elle-même. Alors qu’elle se penche dans le four, Gretel la pousse et referme la porte derrière elle. La sorcière meurt ainsi carbonisée.

Les enfants prennent ensuite les joyaux qui se trouvaient dans la maison de la sorcière et ils décident de rentrer chez eux.

Mais alors qu’ils arrivent face à un lac, ils constatent qu’il est trop profond pour être franchi à la nage. Gretel voit alors deux cygnes blancs et Hansel a l’idée de monter sur leur dos pour effectuer la traversée.

Ils enfourchent les cygnes, rentrent chez eux avec les joyaux de la sorcière et tout est bien qui finit bien…

PÉTRONE

Léo – Ni dieu ni maître par Pascal Boniface et Lukino, Paris, Éditions Dunod Graphic, mai 2023, 120 pages en rouge et noir au format 22,5 x 28,5 cm sous couverture cartonnée en bichromie, 21,90 € (prix France)

Alix Senator – Tome 14. Le Serment d’Arminius par Valérie Mangin, Thierry Démarez et Jacques Martin, Bruxelles, Éditions Casterman, octobre 2023, 48 pp. en quadrichromie au format 24 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 14,50 €

Alix – Le Bouclier d’Achille par Roger Selter, Marc Jailloux et Jacques Martin, Bruxelles, Éditions Casterman, octobre 2023, 48 pp. en quadrichromie au format 22,5 x 30,5 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 12,50 €

24 heures du Mans – Anthologie sixties par Youssef Daoudi, Denis Bernard, Christian Papazoglakis et Robert Paquet, Grenoble, Éditions Glénat, novembre 2023, 160 pp. en quadrichromie au format 21,5 x 29,3 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 14,95 € (prix France)

L’abbé Pierre – Une vie pour les autres par Abdel de Bruxelles et Vincent Cuvellier, Bruxelles, Éditions Casterman, novembre 2023, 72 pp. en quadrichromie au format 21 x 28 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 16,50 €

Sigi – 1. Opération Brünnhilde par Erik Arnoux et David Morancho, Grenoble, Éditions Glénat, août 2023, 64 pp. en quadrichromie au format 24 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 15,50 € (prix France)

Parce que, parce que, parce que par Anne Herbauts, Bruxelles, Éditions Casterman, collection « Les Albums Casterman », novembre 2023, 32 pp. en quadrichromie au format 22,7 x 30,1 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 16,90 €

Hänsel et Gretel des frères Grimm illustré par David Sala, Bruxelles, Éditions Casterman, collection « Les Albums Casterman », novembre 2023, 48 pp. en quadrichromie au format 22,5 x 30,4 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 18,50 €


[1] Jacky Ickx fut victorieux de l’épreuve à six reprises : en 1969 avec Jackie Oliver sur Ford GT 40 Mk I ; en 1975 avec Derek Bell sur Mirage GR 8 Ford Cosworth ; en 1976 avec Gijs van Lennep sur Porsche 936 ; en 1977 avec Hurley Haywood et Jürgen Barth sur Porsche 936 ; en 1981 avec Derek Bell sur Porsche 936 ; en 1982 avec Derek Bell sur Porsche 956.

[2] Le Mouvement républicain populaire (MRP) est un parti politique français ayant existé de 1944 à 1967. Il se présentait comme démocrate-chrétien et centriste, europhile et partisan d’une vision non-conservatrice et sociale du catholicisme politique.

Date de publication
dimanche 17 décembre 2023
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