La farce tranquille…

Reproduisant, au fil d’un récit dessiné par Joann Sfar et de commentaires rédigés par Clémentine Deroudille, des photographies, des manuscrits, des textes inédits, des extraits du « carnet de bord » personnel et même une recette de cuisine du maître, le catalogue de l’exposition Brassens ou la liberté qui se tient à la Cité de la musique à Paris[1] jusqu’au 21 août 2011 constitue une biographie pour le moins originale de l’auteur du « Gorille » et de l’« Auvergnat », foisonnante, conviviale et riche de vie.

Libertaire sans chichis et ami sans façons, Georges Brassens y apparaît en tout cas pour ce qu’il était : un géant de la poésie, fin lettré, musicien habile, artiste inspiré, révolutionnaire débonnaire, « compaing » fidèle, amant timide et Ravachol souriant, bouffant tantôt de la vache enragée sans maugréer et tantôt savourant avec délectation les beaux livres, les vins fins et le bon tabac offerts par le succès.

Moustachu dans l’âme, c’est-à-dire revêtu du masque de l’autorité virile, il cachait derrière ce masque un fin sourire bonhomme pour débiter tranquillement des propos dévastateurs de l’ordre établi, préludes à de sobres élans de fraternité réelle et d’amour profond de son prochain…

Un homme, un vrai ! Et de lettres, en plus…

PÉTRONE

Brassens ou la liberté par Clémentine Deroudille & Joann Sfar, Paris, coédition Dargaud/Cité de la Musique, mars 2011, 335 pp. en quadrichromie au format 23 x 30 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 39 € (prix France)


[1] Cité de la musique, 221, avenue Jean-Jaurès 75019 Paris. L’exposition « Brassens ou la liberté » est ouverte du mardi au samedi de 12h à 18h, le dimanche de 10h à 18h, et jusqu’à 22h tous les vendredis jusqu’au 24 juin 2011. Fermeture le lundi.

Date de publication
lundi 25 avril 2011
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