Décrivant de manière saisissante l’atmosphère dantesque qui régnait sur le front de l’est entre 1942 et 1943, le bédéiste Fabrice Le Henanff a livré, dans Ostfront Stalingrad paru aux Éditions 12 bis à Paris, une œuvre particulièrement aboutie sur les plans du scénario et du graphisme.
Entraînant le lecteur à suivre les péripéties guerrières, débouchant sur la défaite, de trois soldats allemands pris au cœur de la tourmente (l’Oberleutnant Tomas von Vilshofen, un jeune officier exerçant son premier commandement à Stalingrad, l’Unteroffizier Max Dinger, un vétéran aguerri des campagnes de Pologne et de France, et l’ex-Unterfeldwebel Sepp Steiner, un dur-à-cuire des bataillons disciplinaires), l’auteur jette un regard cru sur le nazisme, le fanatisme, les crimes, les massacres, les viols, les destructions, la faim, le froid, la puanteur, la souffrance, les amputations, le typhus, la mort, mais aussi sur l’héroïsme et la petite lueur qui peut encore briller – parfois – dans l’esprit d’hommes confrontés à l’inhumain…
Une bande dessinée mémorable et impressionnante !
PÉTRONE
Ostfront Stalingrad par Fabrice Le Henanff, Paris, Éditions 12 bis, mai 2011, 64 pp. en quadrichromie au format 24 x 32 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 13,50 € (prix France)