BHL ou la tarte à la crème sans l’aimer…

Il y a décidément quelque chose de bêêêêlliqueux dans l’air du temps. Après l’ovni rétrograde Alexis Jenni, fraîchement et honteusement couronné par le Goncourt 2011 pour son apologique et indigeste L’art français de la guerre, voici le nouveau pétard mouillé du nouveau philosophe autoproclamé Bernard-Henri : La guerre sans l’aimer, ou l’art de mettre du plomb dans la tête des moutons intellos déboussolés, bêêêêhhh !

Souvenons-nous : un an déjà… Ayant déjà sorti de son schpountz De la guerre en philosophie, l’esthète Bernard-Henri, ombre pâlotte d’André Malraux, enfonce le clou, bien profond, à moins qu’il ne s’enfonce lui-même. Non sans se vanter (biffer la mention inutile ?), il assume son passage de la théorie à la pratique, de la parole aux actes… Il nous narre avec force envolées lyriques sa modeste contribution au champ de bataille libyen, ou plutôt dirons-nous avec un peu de recul : à l’avènement de la charia, de quoi tomber des nues, non ?

Aaaah, Bernard-Henri, figé à jamais dans sa posture constipée au musée Grévin, certes fidèle en amitié – de l’armurier milliardaire Lagardère au cuistre DSK, dont il fut le défenseur aveugle et sourd – Bernard-Henri, dis-je, absent de Somalie, ministre usurpé des Affaires étranges au goût de pétrole, et enfin surtout illustre cinéaste dont le chef d’œuvre somnifère Le jour et la nuit provoque encore en nous, une décennie plus tard, l’esquisse d’un sourire niais comme à l’issue heureuse d’une « poignette » éphémère.

Avant la sortie, le 9 novembre, de ce nouvel essai probablement soporifique et redondant comme à l’accoutumée, ce 9 novembre donc, soit à la veille de ce week-end célébrant feu l’Armistice (marketing oblige), avant d’avoir eu l’objet du délitement cérébral entre nos mains, une question, une seule nous vient à l’esprit : faut-il lire ce livre, tout n’est-il pas dit dans le titre ? Entendons : la guerre, faute d’autre solution…

Vraiment ? Ou faute d’en avoir cherché d’autres ?

Aussi, afin de consacrer l’enterrement des lois internationales et de la diplomatie, n’en faisons pas trop usage non plus.

Comme Bernard-Henri, gagnons du temps et mettons cet ouvrage à l’index…

MARTIAL

La guerre sans l’aimer par Bernard-Henri Lévy, Paris, Éditions Grasset, 640 pp. en noir et blanc sous couverture brochée en couleurs, 22 € (prix France)

Date de publication
mercredi 9 novembre 2011
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