Un talent multiple ô combien singulier…

Dans Ghelderode Qui suis-je ?, un petit essai très documenté et abondamment illustré, l’universitaire française Jacqueline Blancart-Cassou, qui a défendu sa thèse d’État et publié de nombreux travaux sur l’œuvre d’Adolphe Martens (1898-1962) ainsi qu’une édition critique de son Théâtre oublié, introduit à la compréhension de ses écrits aussi variés qu’étranges, en les replaçant dans leur contexte historique, sociologique, politique et culturel.

Car il n’est guère aisé pour le profane de s’y retrouver dans le foisonnement baroco-expressionnisto-flamand de langue française constitutif de chefs-d’œuvre comme Barabbas, Pantagleize, L’Histoire Comique de Keizer Karel, Escurial, Hop Signor !, L’École des Bouffons, La Balade du Grand Macabre, Sortilèges ou La Flandre est un songe, dans lesquels se mêlent tout à la fois la gouaille marollienne, les marionnettes de Toone, les visions d’Ensor, les conceptions théâtrales d’Antonin Artaud et les réflexions du Groupe du Lundi mâtinées d’anarchisme, d’expressionnisme et d’errances consécutives de l’usage de morphine.

Un cocktail détonant qui connut son heure de gloire à Paris dès 1947, au point que l’on parla même de « ghelderodite aiguë » – entre 1949 et 1953 – pour qualifier son succès dont la pérennité persiste de nos jours.

Une fameuse histoire belge !

PÉTRONE

Ghelderode Qui suis-je ? par Jacqueline Blancard-Cassou, Grez-sur-Loing, Éditions Pardès, collection « Qui suis-je ? », septembre 2013, 126 pp. en noir et blanc  au format 14 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 12 € (prix France)

Date de publication
samedi 9 novembre 2013
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