Simenon sans Maigret…

Georges Simenon (1903-1989) est l’écrivain belge et le quatrième auteur francophone le plus traduit dans le monde. Né à Liège, il débuta très jeune dans le journalisme (à La Gazette de Liége, comme on l’orthographiait à l’époque) et, sous divers pseudonymes, il fit ses armes en publiant un nombre incroyable de romans « populaires ».

Dès 1931, il crée sous son nom le personnage du commissaire Maigret, devenu mondialement célèbre, et toujours au premier rang de la mythologie du roman policier.

Simenon rencontre immédiatement le succès, et le cinéma s’intéresse dès le début à son œuvre. Ses romans ont été adaptés à travers le monde en plus de 70 films, pour le cinéma, et plus de 350 films de télévision. Il écrivit sous son propre nom 192 romans, dont 75 Maigret et 117 autres qu’il appelait ses « romans durs », d’innombrables nouvelles, plusieurs œuvres autobiographiques et de nombreux articles et reportages.

Insatiable voyageur, il fut membre de l’Académie royale de Belgique du 10 novembre 1951 au 4 septembre 1989, au siège 26 où lui succéda le grand sinologue belge Simon Leys.

Les Éditions Omnibus à Paris ont publié ces jours-ci, sous la houlette de Jean-Baptiste Baronian [1], ancien éditeur chez Marabout à la grande époque, critique littéraire, écrivain, biographe remarqué (de Baudelaire, Verlaine et Rimbaud, entre autres), président des Amis de Georges Simenon, deux volumes intitulés Nouvelles secrètes et policières (1929-1938) et Nouvelles secrètes et policières (1938-1953) regroupant, classées par ordre d’écriture, l’ensemble des 137 nouvelles sans Maigret – elles ne sont d’ailleurs pas toutes policières –publiées sous son nom par Georges Simenon et qui parurent dans la presse, avant d’être reprises dans des recueils – ou pas.

Chaque nouvelle est accompagnée d’une notice bibliographique et d’un coup de projecteur biographique qui éclaire, année après année, la vie et la production de Simenon, offrant ainsi une perspective intéressante sur les sources de son inspiration.

Insistons sur l’importance de cette publication, dans la mesure où les talents de nouvelliste de Georges Simenon sont aujourd’hui largement méconnus, y compris par bien des spécialistes de son œuvre.

Quant aux dilettantes comme nous, ils se régaleront de la diversité des thèmes abordés dans ces short stories et de la manière passionnante dont ils y sont traités.

Avec un génie certain du récit…

PÉTRONE

Nouvelles secrètes et policières (1929-1938) et Nouvelles secrètes et policières (1938-1953) par Georges Simenon, présentation de Jean-Baptiste Baronian, Paris, Éditions Omnibus, août 2014, 1216 pp. et 1312 pp. en noir et blanc au format 13,4 x 20 cm sous couverture brochée en couleurs, 29 € chacun (prix France)


[1] Que nous tenons à remercier pour avoir fourni la matière constitutive de la présente recension.

Date de publication
mardi 16 décembre 2014
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