Poilade garantie…

Pierre Dac (1893-1975) est le créateur d’un humour très particulier qu’il qualifie de loufoque, à base de non-sens, de contrepieds, de jeux de mots et d’aphorismes aussi définitifs qu’absurdes.

Révélé au music-hall dans les années 1920, il triomphe à la radio dans les années 1930 avant de fonder L’Os à Moelle en 1938.

D’origine juive (son vrai nom est André Isaac), il entre dans la Résistance avant de rejoindre de Gaulle en Angleterre. Il y sera la voix de la France dans « Les Français parlent aux Français » sur Radio-Londres. De retour au pays en 1944, il reprend ses activités à la radio et relance son journal, sous le titre de L’Os libre.

À partir d’octobre 1945 et jusqu’en octobre 1947, Pierre Dac et ses complices s’en donnent à cœur joie en posant leur regard de loufoques sur un pays en pleine reconstruction, miné par les pénuries et l’instabilité politique – sans oublier les chroniques qui avaient fait la gloire de L’Os à Moelle d’avant-guerre : les recettes de cuisine extravagantes, les publicités délirantes, les romans-feuilletons farfelus et les fameuses petites annonces.

Il rencontre ensuite Francis Blanche avec qui il créera notamment le célébrissime sketch du « Sâr Rabindranath Duval », puis les feuilletons Signé Furax et Bons baisers de partout à la radio, qui connaîtront un immense succès.

Il meurt en 1975, auréolé d’une gloire qui a traversé les générations. Son influence sur ses successeurs est considérable et des humoristes du langage tels que Pierre Desproges ou Raymond Devos lui doivent beaucoup.

Quarante ans après son décès, les Éditions Omnibus à Paris ont fait paraître sous le titre L’Os libre – 11 octobre 1945-15 octobre 1947 une anthologie qui regroupe les meilleurs articles des 102 numéros de L’Os libre en les situant dans leur contexte historique.

Entre les propos de Léopold Sparadrap, le feuilleton à rebondissements d’Alexandre Dumat de Mysène, l’appel à la révolution en liquette, un édito sur une maison à louer et à blâmer, la présentation d’un stylo facile à construire, un reportage au Salon du piéton ou la recette de la crème au plâtre, les occasions y fourmillent, de rire un bon coup !

PÉTRONE

L’Os libre – 11 octobre 1945-15 octobre 1947 par Pierre Dac, préface de Jacques Pessis, Paris, Éditions Omnibus, février 2015, 1 024 pp. en noir et blanc au format 14,6 x 20,8 cm sous couverture cartonnée en couleurs, 28 € (prix France)

Date de publication
mercredi 1 juillet 2015
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