« Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres. » (Marcel Proust)

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Issu d’une famille aisée et cultivée – son père est professeur de médecine à Paris–, Marcel Proust (1871-1922) fut un enfant de santé fragile et toute sa vie il aura des difficultés respiratoires graves causées par l’asthme.

Très jeune, il fréquente des salons aristocratiques où il rencontre artistes et écrivains, ce qui lui vaut une réputation de dilettante mondain. Profitant de sa fortune, il n’a pas d’emploi et il entreprend en 1895 un roman qui reste à l’état de fragments (publiés en 1952, à titre posthume, sous le titre Jean Santeuil).

En 1907, il commence l’écriture de son grand œuvre, À la recherche du temps perdu, dont les sept tomes sont publiés entre 1913 (Du côté de chez Swann) et 1927, c’est-à-dire en partie après sa mort ; le deuxième volume, À l’ombre des jeunes filles en fleurs, obtient le prix Goncourt en 1919. Marcel Proust meurt épuisé, le 18 novembre 1922, d’une bronchite mal soignée. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, accompagné par une assistance nombreuse qui salue un écrivain d’importance que les générations suivantes placeront au plus haut en faisant de lui un véritable mythe littéraire. [1]

Les Éditions Gallimard à Paris ont réédité ces jours-ci dans la collection « L’imaginaire », ses Chroniques parues pour la première fois en 1927, et donc cinq ans après son décès, à l’instigation de son frère Robert.

Voici la présentation qu’il en donna à l’époque :

« M. Gallimard et moi avons réuni dans ce volume, sous le titre de Chroniques, un ensemble d’articles de mon bien-aimé frère Marcel Proust, articles parus au cours d’une période de trente années qui va de 1892 à 1921. La plupart de ces articles ont été publiés dans Le Figaro avec la direction duquel mon frère entretint toujours les plus amicaux rapports. Dès 1900, Gaston Calmette lui avait témoigné la sympathie la plus affectueuse en lui offrant la plus large hospitalité dans son journal, ce dont Marcel lui fut toujours très reconnaissant et le remercia plus tard en lui dédiant Du côté de chez Swann, et avec Robert de Flers, Marcel noua dès le collège les liens d’une amitié profonde qui ne s’est jamais démentie.

En dehors de ces articles publiés dans Le Figaro, les autres articles que contient ce volume ont paru dans Le Banquet, dans Littérature et critique, dans La Revue Blanche, dans La Nouvelle Revue Française. C’est dans La N.R.F. dirigée alors par le cher Jacques Rivière et qui était pour Marcel comme son foyer, qu’ont été publiés en 1920 et 1921 ses derniers articles.

Pour classer ces diverses études, nous les avons groupées sous quatre rubriques : Les salons. La vie de Paris – Paysages et réflexions – Notes et souvenirs – Critique littéraire.

Nous avons pensé que les lecteurs d’À la recherche du temps perdu seraient heureux de connaître de Marcel Proust jusqu’aux plus reculées de ses œuvres de jeunesse et de pouvoir ensuite suivre pas à pas l’évolution de sa pensée. »

Robert Proust, septembre 1927.

Des choses vues, donc, et par un témoin de la trempe de Victor Hugo ! [2]

PÉTRONE

Chroniques par Marcel Proust, Paris, Éditions Gallimard, collection « L’imaginaire », septembre 2015, 263 pp. en noir et blanc au format 12,5 x 19 cm sous couverture brochée en couleurs, 8,50 € (prix France)


[2] Choses vues est un recueil de notes et de mémoires de Victor Hugo, publié à titre posthume sous la forme de deux séries, en 1887 et en 1900.

Date de publication
lundi 19 octobre 2015
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