Rival à l’écran de son ami Alain Delon et grand séducteur comme lui, Maurice Ronet, né le 13 avril 1927 à Nice et mort à 55 ans le 14 mars 1983 à Paris des suites d’un cancer du poumon, était un acteur et réalisateur français dont l’image reflétait un mélange de charme et de séduction, de panache et de désinvolture, de dandysme et de dilettantisme.
En réalité travailleur acharné, il a marqué de son empreinte de nombreux films iconiques comme Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (1958), Plein soleil de René Clément (1960), La Dénonciation de Jacques Doniol-Valcroze (1962), Le Feu follet de Louis Malle (1963), La Ronde de Roger Vadim (1964), Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné (1965), La Ligne de démarcation de Claude Chabrol (1966), Les Centurions de Mark Robson (1966), La Femme infidèle de Claude Chabrol (1969), La Piscine de Jacques Deray (1969), La Maison sous les arbres de René Clément (1971), Mort d’un pourri de Georges Lautner (1977), Beau-père de Bertrand Blier (1981)…
En hommage à sa mémoire, les Éditions Séguier à Paris publient un ouvrage qui compile deux documents devenus introuvables : Le métier de comédien (1977), des entretiens dans lesquels l’acteur confiait à son ami Hervé Le Boterf (1921-2000) ses observations sur les coulisses et les paradoxes de sa profession, et Les Vies du Feu follet, un portrait-enquête de l’écrivain Jean-Pierre Montal (°1971) qui, en 2012, a interrogé les amis et les proches de Maurice Ronet (Dominique de Roux, Remo Forlani, Jean-Charles Tacchella, Georges Troisfontaines, Maxence Mailfort, Jean Parvulesco, Nadine Trintignant, Anouk Aimée…) sur ce virtuose du cinéma à la filmographie impressionnante[1] et dont la vie rappelle d’une certaine manière celle d’Alain Leroy, le personnage principal du roman Le Feu follet (1931) de Pierre Drieu la Rochelle (1893-1945), que Maurice Ronet incarna magnifiquement à l’écran.
PÉTRONE
Maurice Ronet – Le métier de comédien par Hervé Le Boterf précédé de Les Vies du Feu follet par Jean-Pierre Montal, préface de Luc Larriba, Paris, Éditions Séguier, avril 2025, 360 pp. en noir et blanc au format 15 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 22 € (prix France)
[1] Comme acteur, au cinéma : Rendez-vous de juillet de Jacques Becker (1949), Un grand patron d’Yves Ciampi (1951), La Jeune Folle d’Yves Allégret (1952), Les Sept Péchés capitaux d’Yves Allégret (1952), La Môme vert-de-gris de Bernard Borderie (1953), Horizons sans fin de Jean Dréville (1953), Lucrèce Borgia de Christian-Jaque (1953), À toi… toujours de Carmine Gallone (1954), Le Guérisseur d’Yves Ciampi (1954), Châteaux en Espagne de René Wheeler (1954), La Maison du souvenir de Carmine Gallone (1954), Gueule d’ange de Marcel Blistène (1955), Les Aristocrates de Denys de La Patellière (1955), La Sorcière d’André Michel (1956), Section des disparus de Pierre Chenal (1956), Celui qui doit mourir de Jules Dassin (1957), Ascenseur pour l’échafaud de Louis Malle (1958), Agent secret S.Z. de Lewis Gilbert (1958), Cette nuit-là de Maurice Cazeneuve (1958), Un jeudi comme les autres de Daniel Wronecki (1959), Ce corps tant désiré de Luis Saslavsky (1959), Carmen de Grenade de Tulio Demicheli (1959), Plein Soleil de René Clément (1960), Mon dernier tango de Luis César Amadori (1960), Le Séducteur de Leopoldo Trieste (1960), Le Rendez-vous de minuit de Roger Leenhardt (1961), Les Grandes Personnes de Jean Valère (1961), Portrait-robot de Paul Paviot (1962), Liberté 1 d’Yves Ciampi (1962), La Dénonciation de Jacques Doniol-Valcroze (1962), Casablanca, nid d’espions d’Henri Decoin (1963), Le Meurtrier de Claude Autant-Lara (1963), Tempête sur Ceylan de Gerd Oswald et Giovanni Roccardi (1963), Le Feu follet de Louis Malle (1963), Les Vainqueurs de Carl Foreman (1963), Le Voleur du Tibidabo de Maurice Ronet (1964), Les Parias de la gloire d’Henri Decoin (1964), Le Désir de Germán Lorente (1964), La Ronde de Roger Vadim (1964), Trois chambres à Manhattan de Marcel Carné (1965), La Longue Marche d’Alexandre Astruc (1966), La Ligne de démarcation de Claude Chabrol (1966), Les Centurions de Mark Robson (1966), Amador de Francisco Regueiro (1966), Le Jardin des délices de Silvano Agosti (1967), Le Scandale de Claude Chabrol (1967), La Route de Corinthe de Claude Chabrol (1967), Le Diable sous l’oreiller de José María Forqué (1968), Histoires extraordinaires de Federico Fellini, Louis Malle et Roger Vadim (1968), Adorablement vôtre de Jerry Paris (1968), Les oiseaux vont mourir au Pérou de Romain Gary (1968), Delphine d’Éric Le Hung (1969), La Femme infidèle de Claude Chabrol (1969), La Femme écarlate de Jean Valère (1969), La Piscine de Jacques Deray (1969), Les Femmes de Jean Aurel (1969), Que fais-tu grande folle ? de Vittorio Caprioli (1970), La Modification de Michel Worms (1970), Le Dernier Saut d’Édouard Luntz (1970), Qui ? de Léonard Keigel (1970), Un peu, beaucoup, passionnément… de Robert Enrico (1971), Raphaël ou le Débauché de Michel Deville (1971), La Maison sous les arbres de René Clément (1971), Le Diable dans la tête de Sergio Sollima (1972), La Chambre rouge de Jean-Pierre Berckmans (1972), L’Odeur des fauves de Richard Balducci (1972), Les Galets d’Étretat de Sergio Gobbi (1972), Sans sommation de Bruno Gantillon (1973), Don Juan 73 ou Si Don Juan était une femme… de Roger Vadim (1973), L’Affaire Crazy Capo de Patrick Jamain (1973), Séduction de Fernando Di Leo (1973), Commissariat de nuit de Guido Leoni (1974), Marseille contrat de Robert Parrish (1974), Le Cri du cœur de Claude Lallemand (1974), Seul le vent connaît la réponse d’Alfred Vohrer (1974), Jackpot de Terence Young (1974), Bis zur bitteren Neige de Gerd Oswald (1975), La Messe dorée de Beni Montresor (1975), Oh, mia bella matrigna de Guido Leoni (1976), La Merde de Mauro Macario (1976), À l’ombre d’un été de Jean-Louis van Belle (1976), Nuit d’or de Serge Moati (1976), Madame Claude de Just Jaeckin (1977), Mort d’un pourri de Georges Lautner (1977), Liés par le sang de Terence Young (1979), Sphinx de Franklin Schaffner (1981), Beau-père de Bertrand Blier (1981), La Guérilléra de Pierre Kast (1982), Un matin rouge de Jean-Jacques Aublanc (1982), La Balance de Bob Swaim (1982), Surprise Party de Roger Vadim (1983). À la télévision : Le Puits et le Pendule d’Alexandre Astruc (1964), Le Soleil et l’ombre pour Nikos Kazantzaki de Jean-Daniel Pollet (1966), L’Heure éblouissante de Jeannette Hubert (1971), Les Fargeot (1974), Peut-être en automne de Jeannette Hubert (1976), L’Homme de sable de Jean-Paul Carrère (1976), Emmenez-moi au Ritz de Pierre Grimblat (1977), Madame le juge de Claude Barma (1978), Les Magiciens du Futur de Peter Sykes (1978), Histoires insolites : Folies douces (1979), Orient-Express de Daniele D’Anza (1979), L’Atterrissage d’Éric Le Hung (1981), Ce fut un bel été de Jean Chapot (1982), La Nuit du général Boulanger d’Hervé Bromberger (1982), La Déchirure de Franck Apprederis (1982). Comme réalisateur : Le Voleur du Tibidabo (1964), Vers l’île des dragons (1973), Mozambique (1973), Bartleby (1976).