Au cœur des pierres…

Romantisme – Mélancolie des pierres

Professeur d’histoire de l’art, journaliste, conférencier et, depuis 2011, directeur scientifique de la Fondation Pierre Arnaud [1], Christophe Flubacher a dirigé la réalisation de l’ouvrage collectif intitulé Romantisme – Mélancolie des pierres paru chez Fabre à Lausanne, splendide catalogue de la magnifique exposition éponyme organisée sous sa houlette par cette Fondation à Lens, sur le plateau de Crans-Montana, en Suisse.

Écoutons sa présentation :

« La vague romantique déferle sur l’Europe dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. Venue d’Allemagne et d’Angleterre, elle bouleverse fondamentalement les conceptions artistiques, tant littéraires que musicales et picturales. Aux canons classiques, le romantisme oppose la liberté individuelle de l’artiste. À la primauté de la raison, il substitue l’expression des passions et des sentiments.

Cette nouvelle approche s’accompagne d’une conscience aigüe de la destinée humaine et de la condition éphémère de toute chose, y compris la nature dans ce qu’elle a de plus indestructible de prime abord : la pierre. Hommes et pierres sont ainsi liés par un même destin, celui qui conduit à la ruine et ramène tout à la poussière.

Cette exposition et cet ouvrage mettent en scène ce double drame, en deux actes.

L’histoire s’ouvre sur les cimes rocheuses et les flèches des cathédrales. L’homme y apparaît sous les traits du héros. Il gravit les sommets, domine la nature et élève des monuments spectaculaires. La seconde partie raconte la lente, mais inéluctable dégradation : montagnes érodées par les intempéries, bâtiments tombés en ruines. Première victime de l’œuvre du temps, l’homme, héros déchu, repose désormais sous une pierre devenue sa tombe.

Autour de cette thématique originale et inédite, sont rassemblées des œuvres de grands artistes romantiques européens : Théodore Géricault, Francisco Goya, Gustave Doré, Johann Heinrich Füssli, Victor Hugo, Johann Wolfgang von Goethe, Philips James Loutherbourg, John Ruskin, Carl Friedrich Lessing, Caspar Wolf, Giambattista Piranèse, Alexandre Calame, Carl Gustav Carus, François Diday… »

Tant il est vrai que, comme l’a écrit Garcia Lorca, que « la pierre est un dos fait pour porter le temps… »

PÉTRONE

Romantisme – Mélancolie des pierres par Christophe Flubacher, Cäsar Menz et Maïlis Favre, préface de Daniel Salzmann Lausanne, Éditions Favre, février 2016, 176 pp. en quadrichromie au format 18,2 x 24 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 19 € (prix France)

Informations sur l’exposition :

Jusqu’au 17 avril 2016

Adresse :

Fondation Pierre Arnaud

1, route de Crans

1978 Lens, Suisse

Case Postale 39

Tél. + 41 (0)27 483 46 10

info@fondationpa.ch

Horaires :

Centre d’art (durant les expositions)

Du mercredi au dimanche de 10h00 à 19h00

Fermeture le lundi et le mardi.

[1] Cette Fondation d’utilité publique, établie en 2007 en mémoire du collectionneur et mécène Pierre Arnaud, a pour objectif de promouvoir les beaux-arts tout en mettant spécifiquement en relief la peinture suisse qu’elle présente dans un contexte européen. Elle a construit, gère et finance un Centre d’art à Lens afin d’y organiser un programme international d’expositions temporaires et de divers événements culturels.

Date de publication
lundi 22 février 2016
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