Trois textes magistraux…

Élie Barnavi, né en 1946 à Bucarest (Roumanie), est un historien, essayiste, chroniqueur et diplomate israélien (De 2000 à 2002, il a été ambassadeur d’Israël en France), professeur émérite d’histoire de l’Occident moderne à l’Université de Tel-Aviv, Conseiller scientifique auprès du Musée de l’Europe à Bruxelles.

En 1967, il a fait son service militaire dans les paras lors de la guerre des Six Jours. Membre du mouvement La paix maintenant, il a appelé, dans une lettre co-signée en novembre 2014 par 660 figures publiques israéliennes, les parlementaires européens à reconnaître immédiatement l’État palestinien.

Il travaille actuellement au développement du grand projet européen d’exposition relative aux relations entre l’Europe et la civilisation musulmane au fil des siècles [1].

Chez Flammarion, dans la fameuse collection « Champs », il a republié récemment trois essais remarquables, Dix thèses sur la guerre, Israël – Un portrait historique et Les religions meurtrières.

Du premier, voici ce qu’il nous explique :

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« Ces Dix thèses sur la guerre constituent un exercice d’écriture singulier : je ne suis pas un spécialiste d’histoire militaire. Ma « légitimité » vient d’ailleurs : la guerre fait partie de mon expérience de citoyen et de soldat. Elle a accompagné toute ma vie, et pénétré ma façon de m’exprimer et de penser. (…)

J’ai toujours été fasciné par le mystère fondamental que, me semble-t-il, la guerre recèle. Enrôlés dans une entreprise destinée à tuer leurs semblables et à y risquer leur propre vie, les humains sont appelés à faire fi, tout à la fois, de l’interdit moral de ne point attenter à la vie d’autrui et de l’instinct de conservation qui leur commande de préserver la leur. Pour ce faire, il leur faut remplir un certain nombre de conditions psychologiques, sociales et culturelles (…). La guerre pose aussi un certain nombre de défis éthiques, juridiques et philosophiques. Tel est pour l’essentiel l’objet de ces “thèses”. (…)

Historien de formation et universitaire de métier, je tente ici d’oublier ce que j’ai lu afin de poser sur le phénomène de la guerre un regard neuf, aussi « innocent » que possible. Partir non des livres, mais de l’expérience. J’aimerais croire que, nourrie de la réflexion, l’expérience de la guerre m’a au moins apporté un surcroît de lucidité. Mais l’intellectuel dans la guerre est-il mieux armé pour l’appréhender que Monsieur Tout-le-Monde ? Peut-être. »

Sa présentation du deuxième ouvrage est tout aussi claire :

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« Plutôt que de faire une histoire de facture classique de l’État d’Israël, j’ai voulu en brosser à larges traits, à travers les problèmes qu’il a eu à affronter depuis sa venue au monde, le profil historique. Il est assurément difficile de condenser en si peu de pages une histoire aussi pleine que celle de l’État juif. Il est encore plus difficile, sinon parfaitement absurde, de prétendre à la froide objectivité sur un sujet aussi brûlant, aussi passionnément disputé que celui-là.

Mais si l’on fait grâce à l’historien de l’impartialité de l’entomologiste, on est en droit d’attendre de lui une rigoureuse honnêteté intellectuelle, sans laquelle il sera peut-être un excellent pamphlétaire, mais sûrement un exécrable historien. Je me suis par conséquent efforcé de respecter scrupuleusement le précepte que Cicéron propose à l’historien : ne rien oser dire qu’il sache faux, oser dire tout ce qu’il croit vrai. »

Et, pour le troisième, écoutons l’éditeur :

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« Un spectre hante le monde : le terrorisme à fondement religieux, surtout islamique. Cet essai tente d’expliquer les ressorts de ce phénomène, religieux mais aussi politique, sans nul doute le plus angoissant de notre temps. En exposant une série de « thèses » brèves et fortement argumentées, l’auteur situe ce phénomène dans le contexte historique et culturel de la religion politique en général. Il explique pourquoi la tentation fondamentaliste révolutionnaire est aujourd’hui plus forte dans l’islam que dans d’autres systèmes religieux tout aussi politiques que lui ; mais il n’en reste pas là : il cherche avant tout à définir les moyens de combattre cette tentation.

Rédigé dans une langue simple et illustré par des exemples concrets, Les religions meurtrières se veut le vade-mecum du citoyen déboussolé face à cet ennemi auquel il doit désormais se mesurer. »

Nous n’aurions pu mieux dire !

PÉTRONE

Dix thèses sur la guerre par Élie Barnavi, Paris, Éditions Flammarion [2014], collection « Champs essais », septembre 2015, 144 pp. en noir et blanc au format 10,9 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 6 € (prix France)

Israël – Un portrait historique par Élie Barnavi, Paris, Éditions Flammarion [1982,1988], collection « Champs histoire », septembre 2015, 439 pp. en noir et blanc au format 10,9 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 10 € (prix France)

Les religions meurtrières – Nouvelle édition par Élie Barnavi, Paris, Éditions Flammarion [2006, 2008], collection « Champs actuel », mai 2016, 192 pp. en noir et blanc au format 10,9 x 17,8 cm sous couverture brochée en couleurs, 7 € (prix France)

[1] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lie_Barnavi

Date de publication
mercredi 16 novembre 2016
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