« Nous parlions d’amour de peur de nous parler d’autre chose. » (Benjamin Constant)

Professeur honoraire du département de langues et littératures romanes (Université de Liège) spécialisé en littérature française des XVIIe et XVIIIe siècles et grand connaisseur de l’œuvre de l’écrivain vaudois Benjamin Constant, Paul Delbouille (°1933) est l’auteur, aux Éditions Slatkine à Genève, d’un impressionnant – et passionnant – essai intitulé Benjamin Constant (1767-1830) – Les égarements du cœur et les chemins de la pensée, la première biographie en français depuis trente ans consacrée à l’auteur des Principes de politique, (1806) et d’Adolphe (1816) [1], et ce, dans le cadre de l’édition en cours des Œuvres complètes de Benjamin Constant, une entreprise scientifique internationale dont l’enseignant liégeois est l’un des principaux artisans.

Écoutons-le :

« Pionnier du libéralisme politique, précurseur de l’écriture intime et du roman psychologique, théoricien du sentiment religieux, penseur de la modernité, Benjamin Constant est aujourd’hui considéré comme une figure majeure de l’histoire intellectuelle du tournant des XVIIIe et XIXe siècles.

Né à Lausanne en 1767 dans une famille d’origine huguenote, il n’a cessé par la suite de sillonner l’Europe, en privilégiant l’Allemagne, où il a mené de vastes recherches érudites, et la France, où il s’est illustré dans le domaine de l’action politique en tant que membre du Tribunat sous le Consulat et membre de la Chambre des députés sous la Restauration.

Chef de file de l’opposition libérale, il a exercé une influence significative dans la vie parlementaire et médiatique. À sa mort en décembre 1830, la population parisienne lui a offert des funérailles triomphales.

Cette trajectoire singulière – entre Lumières, Révolution, Empire et Restauration – n’a manqué ni de rebondissements ni de zones d’ombre, d’autant que plusieurs aventures sentimentales mouvementées sont venues se mêler à la carrière politique et littéraire de Benjamin Constant, à l’image de sa célèbre liaison avec Germaine de Staël. »

Assise sur une base documentaire nouvelle, cette biographie fournit le récit détaillé d’une destinée passionnante et constitue pour les chercheurs un instrument de travail de première importance.

PÉTRONE

Benjamin Constant (1767-1830) – Les égarements du cœur et les chemins de la pensée par Maurice Delbouille, Genève, Éditions Slatkine, août 2015, 743 pp. en noir et blanc + 16 pp en quadrichromie au format 15 x 22 cm sous couverture brochée en couleurs, 55 € (prix France)

 

[1] Adolphe raconte l’inexorable décomposition d’une relation amoureuse. Après avoir séduit Ellénore par vanité plus que par amour, Adolphe ne parvient ni à rompre ni à aimer. Son indécision, entre sincérité et mauvaise foi, ainsi qu’une sorte de sadisme mêlé de compassion, précipiteront la course à l’abîme de ce couple fatal. Échappé comme par mégarde de la plume de Constant pour se divertir de ses déboires sentimentaux avec Charlotte de Hardenberg et Madame de Staël (c’est une certaine conception de la genèse du texte), Adolphe est un chef d’œuvre du roman d’analyse : une « histoire assez vraie de la misère du cœur humain ».

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Adolphe_(roman)

Date de publication
dimanche 4 mars 2018
Entrez un mot clef :