« La guerre, c’est comme la chasse, sauf qu’à la guerre, les lapins tirent. » (Charles de Gaulle)

Eugenio Corti est un écrivain et essayiste italien d’inspiration catholique, né le 21 janvier 1921 à Besana in Brianza dans la province de Monza et de la Brianza (Lombardie) et mort le 4 février 2014 dans la même ville. L’ensemble de son œuvre est déterminé par son expérience personnelle : en 1940, il s’enrôle dans l’armée. Devenu lieutenant en 1941, il demande à être affecté sur le front russe. Établies devant le Don, les troupes italiennes doivent battre en retraite en décembre de la même année et, prises en étau par les forces soviétiques, elles sont décimées.

Ces vingt-huit jours de retraite furent les plus dramatiques de la vie de Corti et contribuent à inspirer sa vocation d’écrivain.

Après avoir participé à la campagne de Russie lors de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint les unités combattantes italiennes pour libérer le pays contre les Allemands.

Se fondant sur ces épreuves, il a produit des récits autobiographiques comme La plupart ne reviendront pas (I più non ritornano) ou Les Derniers Soldats du Roi (Gli ultimi soldati del re).

Son ouvrage le plus connu reste cependant Le Cheval rouge (Il cavallo rosso), un roman de plus de 1400 pages, à nouveau fondé sur ses expériences et celles de ses compatriotes italiens pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Ce récit a été élu meilleur livre des années 1980 dans une enquête publique en Italie et a été traduit dans plusieurs langues. Il a connu vingt-cinq éditions dans la Péninsule depuis qu’il a été publié en mai 1983.

Sa première version en langue française a paru en 1996 aux Éditions L’Âge d’Homme (Lausanne) à l’initiative du grand éditeur d’origine serbe Vladimir Dimitrijević (1934-2011) et l’ouvrage revient aujourd’hui sur le devant de la scène grâce à Vera Michalski-Hoffmann, qui préside les Éditions Noir sur Blanc à Lausanne, dans une traduction revue et corrigée inséréé dans la collection « La bibliothèque de Dimitri » qu’elle a créée pour rendre hommage à son illustre confrère.

Roman autobiographique, Le Cheval rouge suit la destinée de jeunes Italiens engagés dans l’armée de Mussolini, patriotes et hostiles au fascisme. Certains mourront sur le front russe ou au mont Cassin, d’autres témoigneront de la barbarie nazie et communiste, d’autres encore s’engageront dans la reconstruction politique de l’Italie d’après-guerre.

Voici un extrait de la préface rédigée par François Livi, professeur émérite de langue et de littérature italiennes à la Sorbonne :

« On peut s’interroger sur les raisons de l’étonnant succès de librairie d’un livre qui ne s’accorde aucune facilité et qui a su créer, entre son auteur et ses lecteurs, un formidable courant de sympathie.

Cela tient d’abord au caractère de témoignage que revêt ce roman : non seulement les personnages historiques qui le traversent, mais tous les événements historiques sont absolument et rigoureusement vrais.

Eugenio Corti a écrit aussi un très grand roman. Son souffle épique, la variété des registres stylistiques, la vérité et la puissance des passions emportent le lecteur dès les premières pages.

Sans doute destiné à résister à l’épreuve du temps, Le Cheval rouge fait songer à Manzoni, ainsi qu’aux grands romanciers russes, à Tolstoï en particulier. »

Et aussi, sans aucun doute, aux récits aussi hallucinants qu’hallucinés de Curzio Malaparte (1898-1957) dans Kaputt (1944) et dans La Peau (1949)…

PÉTRONE

Le Cheval rouge par Eugenio Corti, ouvrage traduit de l’italien par Françoise Lantieri, préface de François Livi, Paris, Les Éditions Noir sur Blanc, collection « La bibliothèque de Dimitri », février 2020 [1996], 1420 pp. en noir et blanc au format 15 x 23 cm sous couverture brochée en couleurs, 32 € (prix France)

Date de publication
jeudi 5 mars 2020
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