« L’air est plein du frisson des choses qui s’enfuient. » (Charles Baudelaire)

Publié à Paris (chez Gallimard) et à Giverny (aux Musées des impressionnismes) sous la direction de Marina Ferretti Bocquillon, spécialiste de la période impressionniste et postimpressionniste, le splendide catalogue de l’exposition Plein air. De Corot à Monet qui, initialement programmée du 27 mars au 28 juin 2020, a dû être annulée en raison de l’épidémie de Covid-19 en France, constitue une grande consolation pour les amateurs d’art qui n’auront pu la voir, et sa lecture sera agréablement complétée par une visite virtuelle en très haute définition sur Google Arts & Culture [1].

Ce catalogue se propose de retracer l’histoire de la peinture en plein air du XVIIIsiècle jusqu’en 1873, année qui précède celle de l’invention du terme « impressionnisme ».

En voici la présentation :

« Revendiquée par les impressionnistes au nom de la sincérité et de la spontanéité, la pratique de la peinture en plein air est l’aboutissement d’un long processus au cours duquel le paysage s’affirme comme un genre à part entière. En France, mais aussi en Angleterre et en Italie, les peintres s’attachent dès le XVIIIsiècle à l’observer et à saisir avec objectivité les effets de la lumière. En 1708, le traité Du paysage de Roger de Piles (1635-1709) conseille aux peintres de travailler en plein air.

Mais peindre hors des murs de l’atelier pose de sérieux problèmes d’organisation. L’artiste doit en effet transporter sur le site élu un attirail encombrant : ombrelle, pliant, feuilles de papier et boîte à couleurs. Il doit aussi être rapide, car le spectacle de la nature évolue en permanence et le passage d’un nuage suffit à transformer le motif au fil des heures. Malgré ces contraintes, les impressionnistes et leur approche singulière du paysage révolutionneront la peinture de plein air. »

Camille Corot

Trouville, bateaux de pêche échoués dans le chenal

(Entre 1848 et 1875, huile sur papier marouflé sur toile)

Donation Max et Rosy Kaganovitvh, 1973, inv. RF 1973-13

Musée d’Orsay, Paris.

© photo musée d’Orsay/rmn

Des artistes voyageurs aux premiers impressionnistes en passant par l’École de Barbizon, il reproduit et commente 110 œuvres de François Desportes (1661-1743), Thomas Jones (1742-1803), Pierre-Henri de Valenciennes (1750-1819), Pierre-Athanase Chauvin (1774- ca 1837), Léon Cogniet (1794-1880), Achille Etna Michallon (1796-1822), Simon Denis (1755-1813), Christoffer Wilhelm Eckersberg (1783-1853), François-Marius Granet (1775-1849), Camille Corot (1796-1875), Léon Bonnat (1834-1922), Frederic Leighton (1830-1896), Salvatore Fergola (1796-1874), Joseph Mallord William Turner (1775-1851), John Constable (1776-1837), Théodore Caruelle d’Aligny (1798-1871), Georges Michel (1763-1843), Théodore Rousseau (1812-1867), Charles François Daubigny (1817-1878), Jules Louis Philippe Coignet (1798-1860), Gustave Courbet (1819-1877), Giuseppe Abbati (1836-1868), Giovanni Fattori (1825-1908), Vito D’Ancona (1825-1884), Raffaello Sernesi (1838-1866), Telemaco Signorini (1835-1901) [2], Johan Barthold Jongkind (1819-1891), Eugène Boudin (1824-1898), Giuseppe De Nittis (1846-1884), Edgar Degas (1834-1917), Claude Monet (1840-1926), Édouard Manet (1832-1883), Frédéric Bazille (1841-1870), Alfred Sisley (1839-1899) et Auguste Renoir (1841-1919).

Superbe !

PÉTRONE



[1] https://artsandculture.google.com/partner/museum-of-impressionism-giverny

[2] Ces cinq peintres italiens ont été surnommés en 1862 les Macchiaioli (tachistes) par un critique italien conservateur qui voulait s’en moquer. Le mouvement pictural des Macchiaioli s’est développé à Florence puis en Toscane au milieu du XIXᵉ siècle et regroupe des peintres originaires de l’ensemble de l’Italie. Ces artistes sont considérés comme les initiateurs de la peinture moderne italienne.

Date de publication
dimanche 7 juin 2020
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