Un bretteur des lettres françaises…

Olivier Frébourg est un journaliste, écrivain et éditeur français né le 14 septembre 1965 à Dieppe (Seine-Maritime).

Journaliste, il a écrit dans Libération, Le Figaro Littéraire, Géo (en tant que grand reporter), Le Figaro Magazine, Grands Reportages, Air France Magazine et différents journaux étrangers.

Conseiller littéraire aux éditions du Rocher de 1988 à 1990, puis directeur littéraire des éditions de La Table Ronde de 1992 à 2003, il a fondé les éditions des Équateurs en 2003.

Paru en 1989 aux Éditions du Rocher et lauréat du Prix des Deux-Magots en 1990, son essai intitulé Roger Nimier – Trafiquant d’insolence est ressorti en 2007 aux Éditions de La Table Ronde en version de poche et est encore disponible.

Roger Nimier est un écrivain, journaliste et scénariste français né le 31 octobre 1925 à Paris et mort le 28 septembre 1962 à Garches dans un accident de voiture au volant de son Aston Martin offerte par Gaston Gallimard [1].

Le 3 mars 1945, il s’était engagé au 2régiment de hussards à Tarbes et il fut démobilisé le 20 août suivant.

Il est publié pour la première fois à vingt-trois ans, avec Les Épées (1948), un roman plein d’insolence, mêlant la tendresse à la provocation politique dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale.

Deux années plus tard paraît son roman le plus célèbre, Le Hussard bleu, qui renouvelle la veine des Épées. En 1950 également paraissent le roman Perfide et Le Grand d’Espagne, un essai historico-politique au ton pamphlétaire qu’il conçoit comme un hommage à Georges Bernanos.

En 1951, Roger Nimier publie Les Enfants tristes, puis, en 1953, Histoire d’un amour. Suivant le conseil de Jacques Chardonne, qui juge sa production de cinq livres en cinq ans trop rapide, il décide alors de ne publier aucun roman pendant dix ans.

Entre-temps, Bernard Frank l’avait sacré chef de file des Hussards [2] en décembre 1952, dans un article célèbre paru dans Les Temps modernes, le nom de « Hussards » faisant référence au Hussard bleu.

Nimier se consacra alors en particulier à la critique, notamment dans la revue Opéra qu’il dirige.

Il écrivit pour le cinéma, notamment aux côtés de Louis Malle, avec qui il rédigea le scénario d’Ascenseur pour l’échafaud.

Conseiller auprès de Gaston Gallimard à partir de fin 1956, il s’éleva vigoureusement contre l’asservissement de la littérature à la politique et défendit l’édition d’ouvrages en s’attachant à considérer leur valeur littéraire avant toute considération politique. Il s’opposait en cela radicalement à l’engagement sartrien. C’est notamment à son action qu’est due l’édition D’un château l’autre de Louis-Ferdinand Céline en 1957.

Critique redoutable [3] et éditeur courageux, il s’attacha à faire de sortir de l’oubli où l’opprobre voulait les jeter Louis-Ferdinand Céline, Pierre Drieu la Rochelle et Robert Brasillach, mais aussi Paul Morand et Jacques Chardonne, qui deviendront ses proches.

Sur le chapitre politique, il cultivait volontiers un certain anticonformisme de droite : Charles Maurras et l’Action française ont exercé sur lui une influence qu’il reconnaissait. Il a écrit des chroniques dans l’hebdomadaire royaliste La Nation française et signa en 1960 le « Manifeste des intellectuels français », qui répondait au « Manifeste des 121 » et soutenait l’action de la France en Algérie.

Il est le père de l’écrivaine Marie Nimier (née le 26 août 1957) [4].

Amateur de voitures (il possédait aussi une Jaguar et une Delahaye), Roger Nimier en parlait souvent et écrivait à leur propos. Il avait conclu son roman Les Enfants tristes sur la description d’un suicide par accident d’automobile.

La presse y vit, à tort, les signes autodestructeurs de la mort de l’écrivain pressé, dont elle fit un mythe à la James Dean.

Remarquable tant par sa connaissance de l’homme – ils étaient amis – que de son œuvre, l’essai d’Olivier Frébourg démonte ce mythe, remet les œuvres et l’entourage de Roger Nimier en perspective et restitue avec un immense brio l’atmosphère dans laquelle vécut cet admirateur des écrits du cardinal de Retz, qui aurait voulu être Malraux et est aujourd’hui enseigné à l’université.

Un essai bellement transformé, comme on dit au rugby !

PÉTRONE

Roger Nimier – Trafiquant d’insolence par Olivier Frébourg, Paris, Éditions de La Table Ronde, collection « La petite vermillon », mars 2007, 173 pp. en noir et blanc au format 11 x 17,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 7,10 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

Avant-propos

Autopsie d’une fêlure

L’apprentissage de la tristesse

Hussard un jour, hussard toujours

Esprit à la française

Ces chers aînés

L’amitié c’est beaucoup plus que l’amour

La loi du silence

Nimier « revisited »

Postface 2007. Rétroviseur

Bibliographie


[1] Olivier Frébourg rappelle que les amis de Nimier l’avaient surnommée la « Gaston Martin ».

[2] Il s’agit d’un mouvement littéraire français de droite des années 1950 et 1960 réunissant Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent et Michel Déon et autour duquel gravitèrent notamment François Nourissier, Geneviève Dormann, Kléber Haedens, Roland Laudenbach, Félicien Marceau, Jacques Perret, André Fraigneau, Michel Mohrt et Pol Vandromme. Ce mouvement s’opposait à l’existentialisme sartrien alors tout-puissant qui proclamait que « l’art pour l’art est un appel stérile à la liberté », et il portait l’amour du style et l’impertinence en étendard. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Hussards_(mouvement_litt%C3%A9raire).

[3] Un de ses articles dans Opéra, intitulé « Surprise à Marigny, Jean-Louis Barrault encore plus mauvais que d’habitude », souleva un beau tollé auprès de la gent théâtrale…

[4] Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Roger_Nimier

Date de publication
mardi 21 juillet 2020
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