Un « véritable monument de la pensée compulsive… » (Sébastien Robert)
Sébastien Robert, professeur de lettres modernes et diplômé de philosophie, est né à Châteauroux en 1983. Il enseigne au lycée Duhamel du Monceau (Pithiviers).
C’est un spécialiste du philosophe et métaphysicien français Louis Lavelle (1883-1951), et son intérêt ainsi que ses ouvrages portent sur la philosophie et la littérature françaises du XIXe et de la première moitié du XXe siècle.
Il est par ailleurs l’auteur, aux Éditions Pardès à Grez-sur-Loing en 2016, d’une biographie intitulée Montherlant – Qui suis-je ?
Dans la même maison, il a fait paraître un passionnant Sartre – Qui suis-je ? qui retrace avec brio, illustré de nombreuses photographies en noir et blanc, le parcours de vie et le cheminement de la pensée de l’écrivain et philosophe français décédé voici 40 ans, représentant du courant existentialiste, dont l’œuvre et la personnalité ont marqué la vie intellectuelle et politique de la France de 1945 à la fin des années 1970.
Il ne manque bien évidemment pas de comparer au passage les thèses de Sartre à celles de Lavelle [1], tenant quant à lui d’un spiritualisme existentiel, tout en faisant écho aux débats qui agitèrent, autour de l’auteur de Qu’est-ce que la littérature ? (1948) et Les Mots (1964), Albert Camus, Simone de Beauvoir, Maurice Merleau-Ponty, Raymond Aron, Michel Foucault, Bertrand Russell ou encore Martin Heidegger.
Quatrième de couverture :
« Né le 21 juin 1905, fils unique, Jean-Paul Sartre est orphelin de père à l’âge de quinze mois. Cet événement sera déterminant et lui révélera la liberté, concept central de son œuvre. Élevé au milieu des livres, il se passionne pour la littérature puis, en découvrant Bergson, pour la philosophie.
Ancien élève de l’École normale supérieure, il est reçu premier à l’agrégation de philosophie en 1929.
La pensée de Sartre tente de dépasser l’idéalisme de ses maîtres en se tournant vers la phénoménologie.
La Transcendance de l’Ego (1936) pose les jalons d’une philosophie de la liberté comme condition de l’existence, développée ensuite dans L’Être et le Néant (1943). Il invite le lecteur à s’interroger sur le sens de ses actes : dans ses romans et ses pièces, aussi célèbres que La Nausée (1938) ou Huis clos (1944), ses personnages, souvent tentés de fuir leur responsabilité, doivent se choisir en situation. Dès lors, le lecteur est également invité à s’interroger sur ses conduites.
Compagnon de route des communistes, il tente d’approfondir sa philosophie de la liberté en la confrontant aux grandes thèses marxistes dans Critique de la raison dialectique (1960). Puis, dans les années 1970, il mettra sa notoriété au service des maoïstes et s’orientera vers le journalisme.
Pourtant, bientôt atteint de cécité, c’est à la littérature qu’il revient avec son essai sur Flaubert, L’Idiot de la famille (1971-1972).
Il meurt à Paris, le 15 avril 1980. »
Un bel hommage à « l’agité du bocal », comme l’appelait Louis-Ferdinand Céline…
PÉTRONE
Sartre – Qui suis-je ? par Sébastien Robert, Grez-sur-Loing, Éditions Pardès, collection « Qui suis-je ? », novembre 2020, 125 pp. en noir et blanc au format 14 x 21 cm sous couverture brochée en couleurs, 12 € (prix France)
SOMMAIRE
INTRODUCTION
I. UNE JEUNESSE BOURGEOISE (1905-1933)
1. Poulou
2. L’adolescence d’un jeune prodige
3. De Bergson à Husserl : s’armer pour philosopher
II. FONDEMENTS D’UNE ŒUVRE : DÉPASSER L’IDÉALISME (1934-1942)
1. La conscience et le monde
2. Les premiers écrits littéraires : La Nausée (1938) et Le Mur (1939)
III. UNE PHILOSOPHIE DE L’EXISTENCE (1943-1959)
1. Conscience, liberté, responsabilité
A. La philosophie de L’Être et le Néant
B. « Une expression cruelle de l’époque » : la critique lavellienne
2. Un théâtre de situations : d’Oreste à Georges de Valera
3. Les chemins difficiles de la liberté : L’Âge de raison (1945)
IV. L’HOMME ET L’HISTOIRE (1959-1966)
1. Regard sur Les Séquestrés d’Altona (1959)
2. Marxisme et existentialisme : Critique de la raison dialectique (1960)
3. Sartre et le structuralisme : la spécificité de la philosophie
V. LUTTES DE SARTRE (1967-1972)
1. Autour de Mai 68
2. Agir avec le peuple
3. « Le Mont Blanc vu de Chamonix »
VI. PENSER JUSQU’À LA FIN (1973-1980)
1. « Oh ! le soleil »
2. Mort d’un intellectuel total
CONCLUSION
ANNEXES
1. Sur l’œuvre de Sartre
2. Citations de Sartre
3. Jugements de Sartre
4. Chronologie
5. Bibliographie
[1] Qui assurait que la philosophie de l’existence « est une expression cruelle de l’époque où nous vivons, qui ne pouvait manquer de s’y reconnaître ».
