Un tyran légendaire…

Agrégé d’histoire (1998), docteur en histoire romaine (Paris-Sorbonne, 2003), habilité à diriger des recherches (Université de Provence, 2010), ancien membre de l’École française de Rome (2008-2009) et de l’Institut universitaire de France (2012-2017), Nicolas Tran est professeur d’histoire romaine à l’université de Poitiers.

Il a fait paraître aux Presses universitaires de France une passionnante biographie de Caligula (né le 31 août 12 à Antium et mort le 24 janvier 41 à Rome) qui régna à la tête de l’empire romain durant presque quatre années, à partir du 28 mars :37.

Bien né, Caius Julius Caesar Augustus Germanicus, surnommé Caligula (« petite sandale » en latin), le troisième empereur romain, à la suite d’Auguste et de Tibère, était le fils du très populaire Germanicus[1] et d’Agrippine l’Aînée[2]. Il était le petit neveu (et aussi le fils adoptif) de l’empereur Tibère. Caligula était par ailleurs l’arrière-petit-fils en ligne directe d’Auguste par sa grand-mère maternelle Julie ; par sa grand-mère paternelle, Antonia, il était un arrière-petit-fils de Marc-Antoine. Il a eu cinq frères et sœurs : Nero Iulius Cæsar, Drusus III, Drusilla, Agrippine la Jeune et Julia Livilla. Et quatre épouses : Junia Claudilla (33-34), Livia Orestilla (37 ou 38), Lollia Paulina (38) et Cæsonia Milonia (?-41).

Pour Nicolas Tran, une présentation objective du personnage de Caligula est difficile, en raison du rejet politique qui mena à son assassinat, puis du portrait à charge que les écrivains antiques livrèrent à la postérité[3] ainsi que de la pauvreté des sources de première main.

On sait que le jeune Caligula a subi une série de drames familiaux : la mort soudaine de son père, puis la disgrâce et l’élimination de sa mère et de ses frères aînés. À la mort de Tibère, il accède pourtant au pouvoir suprême, à l’âge de 25 ans.

On dit qu’après quelques mois de bon gouvernement, Caligula aurait basculé dans la folie et imposé aux Romains une tyrannie violente.

En réalité, explique Nicolas Tran, il entendit assumer totalement son rôle de monarque, sans la modération cultivée par Auguste. Il rompit de ce fait avec l’aristocratie romaine avant d’être assassiné par des officiers de la garde impériale.

Un essai pour le moins surprenant…

PÉTRONE

Caligula par Nicolas Tran, Paris, Presses universitaires de France, collection « Biographies », février 2021, 176 pp. en noir et blanc au format 18,5 x 23,5 cm sous couverture brochée en couleurs, 14 € (prix France)


[1] Caius Julius Caesar, dit Germanicus (né à Rome le 24 mai 15 av. J.-C. et mort près d’Antioche le 10 octobre 19), est un général romain, membre de la famille impériale julio-claudienne. Très populaire, consul à deux reprises (en 13 et en 18 apr. J-C.) et héritier présomptif de Tibère, il mourut avant ce dernier, peut-être empoisonné.

[2] Agrippine l’Aînée (en latin Agrippina maior), née vers 14 av. J.-C. et morte en 33 apr. J.-C., est la fille de Julia (et donc la petite fille d’Auguste) et du général et homme politique romain Agrippa. Elle fut l’épouse de Germanicus. Elle est également la demi-belle-sœur (par sa demi-sœur Vipsania Agrippina), la nièce par alliance (par son mari Germanicus) et la belle-fille (par sa mère Julia) de l’empereur Tibère, la mère de l’empereur Caligula, la cousine et belle-sœur de Claude et la grand-mère maternelle de l’empereur Néron.

[3] Principalement, Suétone (dans Vies des douze César), l’historien grec Dion Cassius, Flavius Josèphe (dans Antiquités juives), Sénèque, Pline l’Ancien et Philon d’Alexandrie.

Date de publication
jeudi 20 mai 2021
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