Déchéance à Bornéo…

Joseph Conrad, de son vrai nom Józef Teodor Konrad Korzeniowski, né le 3 décembre 1857 à Berditchev, en Ukraine, alors province de l’Empire russe, et mort le 3 août 1924 à Bishopsbourne (Grande-Bretagne), est un écrivain polonais et britannique de premier plan, rédigeant en langue anglaise.

Parce qu’il est attiré par la carrière maritime, Józef part en 1874 pour Marseille, où il embarque comme mousse sur un voilier. Il fait ainsi pendant près de quatre ans son apprentissage en France pour entrer ensuite dans la marine marchande britannique, où il demeurera plus de seize ans.

Il obtient son brevet de capitaine au long cours le 10 novembre 1886, prend la même année la nationalité britannique sous le nom de Joseph Conrad et commence à écrire. Il parle avec une égale facilité le polonais, l’allemand, le français et l’anglais, mais il décide d’écrire dans la langue de sa nouvelle patrie.

En 1887, après un séjour à l’hôpital de Singapour pour une blessure reçue en mer, Conrad embarque comme second sur le Vidar et effectue au moins quatre voyages à Bornéo et des séjours à Berau.

En 1888, il embarque sur le voilier Otago qui est son premier et unique commandement comme capitaine.

En 1890, recommandé auprès du capitaine belge Albert Thys, administrateur de la Compagnie du Commerce et de l’Industrie du Congo, il part travailler comme capitaine de steamer pour la Société du Haut-Congo officiant dans l’État indépendant du Congo. Il est engagé pour trois ans, mais ne réalise qu’un aller-retour en steamer entre Stanley-Pool et Stanleyville avant d’être rapatrié en Europe pour dysenterie.

En 1891, après une hospitalisation à Londres et une convalescence à Champel en Suisse, il embarque, le 19 novembre, comme second sur le clipper Torrens pour l’Australie.

Après un deuxième voyage à Adélaïde, il est rayé des rôles du Torrens et en novembre 1893 embarque sur le vapeur Adowa comme second, pour le Canada, avec escale à Rouen.

En janvier 1894, l’Adowa revient à Londres où débarque Conrad. C’est la fin de sa carrière maritime et le début de sa carrière d’écrivain[1].

La Folie Almayer : Histoire d’une rivière d’Orient (Almayer’s Folly: a Story of an Eastern River), que les Éditions Autrement à Paris proposent en version de poche dans leur traduction de 2001, est son premier roman, publié en 1895. Avec Un paria des îles (1896) et La Rescousse (1920),  il forme une trilogie, dite la Trilogie malaise, dont il est le premier volume dans l’ordre de rédaction, mais le dernier dans l’ordre chronologique du récit.

Résumé :

Sur la véranda de sa maison, surnommée la folie Almayer, construite au bord d’une rivière des Indes orientales néerlandaises, Kaspar Almayer[2] repense à sa jeunesse : jeune négociant hollandais, il a reçu l’appui du riche capitaine britannique Lingard, surnommé le Rajah-Laut, le « Roi de la mer ».

Rapidement, Almayer a accepté d’épouser sans amour la fille adoptive malaise de Lingard, espérant hériter des biens et de la maison de commerce du capitaine, installée à Sambir, au bord de la rivière Pantai[3], dans la jungle de Bornéo.

Mais Lingard a perdu une bonne part de sa fortune à rechercher de l’or perdu dans les montagnes, et disparaît, alors que les entreprises d’Almayer ont une fâcheuse tendance à péricliter.

Almayer a eu avec son épouse une fille d’une grande beauté nommée Nina, qu’il chérit plus que tout. Après des années d’études à Singapour, Nina est revenue dans la maison de ses parents. À Sambir, elle rencontre un élégant dignitaire malais, Dain Maroola. Almayer tente d’obtenir l’aide de Dain pour retrouver l’or tant recherché par Lingard. Au lieu de cela, Dain, contre la volonté d’Almayer, épouse Nina et quitte Sambir avec elle.

Le départ de Nina et de tout espoir de richesse anéantit Almayer qui demeure seul dans sa maison décrépite, n’attendant plus que la mort[4].

« Petitesse des folles ambitions, dureté des sociétés coloniales, mystérieuses beautés de la nature tropicale, La Folie Almayer est un texte foisonnant et superbe. »[5]

C’est peu de le dire !

PÉTRONE

La Folie Almayer par Joseph Conrad, ouvrage traduit de l’anglais par Odette Lamolle, préface d’Olivier Rolin, Paris, Éditions Autrement, collection « Les Grands Romans », septembre 2021, 347 pp. noir et blanc au format 11,5 x 18,5 cm sous couverture brochée en couleurs et à rabats, 12 € (prix France)


[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Conrad

[2] Ce personnage a été inspiré par Charles William Olmeijer, que Joseph Conrad avait rencontré en 1887 à Bornéo.

[3] Dans la réalité il s’agit du village de Tanjung Redeb, chef-lieu du Kabupaten de Berau, le long de la rivière Berau, dans la province du Kalimantan oriental, sur la côte orientale de l’île de Bornéo, en Indonésie (à l’époque colonie hollandaise dite des Indes orientales néerlandaises).

[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Folie_Almayer

[5] Quatrième de couverture.

Date de publication
mardi 7 septembre 2021
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