Un artiste révolutionnaire…

Rédigé par une belle brochette de spécialistes à l’occasion de l’exposition éponyme qui s’est tenue au Museum voor Schone Kunsten (Musée des Beaux-arts) de Gand du 1er février au 30 avril 2020, le splendide et monumental ouvrage intitulé van Eyck – Une révolution optique (Paris, Flammarion) « resitue un moment unique dans l’histoire de l’art occidental ».

On le sait, Jan van Eyck, né vers 1390, peut-être à Maaseik (dans l’actuelle province de Limbourg en Belgique), et mort à Bruges le 23 juin 1441, est un peintre né dans les territoires soumis à l’autorité du prince-évêque de Liège Jean de Bavière (1390-1417), qui devint son protecteur.

Il est célèbre pour ses portraits minutieux. « C’est le premier artiste depuis l’Antiquité qui soit parvenu à représenter des objets réels avec une force de conviction et une précision à couper le souffle », écrit l’un des directeurs de l’ouvrage pour expliquer la notion de révolution optique.

Ses tableaux les plus connus sont Les Époux Arnolfiniqui représenterait Giovanni Arnolfini, un riche marchand toscan établi à Bruges portant un pourpoint noir et une huque de velours violet doublée de fourrure, et son épouse Giovanna Cenami arborant une robe bleue, une huve blanche sur la tête et un surcot vert bordé de fourrure grise, un petit chien aux pieds – cette peinture est considérée comme une des œuvres majeures de l’artiste ; il s’agit de l’un des plus anciens portraits non hagiographiques conservés, tandis que, par son réalisme, l’œuvre livre de nombreux détails sur les conditions de vie matérielle de l’époque –, et La Vierge du chancelier Rolin, peint pour Nicolas Rolin (Autun, ca 1376 – Autun, 1462), qui fut pendant près de 40 ans chancelier du duc de Bourgogne Philippe le Bon (Dijon, 1396 – Bruges, 1467).

Jan van Eyck termina par ailleurs le fameux retable de L’Agneau mystique conservé à la cathédrale Saint-Bavon de Gand. Il avait été commencé par son frère Hubert van Eyck, né vers 1366 à Maaseik et mort en septembre 1426 à Gand.

Les époux Arnolfini (1434), peinture sur bois, 60 x 82,2 cm.

Jan van Eyck fut l’un des premiers artistes à signer ses œuvres.

La Vierge du chancelier Rolin (ca 1435), huile sur bois, 62 x 66 cm.

Si la technique inégalée de Jan van Eyck, ses connaissances scientifiques approfondies et ses capacités d’observation incomparables ont suscité l’admiration de ses contemporains, elles se sont également révélées décisives pour le développement des arts visuels.

Retable de L’Agneau mystique, polyptyque peint sur bois achevé en 1432.

Grâce aux résultats spectaculaires de la campagne de restauration du retable de L’Agneau mystique réalisée par l’Institut royal du Patrimoine artistique (IRPA) entre octobre 2012 et décembre 2019, il est possible d’admirer aujourd’hui le polyptyque, mais aussi l’ensemble de l’œuvre de Jan van Eyck, avec un tout nouveau regard.

Ce livre TRÈS richement illustré replace l’œuvre de Jan van Eyck dans son contexte historique et artistique, tout en faisant apparaître les multiples interactions avec les autres arts de son temps.

Il combine de manière très innovante les informations les plus récentes sur l’œuvre de l’artiste, repoussant les frontières de l’étude scientifique de ce maître absolu de l’art occidental[1].

PÉTRONE

Van Eyck – Une révolution optique, ouvrage collectif, Paris, Éditions Flammarion, octobre 2021, 504 pp. en quadrichromie au format 25,2 x 32,9 cm sous couverture cartonnée et jaquette en couleurs, 75 € (prix France)

TABLE DES MATIÈRES

I. Le contexte historique

1. Introduction

2. Les recherches sur van Eyck : idées et méthodes

3. La famille van Eyck

4. Le monde de Jan van Eyck. Culture de cour, production de luxe, élitisme et distinction sociale au sein d’un réseau urbain

5. « Meester Jan Huus van Eicke ». La maison, l’atelier et l’environnement de Jan van Eyck à Bruges : nouvelles données archivistiques

II. Une révolution optique

6. La révolution optique de Jan van Eyck

7. Visio Dei. Les échos de la révolution optique eyckienne au XVIe siècle

8. Jan van Eyck et sa découverte de la nature

9. Quand, par qui et pourquoi ? À propos d’altérations matérielles et optiques de L’Agneau mystique

III. Le contexte artistique et l’iconographie

10. La Vierge dans l’église de Jan van Eyck et ses suiveurs

11. De Rome à Florence et Bruges, et retour. La Sancta Facies de van Eyck, entre transcendance et naturalisme

12. Les miniatures eyckiennes des « Heures de Turin-Milan »

13. Ex oriente lux ? Carrelages et tapis orientalisants chez Jan van Eyck

IV. Dialogues

14. Éclat et splendeur retrouvés. L’héritage de Jan van Eyck en tant qu’inspirateur de peintres et d’enlumineurs (vers 1420 – vers 1540)

15. Jan van Eyck et la sculpture

16. La réalité reflétée. La représentation des objets en verre et en métal dans L’Agneau mystique

17. L’autre « révolution optique ». Les contemporains italiens de van Eyck

18. Le rayonnement de Jan van Eyck. La diffusion d’une révolution optique dans l’art européen vers 1450

19. van Eyck durant le long XIXe siècle (1789-1914)

Bibliographie

Liste des illustrations

Index

Crédits photographiques


[1] Sources : Flammarion et Wikipédia.

Date de publication
mercredi 13 octobre 2021
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